archives
ACID – Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion
ACRIF – Association des cinémas de recherche d'Île-de-France
L'ARP
Carrefour des Festivals
CIP – Cinémas Indépendants Parisiens
AFCAE – Association française des Cinémas Art et Essai
AFCA – Association française du cinéma d'animation
L'Agence du court métrage
DIRE - Syndicat des distributeurs indépendants réunis européens
FACC – Fédération de l'action culturelle cinématographique
La Fédération des associations des métiers du scénario
GNCR – Groupement National des Cinémas de Recherche
Images en bibliothèques
Passeurs d'images
ROC – Regroupement des Organisations du Court métrage
SCARE - Syndicat des Cinémas d'Art, de Répertoire et d'Essai
SDI – Syndicat des distributeurs indépendants
SRF – Société des réalisateurs de films
Communiqué
Le 17 février 2021
Non à la fermeture des options artistiques au lycée
Faire un film est un travail d'équipe ; le faire aimer également. Nous, les organisations cinématographiques partenaires des lycées à options cinéma, sommes très inquiets de voir les options artistiques menacées au sein des lycées, et avec elles, le travail au long cours mené depuis des années par les enseignants et leurs équipes pédagogiques, en collaboration avec les professionnels du cinéma.
Dans un contexte de crise sans précédent, alors que les pratiques culturelles des plus jeunes sont en phase de transformation radicale, les acteurs de la diffusion cinématographique s'alarment de la disparition programmée des options facultatives cinéma dans les lycées en France. Les options artistiques permettent un accès approfondi à celles et ceux qui le veulent, à l'art, de façon égalitaire. Cette disparition annoncée, pour une offre de spécialité qui touchera un public beaucoup plus restreint, force les élèves les plus éloignés du monde de la culture à s'en passer complètement. Ceci constitue une grave mise en danger de l'accès à toutes et tous à la culture et de la formation des regards.
La défense des valeurs émancipatrices de la culture pour la jeunesse, de l'importance de l'éducation artistique, de la nécessité de développer la cinéphilie des plus jeunes générations afin de permettre l'appropriation par chacun d'une plus grande diversité d'objets culturels, est un travail collectif auquel les équipes pédagogiques prennent leur part. Ce travail mené sur le temps scolaire est l'un des piliers du renouvellement et rajeunissement du public dans les salles. Une politique culturelle ambitieuse pour la jeunesse ne saurait être mise en œuvre par des restrictions budgétaires à cet endroit.
La défense de ces missions d'éducation à l'image que nous soutenons, définies comme prioritaires par la puissance publique et le CNC, est mise en danger par cette décision structurelle et budgétaire du Ministère de l'Éducation nationale, faisant porter aux seuls lycées l'organisation et le coût des heures d'options artistiques facultatives.
Partenaires des équipes pédagogiques qui les font vivre depuis leur création, nous rappelons l'importance de ces options artistiques facultatives pour la société, et demandons au Ministère de l'Éducation nationale, au Ministère de la Culture d'en assurer la pérennité. A rebours des politiques budgétaires restrictives, garantir à toutes et tous un meilleur accès à la culture implique de maintenir et développer une politique d'éducation à l'image forte en faveur du cinéma en France.
Nous soutenons la tribune publiée dans Libération, initiée par les enseignantes et enseignants de cinéma à Paris et signée par plus de 300 personnalités du cinéma et de la culture.
Nous appelons à la signer via la pétition en ligne.
Contact presse : Rosalie Brun /rbrun@la-srf.fr/ 01.44.89.62.58
Tribune initiée par les enseignantes et enseignants de cinéma à Paris, signée par Jacques Audiard, Louise Bourgoin, Cédric Klapisch, Laurent Cantet… et près de 300 personnalités du cinéma et de la culture, enseignants, anciens élèves et parents d’élèves.
"Entrer dans l’option Cinéma a été la meilleure décision de ma vie. – Cela m’a permis d’avoir une meilleure compréhension du monde. Car les films font avancer le spectateur.’’
Ecoutons les lycéens. Ils disent la richesse de l’enseignement du cinéma. Richesse car ils y apprennent à analyser des films de tous horizons. Richesse car ils y expérimentent le travail de groupe. L’enseignement du cinéma, comme le cinéma lui-même, est un travail d’équipes. Equipes de lycéens qui vivent au plus près l’acte de création. Equipes d’adultes qui les accompagnent dans cette découverte d’eux-mêmes et du monde : enseignants, intervenants professionnels, organisateurs de festivals, gérants de salles, réalisateurs et autres acteurs de l’art et de l’industrie cinématographiques. Richesse car cette forme d’apprentissage, démultipliant les lieux et les référents adultes, permet à des adolescents, adultes et citoyens en devenir, de se confronter à des idées multiples et originales, d’apprendre à se questionner, à forger leur regard sur le monde.
Or, face à ces enthousiasmes, l’institution et le pouvoir politique proposent actuellement une réponse mortifère. Les discours sur la réforme du lycée s’articulent autour d’un surcroît de liberté. Pour les élèves par le choix des spécialités, notamment artistiques. Pour les équipes pédagogiques par la possibilité de déterminer elles-mêmes l’utilisation d’une partie de leurs moyens horaires. Ces discours sont un trompe-l’œil.
La réalité est celle d’une politique budgétaire restrictive, qui grève l’offre pédagogique existante. Et les enseignements artistiques sont en première ligne. Les enseignements optionnels artistiques sont en train de disparaître : le nouveau baccalauréat les marginalise et ils sont les premières victimes de la diminution des heures allouées aux établissements. Or, ils accueillent un grand nombre d’élèves, et surtout s’adressent autant aux élèves de l’enseignement général qu’à ceux de l’enseignement technique, pour lesquels ils représentent le seul accès à l’art et à la culture.
L’existence des spécialités ne peut compenser cette perte, d’autant que l’obligation de ne garder, en Terminale, que deux des trois spécialités de Première et la pression de Parcoursup les fragilisent face à des matières plus traditionnelles, et donc rassurantes.
Ce choix de société nous paraît profondément injuste et totalement incompatible avec la mission républicaine de l’Education Nationale. L’art n’est pas un ‘’bonus’’ : on ne peut en restreindre l’accès sans dommage. La crise sanitaire que nous traversons le montre à l’envi. Plus que jamais, nous nous tournons vers les œuvres, nous cherchons des moyens de continuer à les faire vivre. La culture est aussi un secteur économique qui irrigue toute la société, par les professionnels qu’elle emploie et par l’esprit critique, le rêve qu’elle propose à tous. L’enseignement artistique participe de cette fonction sociale et politique.
