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Y-a-t-il encore une place pour un cinéma libre et associatif à Paris ?
Une tribune des cinéastes de la SRF, rejoints par plusieurs personnalités et structures du cinéma.
À l’automne dernier, la Société des réalisateurs de films a adressé à Anne Hidalgo, Maire de Paris, un courrier afin de manifester son attachement au cinéma La Clef et à l’action inestimable de l’association Home Cinéma.
D’ici quelques jours, ce cinéma sera pourtant définitivement privé de son autonomie et ravalé dans la plus pure voracité néolibérale par le groupe SOS, géant de l'entrepreneuriat dont le président, Jean-Marc Borello, est une figure dirigeante de La République En Marche.
Seule une préemption par la Ville de Paris pourrait permettre à ce bastion d’un cinéma libre et indépendant de continuer à apporter encore un peu d’oxygène à un monde de la culture qui se trouve au bord de l’étouffement.
Car ce n’est pas uniquement la crise sanitaire qui étouffe aujourd’hui les forces vives de la culture, mais l’absence d’un véritable soutien politique face à une logique mercantile qui empêche, partout en France, les lieux de culture de jouer pleinement leur rôle émancipateur et populaire. Depuis l’occupation du cinéma, le 20 Septembre 2019, l’association Home Cinéma a fait de La Clef un lieu à prix libre, accessible à toutes et tous, un lieu inspirant, vibrant et généreux, à l’image de ce que doit être pour nous le cinéma. Des cinéastes de tous bords n’ont d’ailleurs pas hésité à venir les soutenir en y présentant leurs films et en animant des débats : Bertrand Bonello, Alain Cavalier, Lucie Borleteau, Guillaume Brac, Michel Hazanavicius, Claire Denis, Noémie Lvovsky, Luc Moullet, Claire Simon, Agnès Jaoui, Marc Fitoussi, Catherine Breillat, Dominique Cabrera, Lea Fehner, Marie Losier…
Au moment où les cinémas et les lieux de culture sont plongés dans une obscurité morbide, il nous semble inimaginable que la Maire de Paris ne soit pas aux côtés de celles et ceux qui se battent pour éclairer nos vies avec la lumière de leurs projecteurs. Anne Hidalgo a tenu ces derniers mois des propos forts sur la nature essentielle de la culture. Mais si ses actes ne sont pas à la hauteur de ses paroles, si les collectivités territoriales ne s’engagent pas auprès de celles et ceux qui font vivre la culture aujourd’hui, nos cinémas d’art et d’essai les plus audacieux risquent d’être transformés en centres commerciaux de la culture.
Le cas du rachat du cinéma La Clef par le groupe SOS est symptomatique et symbolique du mépris des puissants pour toute forme de résistance culturelle. Car si le groupe SOS souhaite racheter La Clef aujourd’hui malgré l’absence de consentement de son occupante actuelle, c’est bien pour acheter l’image d’un cinéma en lutte, une “marque” qu’il ne manquera pas de vider de sa substance politique, esthétique et contestataire. Le groupe SOS s’impose ainsi dans l’avenir de la Clef, s’autoproclamant « sauveur » dans une rhétorique patriarcale usée mais malheureusement toujours fonctionnelle.
Confier les clés du cinéma La Clef au groupe SOS plutôt que de soutenir un projet indépendant, collectif et vivifiant, enverrait un message désastreux au monde de la culture et représenterait une terrible démission de votre part. Pourtant, une préemption par la ville de Paris reste possible jusqu’au 19 février, puisqu’elle est actuellement à l’étude par la SEMAEST, l’organisme compétent sur ce sujet.
Il est aujourd’hui possible d’incarner une alternative à la politique d’Emmanuel Macron et à la privatisation des lieux de culture et de cinémas de quartier, menacés de la même manière.
C’est avec gravité que nous écrivons aujourd’hui cette tribune et que nous demandons à Madame la Maire de Paris de bien vouloir recevoir une délégation de la SRF et de l’association Home Cinéma afin de se mobiliser au plus vite pour celles et ceux qui font vivre le cinéma avec la plus indomptable des passions.
