COMMUNIQUE CNC : les aides sélectives touchées par une baisse uniforme de 5,29%


15 octobre 2019
Depuis le 21 septembre dernier, différents collectifs associatifs réunis derrière l’association Home Cinéma occupent le cinéma La Clef, rue Daubenton à Paris.
La Clef est le dernier cinéma associatif de Paris. A but non-lucratif, il a soutenu de nombreux festivals, des réalisateurs débutants ou confirmés. Après la vente de l’immeuble qui l’abrite, il a fermé en avril 2018.
Tribune publiée dans Le Monde le 3 juillet 2019
Nous sommes scénaristes, cinéastes, producteurs, distributeurs et exploitants du cinéma indépendant.
Indépendant ne veut pas dire que nous sommes la part intime du secteur : les indépendants fabriquent plus de 90% des films. Ils sont le modèle industriel du cinéma français.
Sa responsabilité est donc immense. Que donne-t-on à voir ? Quel miroir de la société donne-t-on à ceux qui la composent ? Si notre seule obsession, en tant que cinéastes, était le nombre d’entrées en salles, nous ferions de mauvais films. Si la préoccupation du service public devient l’audience, il ne remplit pas sa mission. Nous n’apportons rien au public sans courage et sans audace.
Nous avons tous eu notre vie changée par des cinéastes qui un jour, à travers un film, nous ont profondément touchés.
Ce qui nous définit dans notre désir de cinéma, c’est d’aller à la rencontre de l’autre, en espérant toucher, troubler, questionner, surprendre le spectateur à notre tour.
La salle de cinéma a toujours été une sortie culturelle unique, une expérience que le petit écran n’a finalement jamais impactée et que les plateformes ne remplaceront pas !
On pourrait commencer par se demander au nom de quelle idée de la culture on « demande des comptes » au cinéma sans autre forme de procès. Ce tableau suscite pourtant des articles et commentaires qui ne font que propager des idées fausses. Il jette sur les films d’auteur l’image d’un cinéma qui coûterait trop cher et ne serait pas assez vu, celle d’un cinéma élitiste, gâté, voire inutile. Le classement est d’ailleurs à ce point ignorant de notre secteur qu’il oublie les documentaires et leurs nombreux succès. Ne seraient-ils pas des films comme les autres ?
Cette politique s’est avant tout incarnée dans l’action du CNC, et son système de taxation des billets de cinéma qui permet, sans demander un sou de plus aux contribuables, de rééquilibrer sans cesse les deux pôles, tout en s’adaptant aux nouveaux usages.