Les lycéens en cinéma vont dans les salles, y entraînent leurs amis, leurs familles. Ils en renouvellent le public. Ils expérimentent très tôt ce que chaque spectateur de cinéma a un jour ressenti dans une salle : une communion collective à travers des émotions partagées qui amènent à la réflexion.
L’enseignement du cinéma crée des spectateurs, des esprits libres et ouverts sur le monde.
Écoutons les lycéens. ‘’Plongée dans un bain que je ne connaissais pas, j’ai avancé les yeux fermés jusqu’à une salle de cinéma : la lumière qui s’éteint, et mes yeux qui s’ouvrent…’’
Premiers signataires :
Lisa ABITBOL ancienne élève en spécialité cinéma, chargée de casting
Toméo ABDELLI-SAVIN, ancien élève d’option Cinéma et étudiant en Droit
Mickaël ADARVE, étudiant en L1 Cinéma
Ali AKIKA, réalisateur
Matthias ALAGUILLAUME, professeur de Cinéma
Fleur ALBERT, réalisatrice
Karim ALLAG, responsable de diffusion
Gwenael ALLAN, producteur culturel
Anne ALVARO, comédienne
Cristèle ALVES MEIRA, cinéaste
Camille ARNAUD, photographe et graphiste
Agathe ARNOLD, enseignante
Ariane ASCARIDE, comédienne
Jacques AUDIARD, réalisateur
Olivier BABINET, cinéaste
Guillaume BACHY, directeur et programmateur des Cinémas du Palais, ancien élève d'option Cinéma, père d'une ancienne élève d’option Cinéma
Béatrice BAILET, artiste plasticienne
Jean-Marie BALDNER, historien-géographe et critique
Anton BALEKDJIAN, ancien élève d’option Cinéma, diplômé de La Cinéfabrique, département scénario
Véronique BALMAND
Pascale BALME, professeure de SVT au lycée Racine
Adriana BARBATO, ancienne élève de l’enseignement Histoire des Arts, scénariste
Aurélia BARBET, cinéaste
Jérôme BARON, directeur artistique et enseignant en Cinéma
Antoine BARRAUD, réalisateur
Antarès BASSIS, parent d’élève, auteur-réalisateur
Luc BATTISTON, réalisateur
Stéphane BATUT, cinéaste
Sophie BEAUDOIN, parent d'élève
Gilles BEDEJUS, professeur agrégé de Sciences sociales
Noémie BENHARROUS, ancienne élève d’option Cinéma, étudiante en droit
Aude BERAS, ancienne élève d’option Cinéma, master2 de Politiques urbaines (IEP de Lyon)
Michel BERTROU, journaliste
Julie BERTUCCELLI, réalisatrice, co-directrice du département Réalisation à la Fémis, Présidente de La Cinémathèque du Documentaire
Stéphanie BESNARD, professeur en économie-gestion, lycée H de Balzac, Paris
Thomas BIDEGAIN, scénariste
Alexis BLANCHET, ancien élève d’option cinéma, maître de conférences Département Cinéma et Audiovisuel Institut de recherche sur le cinéma et l'audiovisuel (Ircav)
Myriam BLOEDE, CNRS - Paris
Alan BLUM, enseignant pour les techniques audio à l'ENS Louis Lumière
Clément BORDERIE, artiste
Julia BORDERIE, artiste plasticienne
Aurélie BORDIER, déléguée générale de l’ACID
Claudine et Patrice BORIES, cinéastes
Lucie BORLETEAU, réalisateur
Sabine BOUCKAERT, maître de conférences Paris 8-Université
Sophie BOUFERROU, ancien élève d’option Cinéma, attachée territoriale
Louise BOURGOIN, comédienne
Perrine BOUTIN, maître de conférences à l'université Sorbonne Nouvelle
Sophie BOUTOUYRIE, professeur de lettres modernes, lycée H de Balzac, Paris
Guillaume BRAC, réalisateur
Marion BRAYER, chargée des activités scolaires au Forum des images
Nicole BRENEZ professeur, Département Cinéma et Audiovisuel, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3
Basile BRETAGNE, ancien élève d’option Cinéma, chômeur
Marie Violaine BRINCARD, cinéaste et parent d’élève
Geneviève BRISAC, écrivaine
Émilie BRISAVOINE, réalisatrice
Olivier BROCHE, comédien
Mikael BUCH, réalisateur
Jude BUTEL-GANS, ancien élève d’option Cinéma, étudiant à l’ENS - Lyon
Lily CANDALH-TOUTA, directrice adjointe aux activités pour adolescent.es et aux formations adultes au Forum des Images
Laurent CANTET, réalisateur
Marie CANTET, ancienne élève d’option cinéma, directrice de casting
Isabelle CAPITAINE BENNE, professeure de Lettres, en charge d'une option théâtre au lycée Pasteur, Besançon
Sylvie CARCEDO, chef opératrice, enseignante à l'ENS Louis Lumière
Oona CARTERON, ancienne élève d’option Cinéma et étudiante en Histoire
Yannick CASANOVA, cadreur, directeur artistique, directeur de casting
Otilia CASTEELS-DA COSTA, ancienne élève d’option Cinéma, script
Teresa CASTRO, maître de conférences en études cinématographiques et audiovisuelles, responsable Erasmus et échanges internationaux, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3
Isabelle CHAMBOST, parent d’élève, enseignant-chercheur, Conservatoire national des arts et métiers
Frédéric CHERBOEUF, comédien, metteur scène, parent d’élève
Ahcène CHERIET, CPE, lycée H de Balzac, Paris
Malik CHIBANE, réalisateur
Patric CHIHA, réalisateur
Marielle CLOT, gestionnaire RH laboratoire de recherche du CNRS Christophe COGNET, réalisateur
Lola CIRES, ancienne élève d’option Cinéma, étudiante en master 1 d’Arts plastiques et en Art Dramatique au conservatoire Paul Dukas
Romain COGITORE, réalisateur
Emmanuelle CONSO, productrice exécutive, directrice de production
Abel CORIDIAN, ancien élève d’option Cinéma, étudiant en licence de Cinéma à Paris Diderot
Clotilde CORNUT, chargée de mission arts et culture au Réseau Canopé
Catherine CORSINI, réalisatrice
Samuel COULON, parent d’élève
Marie-Christine COURTES, réalisatrice et scénariste
Annick COURTIN, professeure de Lettres classiques, lycée Honoré de Balzac
Laurence COUSTEIX, professeure de cinéma en CPGE
Julie CRENN, historienne de l'art & commissaire d'expositions