Signataires : Fleur Albert, Claire Allouche, Jacques Audiard, Matthieu Bareyre, Antoine Barraud, Michel Barthelemy, Luc Battiston, Saïd Ben Saïd, Thomas Bidegain, Bertrand Bonello, Lucie Borleteau, Guillaume Brac, Nicole Brenez, Stéphane Brizé Mikael Buch, Dominique Cabrera, Laurent Cantet, Djinn Carrenard, Alain Cavalier, Jean-Luc Cesco, Malik Chibane, François Cluzet, Romain Cogitore, Catherine Corsini, Marine Déak, Marie de Busscher, Meryem de Lagarde, Benoit Delépine Stéphane Demoustier, Claire Denis, Caroline Deruas, Valérie Donzelli, Émérance Dubas, David Dufresne, François Farellacci, Frédéric Farrucci, Philippe Faucon, Léa Fehner, Pascale Ferran Anne Galland, Fernando Ganzo, Laurence Garret, Dyana Gaye, Alain Gomis, Yann Gonzalez, Emmanuel Gras, Joana Hadjithomas, Rachid Hami, Michel Hazanavicus, Félix Imbert, Thibault Jacquin, Agnès Jaoui, Audrey Jean-Baptiste, Thomas Jenkoe, Vergine Keaton, Hélèna Klotz, Julia Kowalski, Audrey Lamy, Alexandre Lança, Laurie Lassalle, Sébastien Laudenbach, Alice Leroy, Sébastien Lifshitz, Vincent Macaigne, Eva Markovitz, Sébastien Marnier, Callisto Mc Nulty, Thierry Meranger, Jonathan Millet, Anna Mouglalis, Anna Novion, Valérie Osouf, Héloïse Pelloquet, Jean-Gabriel Périot, Nicolas Philibert, Jeanne Privat, Katell Quillévéré, Aude Léa Rapin, Catherine Rechard, Axelle Ropert, Baptiste Saint-Dizier, Thomas Salvador, Pierre Salvadori, Claire Simon, Ariel Schweitzer, Élodie Tamayo, Catherine Tissier, Françoise Vergès, Aurélien Vernhes-Lermusiaux, Maxence Voiseux, Denis Walgenwitz, Éléonore Weber, Zoé Wittock, Rebecca Zlotowski ...
Une tribune de la SRF avec le soutien de l’ACID, de l’Addoc, de l’association des décoratrices et décorateurs de cinéma, de la Quinzaine des Réalisateurs, du MAD – Métiers Associés du Décor, des Monteurs associés, du SCA – Scénaristes de cinéma associés et du SDI – Syndicat des Distributeurs indépendants.
Communiqué de presse
Le 10 février 2021
Jean-Claude Carrière, l'auteur aux mille et une vies
« Un auteur doit chaque matin tuer son père, violer sa mère et trahir sa patrie » affirmait, non sans délectation, Jean-Claude Carrière en citant une fameuse maxime de Luis Buñuel, un des cinéastes avec lesquels il aura entretenu une des collaborations les plus insolites et vivifiantes que le cinéma ait connu.
De New York à Mexico en passant par Madras ou Téhéran, de l’écriture de scénario à l’exploration mythologique ou astrophysique, Jean-Claude Carrière n’aura eu de cesse d’embrasser avec une curiosité insatiable chaque mystère, chaque chimère et chaque énigme. Qui d’autre aurait su plonger pendant plus de dix ans dans l’inépuisable Mahabharata hindou afin de nous offrir, avec Peter Brook, l’histoire du monde dans toute son immensité cosmique ?
Pierre Étaix, Luis Buñuel, Milos Forman, Louis Malle, Jacques Deray, Marco Ferreri, Peter Fleishmann, Patrice Chéreau, Peter Brook, Volker Schlöndorff, Jean-Luc Godard, Andrzej Wajda, Nagisa Ôshima, Philip Kaufman, Jean-Paul Rappeneau, Jonathan Glazer, Philippe et Louis Garrel, Julian Schnabel, Luca Guadagnino… Autant d’univers singuliers dans lesquels Jean-Claude Carrière aura su se plonger avec toujours le même sens de l’aventure.
