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Oleg Sentsov vit peut-être ses derniers jours. Nous voulons croire qu’il est encore temps d’agir. Nous voulons croire en une dernière et grande victoire - sans doute plus importante qu’un match de football - celle de la libération d’Oleg Sentsov avant qu’il ne soit trop tard.
- Liberté de création
- SRF
Oleg Sentsov vit peut-être ses derniers jours. Nous voulons croire qu’il est encore temps d’agir. Nous voulons croire en une dernière et grande victoire - sans doute plus importante qu’un match de football - celle de la libération d’Oleg Sentsov avant qu’il ne soit trop tard.
Jacques Audiard pour Konbini - News
Pour signer l'Appel / To sign the petition :
http://la-srf.fr/libérez-oleg-sentsov
(in english below)
APPEL À LA LIBÉRATION IMMÉDIATE D'OLEG SENTSOV !
Aujourd'hui, sur le sol russe, vient de se dérouler la coupe du Monde de football 2018 de la FIFA.
Aujourd'hui, sur ce même sol russe, un cinéaste est entre la vie et la mort.
Agé de 41 ans, père de deux enfants, il a débuté une grève de la faim illimitée le 14 mai 2018, un mois tout juste avant l'ouverture de la Coupe du monde.
Il s'appelle Oleg Sentsov.
Vous connaissez sans doute son nom, mais peut-être pas son histoire.
Oleg Sentsov est né ukrainien, à Simferopole, en Crimée, où il vivait avec sa femme et ses enfants jusqu'au 11 mai 2014, jour de son arrestation par le FSB, les services secrets russes.
Après un premier long-métrage encensé par la critique et primé dans de nombreux festivals internationaux, Oleg Sentsov préparait son deuxième film "Rhino", lorsqu'ont éclaté les premières manifestations pro-euroépennes en Ukraine, en novembre 2013. Cinéaste et citoyen engagé, pro-européen convaincu, il a reporté le tournage de son film pour participer activement au mouvement Euromaïdan. N’acceptant pas l’annexion russe de la Crimée, il a manifesté et il est allé livrer de la nourriture à des soldats ukrainiens affamés et encerclés par les forces pro-russes. Il avait finalement décidé de tourner son nouveau long métrage cet été-là, l'été 2014. Mais en sortant de chez lui, le 11 mai de cette même année, Oleg Sentsov a été enlevé puis torturé par le FSB pendant trois semaines, avant de réapparaître non plus en Crimée, mais au fond d'une prison russe...
Malgré les protestions d'Oleg Sentsov, qui crie aux juges qu'il n'est pas un "serf", et qu'ils ne peuvent pas "l'annexer" comme ils l'ont fait avec la terre, il est considéré et jugé comme citoyen russe, et condamné à 20 ans d'emprisonnement dans un camp de travail forcé, après un procès qualifié de "stalinien" par Amnesty International.
Depuis le 14 mai 2018, Oleg Sentsov a débuté une grève de la faim illimitée pour demander la libération de tous les prisonniers politiques ukrainiens emprisonnés comme lui en Russie.
Si la Communauté européenne et internationale ne fait rien de plus, Oleg Sentsov va mourir. On a volé son pays, changé de force sa nationalité pour lui faire prendre celle de ses agresseurs, on l'a envoyé pour vingt ans au fin fond d'un trou glacial, au bord du cercle arctique. Et l'Europe, l'Europe dont il rêvait au point de se battre pour que son pays en fasse partie, l'Europe, a laissé faire.
Si rien ne se passe, Oleg Sentsov va mourir. Comme il le dit lui-même : sa vie est la seule arme qui lui reste pour résister et défendre ces soixante-dix ukrainiens que Poutine a enlevé à leurs familles et à leur pays, pour la seule raison qu'ils n'étaient pas d'accord avec sa politique expansionniste, imposée par la violence.
Cet homme qui se bat au nom de valeurs que nous ne pouvons que partager, ne peut pas disparaître. Ce serait une terrible perte pour l'humanité et un nouveau terrible revers pour l'Europe.
Si Oleg Sentsov mourrait aujourd'hui, c'est non seulement Vladimir Poutine, qui serait un peu plus éclaboussé, mais la France, l'Allemagne et l'Europe tout entière qui seraient entâchées de son sang.
Aussi nous conjurons l'Europe et plus largement le reste du monde d'utiliser tous les moyens en leur possession pour obtenir la libération immédiate d'Oleg Sentsov.