Fanny DAL MAGRO, professeure de Cinéma, lycée Jean Monnet de Franconville
David DALEM, enseignant
Florent DARMON, réalisateur et professeur, intervenant cinéma
Jean-Pierre DARROUSSIN, comédien
Romain DAUM, service civique à l’ACID
Valérie DE MEERLEER, graphiste indépendant
Isabelle DE MOURA, parent d’élève
Marina DEAK, réalisatrice
Théo DELMONT, ancien élève d’option Cinéma, étudiant en sciences sociales
Delphine DELOGET, cinéaste
Anaïs DEMOUSTIER, comédienne
Stéphane DEMOUSTIER, réalisateur
Claire DENIS, réalisatrice
Caroline DERUAS, réalisatrice
Camille DESCATEAUX, ancienne élève d’option Cinéma, étudiante en sciences sociales (IEP de Paris)
Amélie DESCHAMPS, artiste - arts visuels
Sylvain DESCLOUS, réalisateur
Isabelle DESCOURS, professeure d’arts plastiques
Pascal DEUX, réalisateur
Émérance DUBAS, réalisatrice
Olivier DURY, cinéaste
Chloé DUVAL, cinéaste
Pierre EGAL
Léoxanne ELFORT, ancienne élève d’option Cinéma
Liam ENGLE, réalisateur
Annie ERNAUX, écrivaine
Francois FARELLACCI, réalisateur
Frédéric FARRUCCI, réalisateur
Kristian FEIGELSON, Sociologue, Professeur des Universités (Ircav/ Sorbonne-Nouvelle)
Pascale FERRAN, réalisatrice
Régine FERTILLET, coordinatrice Projet Neuf Libre Lieu artistique – Saint-Nazaire
Simon FEYDIEU, artiste et enseignant
Caroline FILLIETTE, journaliste, coordinatrice d’émission
Aline FISCHER, réalisatrice
Ferdinand FLAME, ancien élève d’option Cinéma, metteur en scène
Thomas FRAIN, producteur et directeur de production
Fabrice FRANK, producteur
Jean-Luc GAGET, scénariste et dialoguiste
Stéphanie GARCIN-ALEXIS, enseignante agrégée de lettres modernes, lycée H de Balzac (Paris)
Philippe GARREL, réalisateur
Antoine GAUDIN, maître de conférences en Etudes cinématographiques à l'Université Sorbonne nouvelle
Dyana GAYE, réalisatrice
Elisa GEAY, ancienne élève d’option cinéma, assistante sociale
Laurent GEHANT, musicien
Chloé GENESTE, ancienne élève d’option Cinéma, missions dans des Festivals de Cinéma
Raphaël GOLDSZAL, étudiant en 3ème année à La Fémis en montage, ancien élève d’option cinéma
Barbara GOMBIN, professeure de Cinéma
Laure GONAY, ancienne élève d’option Cinéma et étudiante en management des institutions culturelles
Jean-Louis GONNET, cinéaste et intervenant cinéma
Francois GOUBLET consultant
Martin GOUTTE, MCF Département Cinéma & Audiovisuel, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, Institut de Recherche sur le Cinéma et l'Audiovisuel (EA 185)
Diego GOVERNATORI, cinéaste
Evgenia GIANNOURI, maître de conférences département Cinéma et Audiovisuel et directrice adjointe du département
Pauline GINOT, déléguée générale adjointe de l’ACID
Emmanuel GRAS, réalisateur
Eugène GREEN, cinéaste
Delphine GRENEZ, professeure agrégée d'Histoire
Georges GROULT, retraité - ancien Producteur INA
Robert GUEDIGUIAN, réalisateur
Rémi GUELFI, ancien élève d’option Cinéma, électricien de plateau
Joana HADJITHOMAS, réalisatrice
Rachid HAMI, réalisateur
Cyrille HANAPPE, Architecte et Ingénieur
Ted HARDY-CARNAC, réalisateur
Judith HENRY, comédienne
Ludovic HENRY, producteur
Françoise HERBET-PAIN, coach linguistique pour comédiens étrangers
Morgane HIET, professeur des écoles
Sophie HIET, parent d’élève, scénariste
Esther HOFFENBERG, réalisatrice, productrice
Raphaël JACOULOT, réalisateur et enseignant-intervenant
Manon JACQUEMIN-FOUDRAT, ancienne élève d’option Cinéma, professeure de Français Langue étrangère
Basile JAY, étudiant en Master de virologie
Audrey JEAN-BAPTISTE, réalisatrice
Thomas JENKOE, réalisateur
Chrystel JUBIEN, cinéaste
David JUNGMAN, réalisateur / monteur
Natacha KAGANSKI, ancienne élève d’option cinéma, distributrice de films
Naruna KAPLAN DE MACEDO, cinéaste
Vergine KEATON, réalisatrice
Charif KIWAN, parent d’élève
Maya KIWAN, parent d’élève
Cédric KLAPISCH, réalisateur
Héléna KLOTZ, réalisatrice
Mariam KONE, ancienne élève d’option cinéma, journaliste
Julia KOWALSKI, réalisatrice
Nathalie KUPERMAN, écrivaine
Pascale LABADIE, professeur de lettres classiques, lycée H de Balzac
Alexandre LABARUSSIAT, réalisateur
Gautier LABRUSSE, président du GNCR, directeur du Cinéma LUX à Caen
Philippe LAINE, réalisateur
Xavier LAINE, écrivain
Daisy LAMOTHE, réalisatrice
Alexandre LANCA, cinéaste
Aure LAPIERRE-RENARD, ancienne élève d’option Cinéma, étudiante en Histoire de l’Art et de la Mode à l’Ecole du Louvre
Jeanne LAPOIRIE, directrice de la photographie
Marion LARY, réalisatrice
Laurie LASSALLE, réalisatrice
Monique LATHELIER, Agrégée de Lettres Modernes, Professeur de Lettres et de Cinéma retraitée
Sébastien LAUDENBACH, réalisateur
Florence LAURIOL, professeure de Cinéma
Gaëlle LAUTRU, comédienne
Fanny LAYANIE, professeure d’histoire-géographie, lycée H de Balzac, Paris
Anne LE BOUFFANT, ancienne élève d'option et spécialité cinéma audiovisuel, monteuse et assistante technique
F. LECRONT
Eloïse LE GALLO, artiste plasticienne et professeure de sculpture
Cyril LE GRIX, réalisateur
Gilles LE MAO, réalisateur, producteur
Serge LE PERON, réalisateur
Loïc LEGENDRE, comédien
Aude LEMEUNIER, professeure de Cinéma
Sophie LEMP, parent d’élève
Rainer LEMP, parent d’élève
Blandine LENOIR, cinéaste
Laurence LEROY, professeure de Cinéma
Alexandre LETER, réalisateur
Aline LETROU, chargée de production /Documentaires
Guillaume LEVIL, cinéaste
Ombline LEY, cinéaste
Sébastien LIFSHITZ, réalisateur
Véronique LORIN, enseignante de montage et workflows à l’ENS Louis-Lumière, monteuse
Jules MACHICOT, ancien élève d’option Cinéma et étudiant en école d’effets spéciaux