Dans un cinéma français qui aura souvent eu tendance à opposer l’invention du scénariste à la liberté du cinéaste, il n’aura cessé d’envisager l’écriture comme un exercice de camaraderie, comme une conspiration joyeuse et fraternelle.
Les portes de sa maison, qui avait pourtant dans un autre siècle fait office de maison close, étaient ouvertes aux quatre vents. Il y pratiquait avec chaque visiteur un art de la conversation aussi libre que généreux, déployant avec chacun son art du récit qui était au fond un art du partage. Il suffit de voir l’émotion suscitée par sa disparition pour mesurer à quel point Jean-Claude Carrière laisse aujourd’hui derrière lui mille et un enfants de cinéma.
Mais il n’y a pas de mort qui tienne. Jean-Claude Carrière continuera encore et toujours à nous rappeler que le monde est grand, que les civilisations et les cultures sont des territoires infinis, et que pour notre plus grande joie, notre curiosité ne sera jamais rassasiée tant que nous saurons la garder éveillée.
Jean-Claude Carrière restera à jamais le plus inspirant des fantômes de la liberté. Continuons à marcher sur son chemin de la voie lactée. En son honneur nous trouverons bien un pape ou deux à fusiller !
La Société des réalisateurs de films
Contact presse : Rosalie Brun /rbrun@la-srf.fr/ 01.44.89.62.58
Communiqué de presse
Le 4 février 2021
Hommage à Jean-Daniel Simon
Un pionnier, un camarade
C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris le décès du cinéaste Jean-Daniel Simon, des suites d’une longue maladie.
Défenseur chevronné du cinéma, il est un des premiers cinéastes à rejoindre les rangs de la Société des réalisateurs de films en 1968. Il rallie l’année suivante « les 180 » pour la création de la Quinzaine des Réalisateurs, projet qui le mobilisera durant toutes ses années à la SRF, dont il a été coprésident de 1975 à 1977 aux côtés du regretté Pierre Kast.
Jean Daniel Simon était un homme de terrain, qui a largement œuvré, avec Pierre-Henri Deleau, pour donner du poids à la Quinzaine auprès des instances politiques à Cannes. Deuxième acte symbolique de son action envers la sélection, il est l’instigateur de la migration de cette dernière d’une salle de capacité de 500 places à une autre de 1500 places, qui a donné de nouveau de l’ampleur à une manifestation dont le rayonnement n’est aujourd’hui plus à faire.
En tant que cinéaste, il a débuté sa carrière d’assistant réalisateur auprès de metteurs en scène exigeants ; Maurice Pialat, Roger Vadim, François Reichenbach ou encore Claude Lelouch. Il réalisera 8 longs métrages pour le cinéma et bon nombre de téléfilms tous marqués par son fort engagement à gauche.
Ses compagnons de lutte diront que son militantisme a fait passer sa carrière de réalisateur au second plan de sa vie, tant il lui tenait à cœur de défendre les créateurs et la liberté d’expression avant toute chose. Au sein de la SRF, mû par le collectif et par son désir de défendre le cinéma et les personnes qui le font, il ne laissera jamais sa couleur politique entraver son engagement envers ses pairs, quelles que soient leurs convictions personnelles.
Nous gardons de son action à la SRF et à la Quinzaine, un héritage considérable. Sa disparition nous rappelle que les fondements de notre association sont le fruit des engagements individuels de ces cinéastes qui, par le collectif, ont contribué à bâtir un véritable projet politique que nous poursuivons aujourd’hui.
La Société des Réalisateurs de Films
La Quinzaine des Réalisateurs
Contacts presse :
Rosalie Brun /rbrun@la-srf.fr/ 01.44.89.62.58
Christophe Le Parc /cleparc@quinzaine-
a SRF s’indigne de l’arrestation et de la détention du militant marocain Maâti Monjib, harcelé par le régime du roi Mohammed VI depuis plusieurs années pour son travail en faveur de la liberté et de la démocratie en tant que professeur, journaliste et historien.
Cette arrestation est survenue entre Noël et le Nouvel An, pendant les trêves des ONG internationales.