CALL FOR THE IMMEDIATE RELEASE OF OLEG SENTSOV !
Today, on Russian soil, the FIFA World Cup 2018 has just taken place.
Today, on the same Russian soil, a filmmaker hovers between life and death.
Aged 41, a father of two, he began an indefinite hunger strike on May 14, 2018, a month before the opening of the World Cup.
His name is Oleg Sentsov.
You probably know his name, but perhaps not his story.
The ukranian Oleg Sentsov was born in Simferopol, Crimea, where he lived with his wife and children until 11 May 2014, the day of his arrest by the FSB, the Russian secret service.
After his first critically acclaimed feature film, which won awards in many international festivals, Oleg Sentsov was preparing his second film "Rhino" when the first pro-European protests broke out in Ukraine in November 2013. A filmmaker and committed pro-European citizen, he postponed his film in order to actively participate in the Euromaidan movement. Refusing the Russian annexation of Crimea, he took to the streets and delivered food to hungry Ukrainian soldiers surrounded by pro-Russian forces. He finally decided to shoot his new feature that summer, the summer of 2014. But as he left his home on May 11 that year, Oleg Sentsov was kidnapped and tortured by the FSB for three weeks, before reappearing not in Crimea, but the depths of a Russian prison ...
Despite the protests of Oleg Sentsov, who shouted to the judges that he was not a "serf", and that they could not "annex" him as they did with his land, he was treated and tried as a Russian citizen, and sentenced to 20 years of imprisonment in a harsh labor camp, after a "Stalinist" trial, to cite Amnesty International.
As of 14 May 2018, Oleg Sentsov has started an indefinite hunger strike to demand the release of all Ukrainian political prisoners incarcerated like him in Russia.
If the European and international community does nothing else, Oleg Sentsov will die. His country was stolen, his nationality forcibly changed to that of his aggressors, and he was sentenced to twenty years at the bottom of an icy hole on the edge of the Arctic Circle. And Europe, the Europe he dreamed and fought for his country to join, that same Europe let him go.
If nothing happens, Oleg Sentsov will die. In his words, his life is the only weapon he has left to resist and defend the seventy Ukrainians that Putin holds hostage from their families and country for the sole reason that they do not agree with the expansionist policy he enforces with violence.
This man, who fights in the name of values that we share, can not disappear. His death would be a terrible loss for humanity and another terrible setback for Europe.
If Oleg Sentsov dies today, it is not only Vladimir Putin but France, Germany, and Europe as a whole that would be stained with his blood.
So we call on Europe and the rest of the world to use every means in their possession to obtain the immediate release of Oleg Sentsov.
Premiers signataires / First signatories :
Dominique Abel (Belgique), Hala Alabdalla (Syrie), Desiree Akhavan (Etats-Unis), Irène von Alberti (Allemagne), Claudia von Alemann (Allemagne), Marie Amachoukeli (France), Josza Anjembe (France), Mathieu Amalric (France), Arnold Antonin (Haïti), Andrea Arnold (Angleterre), Thomas Arsian (Allemagne), Yvan Attal (France), Jacques Audiard (France), Nabil Ayouch (France/Maroc), Josiane Balasko (France), Ramin Bahrani (États-Unis), Christophe Barratier (France), Antoine Barraud (France), Luc Battiston (France), Xavier Beauvois (France), Marco Bellocchio (Italie), Lucas Belvaux (Belgique), Patrick-Mario Bernard (France), Julie Bertuccelli (France), Thomas Bidegain (France), Simone Bitton (France/Maroc), Bertrand Bonello (France), Jérôme Bonnell (France), Lucie Borleteau (France) Guillaume Brac (France), Isabelle Broué (France), Mikael Buch (France), Claire Burger (France), Dominique Cabrera (France), Thomas Cailley (France), Robin Campillo (France), Laurent Cantet (France), Guillaume Canet (France), Leos Carax (France), Alain Cavalier (France), Filipa César (France), Jean-Sébastien Chauvin (France), Chad Chenouga (France), Laurent Chevallier (France), Malik Chibane (France), Patrick Chiha (France), Hélier Cisterne (France), Jean-Paul Civeyrac (France), George Clooney (États-Unis), Clément Cogitore (France), Abraham Cohen (France), Jean-Louis Comolli (France), Antony Cordier (France), Catherine Corsini (France), Pedro Costa (Portugal), Denis Côté (Canada), Alfonso Cuarón (Mexique), Pierre Créton (France), Dominique Crèvecoeur (France), David Cronenberg (Canada), Joe Dante (Etats-Unis), Jean-Pierre Dardenne (Belgique), Luc Dardenne (Belgique), Jean-Pierre Darroussin (France), Émilie Deleuze (France), Edouard Deluc (France), Claire Denis (France), Arnaud Desplechin (France), Marie Desplechin (France), Caroline Deruas (France), Antoine Desrosières (France), Lav Diaz (Philippines), Leonardo Di Constanzo (Italie), Alice Diop (France), Mati Diop (France), Géraldine Doignon (Belgique), Ziad Doueiri (Liban), Maya Duverdier (Belgique), Atom Egoyan (Canada), Amélie van Elmbt (Belgique), Amat Escalante (Mexique), Victor Erice (Espagne), Abbas Fahdel (Irak), Frédéric Farrucci (France), Maureen Fazendeiro (France/Portugal), Philippe Faucon (France), Léa Fehner (France), Pascale Ferran (France), Hélène Fillières (France), Emmanuel Finkiel (France), Jennifer Fox (États-Unis), Dan Franck (France), William Friedkin (États-Unis), Nicole Garcia (France), Philippe Garrel (France), Tony Gatlif (France), Dyana Gaye (France/Sénégal), John Gianvito, Amos Gitaï (Israël), Delphine Gleize (France), Miguel Gomes (Portugal), Yann Gonzalez (France), Adoor Gopalakrishnan (Inde), Fiona Gordon (Belgique), Romain Goupil (France), Emmanuel Gras (France), Eugène Green (France), Reinaldo Marcus Green (États-Unis), Robert Guédiguian (France), Bourlem Guerdjou (France), Denis Gheerbrant (France), Miguel Gomes (Portugal), Lucas Guadagnino (Italie), Jose Luis Guerin (Espagne), Florian Kömer von Gustorf (Allemagne), Joana Hadjithomas (Liban), Lucile Hadzihalilovic (France), Andrew Haigh (Angleterre), Rachid Hami (France), Mia Hansen-Love (France), Todd Haynes (États-Unis), Michel Hazanavicius (France), Benjamin Heisenberg (Allemagne), Sonja Heiss (Allemagne), Erik Hemmendorff (Suède), Christoph Hochhäusler (Allemagne), Annemarie Jacir (Palestine), Agnès Jaoui (France), Thomas Jenkoe (France), Pierre Jolivet (France), Khalil Joreige (Liban), Cédric Kahn (France), Sam Karmann (France), Aki Kaurismaki (Finlande), Vergine Keaton (France), Lodge Kerrigan (États-Unis), Cédric Klapisch (France), Héléna Klotz (France), Nicolas Klotz (France), Ulrich Köhler (Allemagne), Kristina Konrad (Suisse), Asaf Korman (Israël), Gérard Krawczyk (France), Bruce LaBruce (Canada), Pierre Lacan (France), Isaki Lacuesta (Espagne), Joachim Lafosse (Belgique), Alexandre Lança (France), Nadav Lapid (Israël), Laurent Larrivière (France), Hicham Lasri (Maroc), Sébastien Laudenbach (France), Nolwenn Lemesle (France), Louis-Do de Lencquesaing (France), Serge Le Péron (France), Diego Lerman (Argentine), Katia Lewkowicz (France/Israël), Sébastien Lifshitz (France), Ken Loach (Angleterre), Marceline Loridan-Ivens (France), Julie Lopes Curval (France), Marie Losier (France), David Mackenzie (Angleterre), Mahamat Saleh Haroun (Tchad), Bertrand Mandico (France), Michael Mann (Etats-Unis), Vincent Mariette (France), Paul Marques Duarte (France), Tony Marshall (France), Lucretia Martel (Argentine), Valérie Massadian (France), Patricia Mazuy (France), Ursula Meier (France/Suisse), Agnès Merlet (France), Jonathan Millet (France), Santiago Mitre (Argentine), Avi Moghrabi (Israël), Ossama Mohammed (Syrie), Dominik Moll (France), Marie Monge (France), Gérard Mordillat (France), Nanni Moretti (Italie), Oren Moverman (Israël), Cristian Mungiu (Roumanie), Safy Nebbou (France), Lazlo Nemes (Hongrie), Cheikh Ngaïdo Bâ (Sénégal), Jonathan Nossiter (États-Unis), Anna Novion (France), Michel Ocelot (France), Mariana Otero (France), François Ozon (France), Arnaud des Pallières (France), Bojina Panayotova (Bulgarie/France), Rithy Panh (Cambodge), Mélanie Pavy (France), Pawel Pawlikowski (Pologne), Christian Petzold (Allemagne), Héloïse Pelloquet (France), Elisabeth Perceval (France), Thierry de Peretti (France), Viktoria Petranyi (Allemagne), Ralitza Petrova (Bulgarie), Joaquim Pinto (Portugal), Christian Philibert (France), Nicolas Philibert (France), Rafi Pitts (Iran), Bruno Podalydès (France), Caroline Poggi (France), Corneliu Porumboiu (Roumanie), Jean-Baptiste Pouilloux (France), Katell Quillévéré (France), Lola Quivoron (France), Atiq Rahimi (France/Afghanistan), Lynne Ramsay (Angleterre), Gitanjali Rao (Inde), Aude Léa Rapin (France), Jean-Paul Rappeneau (France), Javier Rebollo (Espagne), Kelly Reichardt (Etats-Unis), Anne Kristin Reyels (Allemagne), João Pedro Rodrigues (Portugal), Jaime Rosales (Espagne), Brigitte Roüan (France), Jacques Rozier (France), Christophe Ruggia (France), Nicolas Saada (France), Madeleine Sackler (États-Unis), Ira Sachs (États-Unis), João Salaviza (Portugal), Ghassan Salhab (Sénégal/Liban), Thomas Salvador (France), Pierre Salvadori (France), Julien Samani (France), Marjane Satrapi (France/Iran), Régis Sauder (France), James Schamus (États-Unis), Pierre Schoeller (France), Martin Scorsese (Etats-Unis), Céline Sciamma (France), Julien Selleron (France), Guillaume Senez (Belgique), Julian Schnabel (États-Unis), Barbet Schroeder (Suisse), Moritz Siebert (Allemagne), Claire Simon (France), Jan Sitta (France), Jan Soldat (Allemagne), Silvio Soldini (Italie/Suisse), Jérôme Soubeyrand (France), Elia Souleiman (Palestine), Béla Tarr (Hongrie), Bertrand Tavernier (France), Giovanna Taviani (Italie), Jean-Pierre Thorn (France), Marie-Claude Treilhou (France), Joachim Trier (Norvège), Justine Triet (France), Pierre Trividic (France), Jonás Trueba (Espagne) Margarethe von Trotta (Allemagne), Fernando Trueba (Espagne), Tatjana Turanskyi (Allemagne), Jaco Van Dormael (Belgique), Agnès Varda (France), Marion Vernoux (France), Catalina Villar (Colombie), Denis Villeneuve (Canada), Jonathan Vinel (France), Elie Wajeman (France), Régis Wargnier (France), Apichatpong Weerasethakul (Thaïlande), Hans Weingartner (Autriche), Françoise Widhoff (France), Edgar Wright (Royaume Unis), Yolande Zauberman (France), Roschdy Zem (France/Maroc), Hanns Zischler (Allemagne), Rebecca Zlotowski (France), Andrey Zvyagintsev (Russie)
ainsi que :
ADA - Austrian Directors' Association
ARRF - Association des Réalisateurs et Réalisatrices Francophones Belges
APR - Association Portugaise des Réalisateurs
ARF/FDS - Association suisse des scénariste et réalisateurs de films
ACID - Association du Cinéma Indépendant pour sa diffusion
La SRF - Société des Réalisateurs de Films
L'AFCAE - Association Française des Cinémas d'Art et d'Essai
Pour signer l'Appel / To sign the petition :
http://la-srf.fr/libérez-oleg-sentsov
Publication orgininale dans Libération du 6 juillet 2018
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- Liberté de création
- SRF
Claude Lanzmann nous a quittés le 5 juillet dernier et il laisse derrière lui, en plus d’une œuvre colossale, un vide immense.
- Cinéastes
- Disparition
- SRF
Claude Lanzmann nous a quittés le 5 juillet dernier et il laisse derrière lui, en plus d’une œuvre colossale, un vide immense.