Catherine MAGISTRY, professeure de Cinéma
Stéphanie MAGNANT, réalisatrice
Johanna MAKABI, ancienne élève d’option cinéma, directrice de Casting
Elodie MANDIN, professeure de Cinéma
Audrey MARCHAL, parent d’élève
Pascal MARTIN, professeur des Universités, ENS Louis Lumiere
Romain MASSON, ancien élève de l’enseignement Cinéma, réalisateur et producteur radio
Angeline MASSONI, directrice de production
François MAURIN, artiste plasticien
Audrey MAURION, chef monteuse
Nora MARTIROSYAN, cinéaste
Maurane MAZARS, ancienne élève d’option Cinéma, autrice de bandes dessinées
Alexis MESPLEDES, ancien élève d’option Cinéma, skiman
Sabine MEIER, professeur d'arts plastiques en spécialité
Hélène MILANO, cinéaste
Fanny MILLOT, ancienne élève d’option Cinéma, étudiante en Anglais/Cinéma à l’Université Paris Diderot
Catherine MIOT, professeure agrégée d’histoire et de géographie, retraitée, professeure principale pendant plus de 10 ans de la classe de seconde option théâtre (lycée Marc Chagall - Reims)
Tatiana MONASSA, ATER, département Cinéma et audiovisuel, Université Sorbonne nouvelle-Paris 3
Cédric MONTEL, professeur de Cinéma en Spécialité et Option - Lycée Louise Michel Bobigny
Sébastien MONTERO, enseignant école d'art
Alain MOREAU, scénariste, ancien élève d’une option Cinéma
Hugo MOREAU, ancien élève d’option Cinéma et étudiant en master Patrimoines Audiovisuels
Maureen MOUZAT, assistante accessoiriste
Frédéric MOYER, professeur d'économie et de droit, lycée Turgot
Léa MYSIUS, réalisatrice
Audrey NAIT-CHALLAL, parent d’élève
Aline NAMESSI, ancienne élève d’option cinéma, psychologue clinicienne
Julie NAVARRE, parent d’élèves FCPE
Barbara NAVI, peintre
Laure NEEL-HUBERT, enseignante de Lettres modernes, lycée H de Balzac
Charlotte NERI, ancienne élève de spécialité Cinéma, étudiante à la Femis
Liéna NICOLLE, ancienne élève d’option Cinéma, diplômée d’école de Cinéma, monteuse
Nathan NICHOLOVITCH, réalisateur
Louise NIZAN, ancienne élève d’option Cinéma, étudiante en master Didactique de l’Image à Paris Sorbonne Nouvelle
Véronique NOLLET, cadre fonction publique au Ministère de la Culture
Anna NOVION, réalisatrice
Ambre NOWACK, ancienne élève d’option cinéma, étudiante en Master 1 Direction de projets et établissements culturels
Melody OBADIA, ancienne élève d’option cinéma, cheffe monteuse vidéo
Valérie OSOUF, réalisateur
Mariana OTERO, réalisatrice
Jules PANDOLFI, ancien élève d’option cinéma, étudiant en Master en image INSAS
Noémie PARREAUX, ancienne élève en option cinéma, étudiante à la Fémis
Célia PASCAL, professeure de Lettres Modernes
Victoire PATOUILLARD, professeure de Cinéma au Lycée français de New York
Thomas PAULOT, ancien élève d’option cinéma, réalisateur
Elisabeth PEREZ, productrice
Monique PEREZ, réalisatrice
Vladimir PERISIC, cinéaste
Dominique PETROT, monteur de cinéma/télévision, formateur montage
Nicolas PHILIBERT, cinéaste
Zelina PICARD-BONI, ancienne élève d’option cinéma, monteuse
Thomas PILLARD, maître de conférences en cinéma et audiovisuel, Université Sorbonne Nouvelle
Pierre PINAUD, cinéaste
Lila PINELL, réalisatrice
Jérôme PLON, réalisateur photographe, intervenant cinéma dans les dispositifs d'éducation à l'image
Lou-Anne POINOT, étudiante en production cinématographique, stage à la SRF
Philippe PONCIN, Société ALEF, Arbres Littérature Échanges Fraternité
Suzanne PONT, ancienne élève d’option Cinéma, étudiante en direction de production au CLCF
Karine PORIER, guide conférencière
Mathilde PRA, professeure de philosophie, lycée Turgot
Jérôme PRIEUR, Cinéaste et écrivain
Fanny PRIVAT, ancienne élève d’option Cinéma, cartographe
Amira RAHAL, ancienne élève en spécialité Cinéma, étudiante en licence de cinéma
Karin RAMETTE, chargée des publics à l’ACID
Natacha REGNIER, comédienne
Caroline RENARD, Maîtresse de conférences en études cinématographiques, Aix-Marseille Université
Maïa REITCHESS, professeure de Cinéma
Anne-Marie REY, professeure d’Arts Plastiques
Giulia RICHARD, ancienne élève d’option Cinéma, étudiante en master 1 Réalisation et Création – Paris 8
Simon RICORDEAU-CHEN, ancien élève d’option Cinéma, étudiant en master d’anthropologie visuelle à Paris Nanterre
Famille ROBICHON-DETOURNAY, parents d’élève
Marie ROBIN, parent d’élève
Séverine ROCABOY, directrice programmatrice du cinéma Les Toiles de Saint Gratien
Axelle ROPERT, réalisatrice
Camille ROSA, artiste plasticienne scénographe et enseignante
Julie-Anne ROTH, comédienne et metteur en scène
Christian ROUAUD, réalisateur
Delphine ROZAN, professeur de lettres modernes, lycée H de Balzac, Paris
Mila RYNGAERT, ancienne élève d’option Cinéma, étudiante en réalisation (IAD)
Pierre SALVADORI, réalisateur
Régis SAUDER, réalisateur
Céline SAVOLDELLI, ancienne élève en spécialité Cinéma, scripte Cinéma
Clément SCHNEIDER, cinéaste
Ina SEGHEZZI, réalisatrice
Idir SERGHINE, cinéaste
Christophe SEUREAU, artiste-auteur, parent d’élève
Léandre SEUREAU, étudiant en Art
Valentine SEUREAU, ancienne élève de l’option cinéma à Sophie Germain- Assistante Monteuse / Etudiante en Scénario
Claire SIMON, réalisatrice
Yann SIMON, parent d’élève
Yves SMADJA, directeur de production et post-production
Antonio SOMAINI, professeur en études cinématographiques, études visuelles, théorie des
médias
François SOULAGES, professeur des universités Paris 8 & INHA, président-fondateur de RETINA International
Paulina SPUCCHES, ancienne élève d’option cinéma, autrice et illustratrice