En 2015, Maâti Monjib avait fait une grève de la faim après une interdiction de sortie de territoire. Le travail de son comité de soutien et la solidarité internationale avaient abouti à une levée des restrictions. Diabétique, il s’était grandement affaibli et en porte encore les séquelles.
En novembre dernier, plusieurs ONG ont appelé les autorités marocaines à mettre fin au harcèlement, aux écoutes, aux interdictions d’enseigner, aux filatures systématiques et « à abandonner toutes les accusations infondées » portées contre lui. Sans succès.
Nous, cinéastes, appelons à signer l'appel de soutien à Maâti Monjib et exigeons sa libération.
Le sort fait à Maâti Monjib est insupportable. Il est le fait d’une politique d’intimidation visant à faire taire les opposants au régime qui s'est intensifiée dans le royaume ces dernières années. Nous nous inquiétons grandement des nombreuses dérives autoritaires du régime de Mohammed VI, dont témoignent notamment les très lourdes condamnations des insurgés du Rif et l'incarcération, il y a quelques mois, du journaliste Omar Radi.
En tant qu'artistes, citoyens, nos opinions, nos élans, nos passions prennent racine dans la société, dans ce que nous lisons, regardons, dans la multiplicité des points de vue et dans les utopies d’hommes et de femmes libres. C’est pourquoi nous disons notre soutien aux centaines de journalistes, intellectuels, professeurs, écrivains opprimés pour leurs idées au Maroc, et aux voix qu’on veut faire taire à travers le monde.
Le Conseil d'administration de la SRF
Contact presse : Rosalie Brun /rbrun@la-srf.fr/ 01.44.89.62.58
C’est avec une grande tristesse que la SRF a appris la mort de Jean-Pierre Bacri. Il faisait partie de ces acteurs qui impriment un ton, une pensée et un phrasé uniques aux scènes de cinéma : une façon de donner ses lettres de noblesse à « l’énervement », de l’extirper des manières simplement chicaneuses pour le tirer vers la révolte.
Mais aussi un acteur dont toutes les expressions disent profondément quelque chose de la France et qui incarnait cette idée : certains acteurs racontent l’Histoire de leur pays.
Et un scénariste qui avait à cœur d’écrire dans une langue méticuleuse les mille et un travers qui animent les hommes et les femmes, ceux-là même qui tentent de former des petites communautés, souvent émouvantes, parfois ridicules, toutes illustrant quelque chose de la condition humaine en tout cas.
N’oublions pas l’élégance de sa silhouette qui donnait une allure presque dansante à ses saillies. Et pensons à la dernière scène de Place publique d’Agnès Jaoui où il chantait a capella « Osez Joséphine » d’Alain Bashung, nonchalamment assis sur les marches d’une villa – tandis que les invités s’éclipsaient au loin, happés par le retour aux affaires courantes. Nonchalamment, ou plutôt : mélancoliquement.
Le Conseil d'administration de la SRF
Contact presse : Rosalie Brun / rbrun@la-srf.fr / 01.44.89.62.58
Communiqué de presse
Le 11 décembre 2020
Le Mépris
Lettre ouverte au gouvernement
Sur quels critères vous basez-vous pour fragiliser, voire endommager durablement toute une économie, tout un corps de métier ?
Sur quels critères vous basez-vous pour considérer nos salles de cinéma, de théâtre, comme plus dangereuses qu’une assemblée dans une église ?
Sur quels critères vous basez-vous pour considérer qu’il est acceptable de visiter une galerie d’art, mais qu’un centre d’art ou un musée est un endroit dangereux ?
A l’inverse des transports en commun et des rayons surchargés des boutiques à l'approche de Noël, nos salles sont totalement en mesure de faire respecter les consignes de sécurité sanitaires, depuis le premier jour. Les spectateurs y sont masqués, en jauge réduite, à distance de sécurité, ne parlent pas, ne se touchent pas, peuvent laisser leurs coordonnées le cas échéant à l’entrée, contrairement aux lieux cités plus haut.