Guillaume SOULEZ, professeur, directeur de l’Institut de recherche sur le cinéma et l’audiovisuel - IRCAV - EA 185, Université de la Sorbonne Nouvelle-Paris 3
Matthias STEINLE, Maître de conférences, Institut de Recherche sur le Cinéma et l'Audiovisuel (IRCAV), Département Cinéma et audiovisuel, Université Sorbonne Nouvelle
Eric TALBOT, attaché de presse évoluant dans le secteur culturel
Sophie TAVERT MACIAN, cinéaste
Paola TERMINE, monteuse
Céline TERS, réalisatrice France Culture /Radio France
Louis THINES, ancien élève de l’enseignement Cinéma, assistant aux services Presse et Protocole en festivals
Tao THOMAS, ancien élève d’option Cinéma, étudiant en licence 1 de cinéma à Paris 1 Panthéon Sorbonne
Antonin TOKATLIAN, ancien élève d’option cinéma, cadre chez Airbus Helicopters
Sophie TORLOTIN-ANFOSSO
Martin TRONQUART, cinéaste
Marion TRUCHAUD, réalisatrice
Christelle VAUX-DEVE, enseignante en option cinéma au Lycée Rotrou (Dreux)
Lise VAYSSIERES, réalisatrice
Cédric VENAIL, réalisateur
Basile VERDEAU, ancien élève d’option Cinéma, étudiant ingénieur
Florence VERDEILLE, parent d’élève
Aurélie VERILLON, parent d’élève et comédienne
Laure VERMEERSCH, cinéaste
Marie VERMILLARD, réalisatrice
Aurélien VERNHES LERMUSIAUX, réalisateur
Marion VERNOUX, réalisatrice
Laure VERNY, ancienne élève d’option cinéma, ancienne projectionniste, cadre comptable à l’ADMR
Jean-Robert VIALLET, cinéaste
Alice VIEILLY, ancienne élève d’option Cinéma, étudiante en Cinéma à Paris 8
Victor VILACEQUE, ancien élève d’option Cinéma, gérant de Monkeye Production
Pascal-Alex VINCENT, cinéaste et enseignant
Maria VIVAS, parent d'élève
Maxence VOISEUX, réalisateur
Eléonore WEBER, réalisatrice
Bernard WIRKEL, retraité
Zoé WITTOCK, réalisatrice
Adèle YVON, ancienne élève d’option Cinéma, responsable de projet audiovisuelles
Valérie ZENATTI, écrivain, scénariste
Valentine ZERR, lycéenne en classe de Terminale, lycée Pasteur (Besançon)
Soutenue par :
ACID - Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion
CIP - Cinémas Indépendants Parisiens
CGT Education Paris
AFCAE – Association française des Cinémas Art et Essai
AFCA - Association française du cinéma d'animation
L’Agence du court métrage
L'ARP
Département Cinéma et Audiovisuel de la Sorbonne Nouvelle
FACC – Fédération de l'action culturelle cinématographique
Festival des Trois Continents - Nantes
La Fédération des associations des métiers du scénario
Les élus FCPE du Lycée TURGOT, Paris
GNCR - Groupement National des Cinémas de Recherche
IRCAV - Institut de recherche sur le cinéma et l’audiovisuel - EA 185, Université de la Sorbonne Nouvelle-Paris 3
ROC - Regroupement des Organisations du Court métrage
SCARE - Syndicat des Cinémas d'Art, de Répertoire et d'Essai
SRF - Société des réalisateurs de films
Les Ailes du Désir - ANEPCCAV - Association Nationale des Enseignants et Partenaires culturels des Classes Cinéma et Audiovisuel
Communiqué de presse
Le 10 février 2021
Jean-Claude Carrière, l'auteur aux mille et une vies
« Un auteur doit chaque matin tuer son père, violer sa mère et trahir sa patrie » affirmait, non sans délectation, Jean-Claude Carrière en citant une fameuse maxime de Luis Buñuel, un des cinéastes avec lesquels il aura entretenu une des collaborations les plus insolites et vivifiantes que le cinéma ait connu.
De New York à Mexico en passant par Madras ou Téhéran, de l’écriture de scénario à l’exploration mythologique ou astrophysique, Jean-Claude Carrière n’aura eu de cesse d’embrasser avec une curiosité insatiable chaque mystère, chaque chimère et chaque énigme. Qui d’autre aurait su plonger pendant plus de dix ans dans l’inépuisable Mahabharata hindou afin de nous offrir, avec Peter Brook, l’histoire du monde dans toute son immensité cosmique ?
Pierre Étaix, Luis Buñuel, Milos Forman, Louis Malle, Jacques Deray, Marco Ferreri, Peter Fleishmann, Patrice Chéreau, Peter Brook, Volker Schlöndorff, Jean-Luc Godard, Andrzej Wajda, Nagisa Ôshima, Philip Kaufman, Jean-Paul Rappeneau, Jonathan Glazer, Philippe et Louis Garrel, Julian Schnabel, Luca Guadagnino… Autant d’univers singuliers dans lesquels Jean-Claude Carrière aura su se plonger avec toujours le même sens de l’aventure.
Dans un cinéma français qui aura souvent eu tendance à opposer l’invention du scénariste à la liberté du cinéaste, il n’aura cessé d’envisager l’écriture comme un exercice de camaraderie, comme une conspiration joyeuse et fraternelle.
Les portes de sa maison, qui avait pourtant dans un autre siècle fait office de maison close, étaient ouvertes aux quatre vents. Il y pratiquait avec chaque visiteur un art de la conversation aussi libre que généreux, déployant avec chacun son art du récit qui était au fond un art du partage. Il suffit de voir l’émotion suscitée par sa disparition pour mesurer à quel point Jean-Claude Carrière laisse aujourd’hui derrière lui mille et un enfants de cinéma.
Mais il n’y a pas de mort qui tienne. Jean-Claude Carrière continuera encore et toujours à nous rappeler que le monde est grand, que les civilisations et les cultures sont des territoires infinis, et que pour notre plus grande joie, notre curiosité ne sera jamais rassasiée tant que nous saurons la garder éveillée.
Jean-Claude Carrière restera à jamais le plus inspirant des fantômes de la liberté. Continuons à marcher sur son chemin de la voie lactée. En son honneur nous trouverons bien un pape ou deux à fusiller !