Etes-vous seulement au courant, nous venons parfois à en douter, que nous devons réinvestir à chaque report dans des frais considérables de communication ? Que le travail de nos attachés de presse, de nos distributeurs, des exploitants, doit être à chaque fois repris à zéro, voire moins que zéro puisqu’il faut recréer l’envie, le désir d’aller voir nos films ?
Etes-vous seulement au courant que le travail de programmation, d’exposition des œuvres de cinéma et des spectacles prend des semaines, des mois, que c’est un travail au long cours qui ne peut pas s’arrêter et repartir comme si le temps s’était figé ?
Etes-vous seulement au courant que notre industrie, nos œuvres, nos travaux sont vivants donc périssables, voire mortels, fragiles, qu’ils représentent des années de travail, d’engagements, dans des conditions très souvent précaires ?
Pour tous les films qui ne sortent pas aujourd’hui, ce sont des distributeurs et des producteurs qui ne pourront pas s’engager sur de nouveaux projets, ce sont des films qui ne pourront pas exister dans le futur, et autant d'emplois qui seront fragilisés pendant des années. C’est toute la chaîne qui souffre, toute une industrie bloquée, sans compter un appauvrissement grandissant de la culture, qui n’offre d’autre choix que les plateformes de vidéo à la demande.
Nous ne prétendons pas être essentiels mais nous prétendons à la justice envers notre écosystème, soit près d’un million de personnes pour le secteur de la culture.
Si on nous met à mort, nous voulons connaître l’accusation. Nous voulons pouvoir nous défendre face à autre chose que le vide et l’absurdité de ce qui nous est infligé.
La Société des réalisateurs de films
Contact presse : Rosalie Brun /rbrun@la-srf.fr/ 01.44.89.62.58
Hommage à Pierre Beuchot
Pierre Beuchot a trouvé la mort le 27 novembre dernier. Hanté par celle de son père dans les premiers jours de la guerre de 40, lorsqu'il avait deux ans, il n'a eu de cesse d'interroger la mémoire de la Seconde Guerre mondiale.
Ce fut Le temps détruit, documentaire construit sur les lettres à leurs femmes de Paul Nizan, Maurice Jaubert et Roger Beuchot, son père, tous trois victimes de la "drôle de guerre". Vint ensuite Hôtel du Parc, faux documentaire réunissant des paroles de hiérarques de la collaboration quelques années après la guerre, puis Les Temps obscurs sont toujours là, documentaire sur le procès Papon. Ou encore le scénario de René Bousquet ou le grand arrangement.
Ces films ont en commun d'interroger le mystère insondable de l'humanité qui permet aux horreurs d'advenir, et de les dépeindre de manière nette, sensible et nuancée. Ce mystère, il l'a interrogé aussi lors de ses adaptations de Pierre-Jean Jouve, Aventures de Catherine C, avec Fanny Ardant, Hanna Schygulla et André Wilms, ou Le Monde désert. Quelques titres parmi bien d'autres, pour évoquer un cinéaste sans concessions. Pierre Beuchot était inconsolable depuis la mort, en mars 2020, de sa femme Anne, avec laquelle il avait partagé 58 ans de sa vie. Ses dernières forces, il les consacrait à lui construire un mausolée en forme de livre ou de film pour mettre en lumière la femme qu'elle était.
À lire : le bel hommage de Mediapart
Le Conseil d'administration de la SRF
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Communiqué de presse
Le 9 décembre 2020
Solidarité avec le cinéma slovène
La SRF souhaite affirmer sa solidarité et son soutien au cinéma slovène, qui se trouve en proie à des restrictions aussi autoritaires qu’inacceptables.
Depuis plus de sept mois, le gouvernement du Premier Ministre Janez Janša refuse de verser au Centre du Cinéma Slovène les subventions qui lui sont dues et s’arroge en outre un droit de regard sur le choix de films à soutenir, faisant fi des décisions des commissions et autres décideurs supposément indépendants.
Même les projets ayant déjà obtenu des aides doivent désormais solliciter une autorisation expresse du gouvernement pour pouvoir toucher les fonds alloués.
Cette situation plonge actuellement plus de trente projets de films dans un état de paralysie et menace l’existence même d’un cinéma slovène indépendant dans les années à venir. La vulnérabilité des 1400 professionnels du cinéma concernés est totale, puisque l’intermittence n’existe pas en Slovénie et que le chômage ne s’applique pas dans cette situation pour l’écrasante majorité d’entre eux et elles.
La Slovénie s’apprête à siéger à la présidence du Conseil Européen dès l’été 2021. Nous appelons d’urgence l’Union Européenne à jouer pleinement son rôle de garant de la démocratie et des libertés fondamentales.
À un moment où les libertés d’expression et de création sont attaquées de toutes parts, la SRF s’insurge contre cette prise de pouvoir d’un gouvernement sur le cinéma de son pays.
La Société des réalisateurs de films
Contact presse : Rosalie Brun /rbrun@la-srf.fr/ 01.44.89.62.58
Avec Jean Pierre Darroussin, Samir Guesmi, Nicolas Maury et Brigitte Roüan. Une école modérée par Thomas Bidegain.
Buster Keaton, Agnès Varda, Elia Suleiman, François Truffaut, Nanni Moretti, Chantal Akerman... Depuis la création du cinéma, des réalisateurs et des réalisatrices ont fait le choix de se placer à la fois devant et derrière la caméra. Mais qu'advient-il du cinéaste lorsqu'il est dans le plan ? Comment est-ce que le cinéma s'incarne-t-il lorsque le corps du filmeur est également le corps filmé ?Quels rapports cette configuration si particulière engendre-t-elle au sein d'une équipe de tournage ?
L'Ecole de la SRF a souhaité proposer à des acteurs-réalisateurs et à des actrices-réalisatrices d'évoquer ce sujet riche et fondateur dans le cadre de deux rencontres dont voici la deuxième vidéo, tournée à l'Entrepôt le 7 décembre 2020.
- Ecole
Avec Jean Pierre Darroussin, Samir Guesmi, Nicolas Maury et Brigitte Roüan. Une école modérée par Thomas Bidegain.
Buster Keaton, Agnès Varda, Elia Suleiman, François Truffaut, Nanni Moretti, Chantal Akerman... Depuis la création du cinéma, des réalisateurs et des réalisatrices ont fait le choix de se placer à la fois devant et derrière la caméra. Mais qu'advient-il du cinéaste lorsqu'il est dans le plan ? Comment est-ce que le cinéma s'incarne-t-il lorsque le corps du filmeur est également le corps filmé ?Quels rapports cette configuration si particulière engendre-t-elle au sein d'une équipe de tournage ?
L'Ecole de la SRF a souhaité proposer à des acteurs-réalisateurs et à des actrices-réalisatrices d'évoquer ce sujet riche et fondateur dans le cadre de deux rencontres dont voici la deuxième vidéo, tournée à l'Entrepôt le 7 décembre 2020.
- Ecole
La SRF est membre de la coordination "StopLoiSécuritéGlobale", qui fédère des syndicats, sociétés, collectifs, associations de journalistes et de réalisateur·ices, confédérations syndicales, associations, organisations de défense de droits humains, comités de familles de victimes de violences policières, de collectifs de quartiers populaires, d’exilé·es, de blessé·es et de Gilets jaunes. À ce titre, elle se fait le relais du communiqué ci-dessous, émanant de la coordination.
Communiqué de presse
Le 2 décembre 2020
Retrait de la loi « Sécurité globale » :
marche des libertés et des justices le 5 décembre
La cacophonie la plus complète règne au sein du gouvernement et de la majorité parlementaire après l’annonce, ce lundi 30 novembre, de la réécriture intégrale de l’article 24 de la proposition de loi « Sécurité globale ». Pour faire bonne figure aux yeux de l’opinion après le succès sans précédent des mobilisations populaires du 28 novembre, le gouvernement et la majorité parlementaire tentent d’éteindre le feu qu’ils ont eux-mêmes allumé.
Ils essaient de sortir l’article 24 de la proposition de loi « Sécurité globale »... pour mieux inclure ses dispositions dans l'article 25 de la loi sur le séparatisme. Et les articles 21 et 22 sont toujours là, visant l'instauration d'outils de surveillance de masse. L’utilisation des drones avec caméras (article 22) menace la liberté d’expression et de manifestation et rend illusoire la protection des sources des journalistes et lanceur·ses d’alerte.