La Société des réalisateurs de films
Contact presse : Rosalie Brun /rbrun@la-srf.fr/ 01.44.89.62.58
La SRF s’indigne de l’arrestation et de la détention du militant marocain Maâti Monjib, harcelé par le régime du roi Mohammed VI depuis plusieurs années pour son travail en faveur de la liberté et de la démocratie en tant que professeur, journaliste et historien.
Cette arrestation est survenue entre Noël et le Nouvel An, pendant les trêves des ONG internationales.
En 2015, Maâti Monjib avait fait une grève de la faim après une interdiction de sortie de territoire. Le travail de son comité de soutien et la solidarité internationale avaient abouti à une levée des restrictions. Diabétique, il s’était grandement affaibli et en porte encore les séquelles.
En novembre dernier, plusieurs ONG ont appelé les autorités marocaines à mettre fin au harcèlement, aux écoutes, aux interdictions d’enseigner, aux filatures systématiques et « à abandonner toutes les accusations infondées » portées contre lui. Sans succès.
Nous, cinéastes, appelons à signer l'appel de soutien à Maâti Monjib et exigeons sa libération.
Le sort fait à Maâti Monjib est insupportable. Il est le fait d’une politique d’intimidation visant à faire taire les opposants au régime qui s'est intensifiée dans le royaume ces dernières années. Nous nous inquiétons grandement des nombreuses dérives autoritaires du régime de Mohammed VI, dont témoignent notamment les très lourdes condamnations des insurgés du Rif et l'incarcération, il y a quelques mois, du journaliste Omar Radi.
En tant qu'artistes, citoyens, nos opinions, nos élans, nos passions prennent racine dans la société, dans ce que nous lisons, regardons, dans la multiplicité des points de vue et dans les utopies d’hommes et de femmes libres. C’est pourquoi nous disons notre soutien aux centaines de journalistes, intellectuels, professeurs, écrivains opprimés pour leurs idées au Maroc, et aux voix qu’on veut faire taire à travers le monde.
Le Conseil d'administration de la SRF
Contact presse : Rosalie Brun /rbrun@la-srf.fr/ 01.44.89.62.58
C’est avec une grande tristesse que la SRF a appris la mort de Jean-Pierre Bacri. Il faisait partie de ces acteurs qui impriment un ton, une pensée et un phrasé uniques aux scènes de cinéma : une façon de donner ses lettres de noblesse à « l’énervement », de l’extirper des manières simplement chicaneuses pour le tirer vers la révolte.
Mais aussi un acteur dont toutes les expressions disent profondément quelque chose de la France et qui incarnait cette idée : certains acteurs racontent l’Histoire de leur pays.
Et un scénariste qui avait à cœur d’écrire dans une langue méticuleuse les mille et un travers qui animent les hommes et les femmes, ceux-là même qui tentent de former des petites communautés, souvent émouvantes, parfois ridicules, toutes illustrant quelque chose de la condition humaine en tout cas.
N’oublions pas l’élégance de sa silhouette qui donnait une allure presque dansante à ses saillies. Et pensons à la dernière scène de Place publique d’Agnès Jaoui où il chantait a capella « Osez Joséphine » d’Alain Bashung, nonchalamment assis sur les marches d’une villa – tandis que les invités s’éclipsaient au loin, happés par le retour aux affaires courantes. Nonchalamment, ou plutôt : mélancoliquement.
Le Conseil d'administration de la SRF
Contact presse : Rosalie Brun / rbrun@la-srf.fr / 01.44.89.62.58
Communiqué de presse
Le 11 décembre 2020
Le Mépris
Lettre ouverte au gouvernement
Sur quels critères vous basez-vous pour fragiliser, voire endommager durablement toute une économie, tout un corps de métier ?
Sur quels critères vous basez-vous pour considérer nos salles de cinéma, de théâtre, comme plus dangereuses qu’une assemblée dans une église ?
Sur quels critères vous basez-vous pour considérer qu’il est acceptable de visiter une galerie d’art, mais qu’un centre d’art ou un musée est un endroit dangereux ?
A l’inverse des transports en commun et des rayons surchargés des boutiques à l'approche de Noël, nos salles sont totalement en mesure de faire respecter les consignes de sécurité sanitaires, depuis le premier jour. Les spectateurs y sont masqués, en jauge réduite, à distance de sécurité, ne parlent pas, ne se touchent pas, peuvent laisser leurs coordonnées le cas échéant à l’entrée, contrairement aux lieux cités plus haut.
Etes-vous seulement au courant, nous venons parfois à en douter, que nous devons réinvestir à chaque report dans des frais considérables de communication ? Que le travail de nos attachés de presse, de nos distributeurs, des exploitants, doit être à chaque fois repris à zéro, voire moins que zéro puisqu’il faut recréer l’envie, le désir d’aller voir nos films ?
Etes-vous seulement au courant que le travail de programmation, d’exposition des œuvres de cinéma et des spectacles prend des semaines, des mois, que c’est un travail au long cours qui ne peut pas s’arrêter et repartir comme si le temps s’était figé ?
Etes-vous seulement au courant que notre industrie, nos œuvres, nos travaux sont vivants donc périssables, voire mortels, fragiles, qu’ils représentent des années de travail, d’engagements, dans des conditions très souvent précaires ?
Pour tous les films qui ne sortent pas aujourd’hui, ce sont des distributeurs et des producteurs qui ne pourront pas s’engager sur de nouveaux projets, ce sont des films qui ne pourront pas exister dans le futur, et autant d'emplois qui seront fragilisés pendant des années. C’est toute la chaîne qui souffre, toute une industrie bloquée, sans compter un appauvrissement grandissant de la culture, qui n’offre d’autre choix que les plateformes de vidéo à la demande.
Nous ne prétendons pas être essentiels mais nous prétendons à la justice envers notre écosystème, soit près d’un million de personnes pour le secteur de la culture.
Si on nous met à mort, nous voulons connaître l’accusation. Nous voulons pouvoir nous défendre face à autre chose que le vide et l’absurdité de ce qui nous est infligé.
La Société des réalisateurs de films
Contact presse : Rosalie Brun /rbrun@la-srf.fr/ 01.44.89.62.58
Hommage à Pierre Beuchot
Pierre Beuchot a trouvé la mort le 27 novembre dernier. Hanté par celle de son père dans les premiers jours de la guerre de 40, lorsqu'il avait deux ans, il n'a eu de cesse d'interroger la mémoire de la Seconde Guerre mondiale.
Ce fut Le temps détruit, documentaire construit sur les lettres à leurs femmes de Paul Nizan, Maurice Jaubert et Roger Beuchot, son père, tous trois victimes de la "drôle de guerre". Vint ensuite Hôtel du Parc, faux documentaire réunissant des paroles de hiérarques de la collaboration quelques années après la guerre, puis Les Temps obscurs sont toujours là, documentaire sur le procès Papon. Ou encore le scénario de René Bousquet ou le grand arrangement.
Ces films ont en commun d'interroger le mystère insondable de l'humanité qui permet aux horreurs d'advenir, et de les dépeindre de manière nette, sensible et nuancée. Ce mystère, il l'a interrogé aussi lors de ses adaptations de Pierre-Jean Jouve, Aventures de Catherine C, avec Fanny Ardant, Hanna Schygulla et André Wilms, ou Le Monde désert. Quelques titres parmi bien d'autres, pour évoquer un cinéaste sans concessions. Pierre Beuchot était inconsolable depuis la mort, en mars 2020, de sa femme Anne, avec laquelle il avait partagé 58 ans de sa vie. Ses dernières forces, il les consacrait à lui construire un mausolée en forme de livre ou de film pour mettre en lumière la femme qu'elle était.
À lire : le bel hommage de Mediapart
Le Conseil d'administration de la SRF
Contact presse : Rosalie Brun /rbrun@la-srf.fr/ 01.44.89.62.58
Avec Jean Pierre Darroussin, Samir Guesmi, Nicolas Maury et Brigitte Roüan. Une école modérée par Thomas Bidegain.
Buster Keaton, Agnès Varda, Elia Suleiman, François Truffaut, Nanni Moretti, Chantal Akerman... Depuis la création du cinéma, des réalisateurs et des réalisatrices ont fait le choix de se placer à la fois devant et derrière la caméra. Mais qu'advient-il du cinéaste lorsqu'il est dans le plan ? Comment est-ce que le cinéma s'incarne-t-il lorsque le corps du filmeur est également le corps filmé ? Quels rapports cette configuration si particulière engendre-t-elle au sein d'une équipe de tournage ?
L'Ecole de la SRF a souhaité proposer à des acteurs-réalisateurs et à des actrices-réalisatrices d'évoquer ce sujet riche et fondateur dans le cadre de deux rencontres dont voici la deuxième vidéo, tournée à l'Entrepôt le 7 décembre 2020.
- Ecole
Avec Jean Pierre Darroussin, Samir Guesmi, Nicolas Maury et Brigitte Roüan. Une école modérée par Thomas Bidegain.
Buster Keaton, Agnès Varda, Elia Suleiman, François Truffaut, Nanni Moretti, Chantal Akerman... Depuis la création du cinéma, des réalisateurs et des réalisatrices ont fait le choix de se placer à la fois devant et derrière la caméra. Mais qu'advient-il du cinéaste lorsqu'il est dans le plan ? Comment est-ce que le cinéma s'incarne-t-il lorsque le corps du filmeur est également le corps filmé ? Quels rapports cette configuration si particulière engendre-t-elle au sein d'une équipe de tournage ?
L'Ecole de la SRF a souhaité proposer à des acteurs-réalisateurs et à des actrices-réalisatrices d'évoquer ce sujet riche et fondateur dans le cadre de deux rencontres dont voici la deuxième vidéo, tournée à l'Entrepôt le 7 décembre 2020.
- Ecole
La SRF est membre de la coordination "StopLoiSécuritéGlobale", qui fédère des syndicats, sociétés, collectifs, associations de journalistes et de réalisateur·ices, confédérations syndicales, associations, organisations de défense de droits humains, comités de familles de victimes de violences policières, de collectifs de quartiers populaires, d’exilé·es, de blessé·es et de Gilets jaunes. À ce titre, elle se fait le relais du communiqué ci-dessous, émanant de la coordination.
Communiqué de presse
Le 2 décembre 2020
Retrait de la loi « Sécurité globale » :
marche des libertés et des justices le 5 décembre
La cacophonie la plus complète règne au sein du gouvernement et de la majorité parlementaire après l’annonce, ce lundi 30 novembre, de la réécriture intégrale de l’article 24 de la proposition de loi « Sécurité globale ». Pour faire bonne figure aux yeux de l’opinion après le succès sans précédent des mobilisations populaires du 28 novembre, le gouvernement et la majorité parlementaire tentent d’éteindre le feu qu’ils ont eux-mêmes allumé.
Ils essaient de sortir l’article 24 de la proposition de loi « Sécurité globale »... pour mieux inclure ses dispositions dans l'article 25 de la loi sur le séparatisme. Et les articles 21 et 22 sont toujours là, visant l'instauration d'outils de surveillance de masse. L’utilisation des drones avec caméras (article 22) menace la liberté d’expression et de manifestation et rend illusoire la protection des sources des journalistes et lanceur·ses d’alerte.
Ces dispositions liberticides, ainsi que celles du « Schéma national du maintien de l’ordre », représentent une menace pour le droit d'informer et d’être informé et doivent disparaître. Il appartient au président de la République, garant des libertés publiques, de procéder à leur retrait. Par conséquent, la coordination, dans toutes ses composantes, demande à être reçue par Emmanuel Macron.
La coordination « StopLoiSécuritéGlobale » condamne les violences policières lors de la journée de mobilisation du 28 novembre et l'agression d'une dizaine de reporters par les forces de l'ordre.
Des rassemblements ou manifestations sont déjà prévus dans de nombreuses villes cette semaine, souvent en convergence avec les actions menées dans le cadre de la journée nationale contre le chômage et la précarité. Violences sociales, répression et violences policières, dont l’invisibilisation serait facilitée par ce projet de loi, font partie d'une même politique d'injustices visant certaines populations.
C'est pourquoi, tant qu'il n'y aura pas retrait réel des articles 21, 22, 24 du projet de loi « Sécurité globale » et du « Schéma national du maintien de l’ordre », les actions se multiplieront. La coordination « StopLoiSécuritéGlobale » donne rendez-vous, à Paris, SAMEDI 5 DÉCEMBRE, à 14 h, de la porte des Lilas à la place de la République, POUR LA MARCHE DES LIBERTÉS ET DES JUSTICES, et partout ailleurs le même jour.
Carte des rassemblements et manifestations : https://stoploisecuriteglobale.fr/
Contact presse : Rosalie Brun / rbrun@la-srf.fr / 01.44.89.62.58
APPEL À RASSEMBLEMENT
CONTRE LA LOI SÉCURITÉ GLOBALE
Chère adhérente,
Cher adhérent,
Suite à notre tribune "Police partout, images nulle part" parue dans Libération et à l'appel au rassemblement du 17 novembre, la mobilisation continue !
Nous vous invitons de nouveau à nous rejoindre demain, sur la place du Trocadéro à 14h30.