Ces dispositions liberticides, ainsi que celles du « Schéma national du maintien de l’ordre », représentent une menace pour le droit d'informer et d’être informé et doivent disparaître. Il appartient au président de la République, garant des libertés publiques, de procéder à leur retrait. Par conséquent, la coordination, dans toutes ses composantes, demande à être reçue par Emmanuel Macron.
La coordination « StopLoiSécuritéGlobale » condamne les violences policières lors de la journée de mobilisation du 28 novembre et l'agression d'une dizaine de reporters par les forces de l'ordre.
Des rassemblements ou manifestations sont déjà prévus dans de nombreuses villes cette semaine, souvent en convergence avec les actions menées dans le cadre de la journée nationale contre le chômage et la précarité. Violences sociales, répression et violences policières, dont l’invisibilisation serait facilitée par ce projet de loi, font partie d'une même politique d'injustices visant certaines populations.
C'est pourquoi, tant qu'il n'y aura pas retrait réel des articles 21, 22, 24 du projet de loi « Sécurité globale » et du « Schéma national du maintien de l’ordre », les actions se multiplieront. La coordination « StopLoiSécuritéGlobale » donne rendez-vous, à Paris, SAMEDI 5 DÉCEMBRE, à 14 h, de la porte des Lilas à la place de la République, POUR LA MARCHE DES LIBERTÉS ET DES JUSTICES, et partout ailleurs le même jour.
Carte des rassemblements et manifestations : https://stoploisecuriteglobale.fr/
Contact presse : Rosalie Brun / rbrun@la-srf.fr / 01.44.89.62.58
APPEL À RASSEMBLEMENT
CONTRE LA LOI SÉCURITÉ GLOBALE
Chère adhérente,
Cher adhérent,
Suite à notre tribune "Police partout, images nulle part" parue dans Libération et à l'appel au rassemblement du 17 novembre, la mobilisation continue !
Nous vous invitons de nouveau à nous rejoindre demain, sur la place du Trocadéro à 14h30.
Contre l'offensive liberticide que représente cette loi et pour la défense de notre droit de filmer, il est crucial que le plus grand nombre possible de cinéastes soit présent demain.
Des attestations de déplacement fournies par la Ligue des Droits de l'homme sont disponibles ici.
Communiqué de presse
Le 27 novembre 2020
Le cinéma s'élève contre la proposition de loi "Sécurité Globale"
Lieu de rassemblement - Marche des libertés - Samedi 28/11 à 14h
La proposition de loi "Sécurité Globale" est dangereuse et liberticide. Elle met en péril notre liberté de filmer. Les événements qui se sont déroulés à Paris ces derniers jours, le démantèlement dans la violence d'un camp d'exilés par les forces de l'ordre, le passage à tabac d'un producteur de musique par trois policiers, les dernières révélations autour de l'affaire Théo, nous rappellent pourtant encore une fois la nécessité des images, seul recours pour les victimes.
La SRF fait partie de la coordination des organisations contre cette proposition de loi. Le 12 novembre dernier, elle a publié dans Libération une tribune "Police partout, images nulle part" rassemblant les signatures de plus de 800 cinéastes et 40 organisations.
Elle appelle désormais au rassemblement de toute la profession ce samedi 28 novembre dans le cadre de la Marche des libertés.
Cinéastes, acteurs, producteurs, techniciens, seront présents en nombre pour manifester leur opposition, à partir de 14h au point de rassemblement : devant le magasin Habitat, 10 place de la République.
La coordination, représentée par Maître Arié Alimi de la Ligue des Droits de l'Homme, se pourvoit en référé au tribunal administratif aujourd'hui même, pour contester l'interdiction de la marche par le Préfet de police de Paris. Dans tous les cas, le rassemblement se tiendra, même si la marche reste interdite. 70 rassemblements sont par ailleurs prévus dans toute la France ce samedi.
Contact presse : Rosalie Brun / rbrun@la-srf.fr / 01.44.89.62.58