Contre l'offensive liberticide que représente cette loi et pour la défense de notre droit de filmer, il est crucial que le plus grand nombre possible de cinéastes soit présent demain.
Des attestations de déplacement fournies par la Ligue des Droits de l'homme sont disponibles ici.
Communiqué de presse
Le 27 novembre 2020
Le cinéma s'élève contre la proposition de loi "Sécurité Globale"
Lieu de rassemblement - Marche des libertés - Samedi 28/11 à 14h
La proposition de loi "Sécurité Globale" est dangereuse et liberticide. Elle met en péril notre liberté de filmer. Les événements qui se sont déroulés à Paris ces derniers jours, le démantèlement dans la violence d'un camp d'exilés par les forces de l'ordre, le passage à tabac d'un producteur de musique par trois policiers, les dernières révélations autour de l'affaire Théo, nous rappellent pourtant encore une fois la nécessité des images, seul recours pour les victimes.
La SRF fait partie de la coordination des organisations contre cette proposition de loi. Le 12 novembre dernier, elle a publié dans Libération une tribune "Police partout, images nulle part" rassemblant les signatures de plus de 800 cinéastes et 40 organisations.
Elle appelle désormais au rassemblement de toute la profession ce samedi 28 novembre dans le cadre de la Marche des libertés.
Cinéastes, acteurs, producteurs, techniciens, seront présents en nombre pour manifester leur opposition, à partir de 14h au point de rassemblement : devant le magasin Habitat, 10 place de la République.
La coordination, représentée par Maître Arié Alimi de la Ligue des Droits de l'Homme, se pourvoit en référé au tribunal administratif aujourd'hui même, pour contester l'interdiction de la marche par le Préfet de police de Paris. Dans tous les cas, le rassemblement se tiendra, même si la marche reste interdite. 70 rassemblements sont par ailleurs prévus dans toute la France ce samedi.
Contact presse : Rosalie Brun / rbrun@la-srf.fr / 01.44.89.62.58
Avec Thomas Salvador, Noémie Lvovsky, Judith Davis et Hafsia Herzi (par Zoom), modérée par Lucie Borleteau
Buster Keaton, Agnès Varda, Elia Suleiman, François Truffaut, Nanni Moretti, Chantal Akerman... Depuis la création du cinéma, des réalisateurs et des réalisatrices ont fait le choix de se placer à la fois devant et derrière la caméra. Mais qu'advient-il du cinéaste lorsqu'il est dans le plan ? Comment est-ce que le cinéma s'incarne-t-il lorsque le corps du filmeur est également le corps filmé ?Quels rapports cette configuration si particulière engendre-t-elle au sein d'une équipe de tournage ?
L'Ecole de la SRF a souhaité proposer à des acteurs-réalisateurs et à des actrices-réalisatrices d'évoquer ce sujet riche et fondateur dans le cadre de deux rencontres dont voici la première vidéo, tournée à l'Entrepôt le 30 novembre 2020.
- Ecole
Avec Thomas Salvador, Noémie Lvovsky, Judith Davis et Hafsia Herzi (par Zoom), modérée par Lucie Borleteau
Buster Keaton, Agnès Varda, Elia Suleiman, François Truffaut, Nanni Moretti, Chantal Akerman... Depuis la création du cinéma, des réalisateurs et des réalisatrices ont fait le choix de se placer à la fois devant et derrière la caméra. Mais qu'advient-il du cinéaste lorsqu'il est dans le plan ? Comment est-ce que le cinéma s'incarne-t-il lorsque le corps du filmeur est également le corps filmé ?Quels rapports cette configuration si particulière engendre-t-elle au sein d'une équipe de tournage ?
L'Ecole de la SRF a souhaité proposer à des acteurs-réalisateurs et à des actrices-réalisatrices d'évoquer ce sujet riche et fondateur dans le cadre de deux rencontres dont voici la première vidéo, tournée à l'Entrepôt le 30 novembre 2020.
- Ecole
POLICE PARTOUT, IMAGES NULLE PART
La tribune écrite par la SRF en réaction au projet de loi "pour une sécurité globale" rassemble les signatures et soutiens de plus de 800 cinéastes et professionnel.le.s de l'image et d'une quarantaine d'organisations et collectifs.
Le 14 septembre dernier, les cinéastes de la SRF, à travers un texte intitulé « L’œil et la main de Darmanin », dénonçaient la volonté du ministre de l’intérieur d’exiger que les médias et les réseaux sociaux floutent les visages des policiers en opération.
Cette volonté s’est transformée en un projet de loi au titre glaçant : « Sécurité Globale ». Passé en commission des lois la semaine dernière, il sera débattu à l’Assemblée le 17 novembre prochain.
En trois articles (21, 22, 24), le gouvernement se propose de déréguler l’utilisation des caméras mobiles portées par les forces de l’ordre, de permettre la reconnaissance faciale en temps réel, d’étendre la surveillance par drone, d’interdire au public de diffuser l’image de policiers.
Cette loi, dont le rédacteur principal est l’ancien chef du RAID, préfigure une société gouvernée par la peur où les citoyen.ne.s, privé.e.s du droit de porter un regard sur les agissements de la police, verraient en retour leurs corps exposés sans limite à la surveillance des forces de l’ordre. Elle dessine un paysage asymétrique, sorte de panoptique géant, où nos libertés fondamentales sont gravement menacées, en premier lieu le droit à la vie privée et la liberté d’information.
Après avoir progressivement entravé les manifestations de rue et grièvement blessé ou mutilé des dizaines de personnes, il s’agit désormais de systématiser l’identification, la surveillance, le fichage des individus souhaitant exercer ce droit fondamental. Après avoir nié et invariablement refusé de sanctionner les violences policières, il s’agit désormais d’en effacer toute preuve, dans la mesure où seules les images tournées par des filmeurs anonymes permettent aujourd’hui d’en témoigner.
Pour nombre de cinéastes, cette loi constituerait une censure pure et simple. Un film tel que le récent Un pays qui se tient sage de David Dufresne ne pourrait voir le jour, la majorité des sources d’images qu’il utilise tombant sous le coup de la loi.
À l’hégémonie grandissante des images du pouvoir, les cinéastes, les photographes, les journalistes, ainsi que tou.te.s les habitant.e.s de ce pays doivent être en mesure d’opposer leurs propres images. Rappelons que l’état de droit tire avant tout sa légitimité du droit de porter un regard sur ce que fait l’État.
Mesdames et messieurs les député.e.s, nous ne voulons pas d'un monde de surveillance généralisée, régi par un œil tout puissant sur lequel aucun regard ne pourrait se porter. Ne votez pas pour une loi qui rendrait les contre-pouvoirs aveugles, ils sont les garants de notre démocratie.