Paris, le 9 juillet 2018
Claude Lanzmann nous a quittés le 5 juillet dernier et il laisse derrière lui, en plus d’une œuvre colossale, un vide immense.
Figure intellectuelle engagée, il n’eut de cesse de lier son activité artistique à des convictions politiques très fortes. D’abord résistant pendant la seconde Guerre Mondiale, il fut également signataire du Manifeste des 121 qui dénonçait la répression en Algérie en 1960, opposant farouche au colonialisme et pourfendeur acharné de l’antisémitisme. Ses derniers films, le romantique Napalm, qui traite de la Corée du Nord contemporaine en contant une histoire d’amour survenue avec une autochtone un demi-siècle plus tôt, et le cruel Les Quatre sœurs, sur les horreurs subies par quatre femmes dans les camps d’extermination, témoignent encore des combats intellectuels qu’il aura menés jusqu’à sa mort.
Excessif, bourru, passionné et débordant de vie, Claude Lanzmann fut une personnalitécomplexe, profondément libre et intransigeante. Son film le plus célèbre, son monument d’historicisation de la mémoire, Shoah, n’a ni précurseur ni successeur et l’on peut douter qu’il en aura jamais. Il définit ce que fut son approche du cinéma, sa méthode, qui inspire aujourd’hui encore les cinéastes documentaires. Ne cherchant ni à comprendre le Mal ni à expliquer l’Holocauste, Lanzmann s’accroche aux seuls faits, au prosaïsme atroce qui régit la mise à mort dans les camps d’extermination, au-delà de tout moralisme et de toute psychologisation des actes barbares perpétrés. Il s’évertue, durant les neuf heures qui composent Shoah, à raconter le fonctionnement quotidien de la machine de mort nazie. Sans images d’archives, mais nourri d’une enquête préalable de douze ans, Lanzmann réalise l’impossible : dire l’ineffable et montrer l’indicible du modus operandi froid et bureaucratique de la solution finale. Quiconque a vu Shoah se remémore aisément avoir été saisi d’effroi devant l’obscénité du mécanisme décrit par la seule force des lieux, soudainement rendus à la vie par l’enregistrement visuel de leur ici et maintenant, et les interventions des protagonistes, questionnés par un Lanzmann autant acteur que réalisateur. Des images et du son – du cinéma – pour suppléer une mémoire inexistante et faire renaître, de manière éphémère, les morts passés pour les vivants présents et à venir.
C’est donc avec une grande tristesse mais aussi une profonde admiration pour l’homme et le réalisateur qu’il fut, que nous, cinéastes membres de la SRF, tenons aujourd’hui à lui rendre un dernier hommage fraternel.
Le conseil d'administration de la SRF
- Cinéastes
- Disparition
- SRF
A la suite de son Assemblée générale du 23 juin 2018, la Société des réalisateurs de films est heureuse d’annoncer l’élection de son nouveau Conseil d’administration et la composition de son bureau pour 2018-2019.
- SRF
A la suite de son Assemblée générale du 23 juin 2018, la Société des réalisateurs de films est heureuse d’annoncer l’élection de son nouveau Conseil d’administration et la composition de son bureau pour 2018-2019.
Co-Présidents : Marie Amachoukeli, Bertrand Bonello, Christophe Ruggia
Secrétaire : Alice Diop
Trésorière : Céline Sciamma
Délégué au court métrage : Jonathan Millet
Délégué au documentaire : Thomas Jenkoe
Sont également membres du Conseil d’administration :
Jacques Audiard
Catherine Corsini
Philippe Faucon
Pascale Ferran
Yann Gonzalez
Rachid Hami
Joana Hadjithomas
Vergine Keaton
Héléna Klotz
Alexandre Lança
Héloïse Pelloquet
Katell Quillévéré
Lola Quivoron
Pierre Salvadori
Rebecca Zlotowski
Katell Quillévéré assurera la coprésidence du BLOC (Bureau de Liaison des Organisations du Cinéma) à la suite de Catherine Corsini, et Jonathan Millet celle du ROC (Regroupement des Organisations du Court métrage).
- SRF
Alors que s’ouvre une nouvelle page dans l’histoire du « Forum des images » – avec l’ouverture d’une école dédiée à la création numérique et destinée aux adolescents, les cinéastes s’inquiètent de la possible disparition de certaines des missions qui ont fait l’âme et l’importance du lieu.
- Cinéastes
- SRF
Alors que s’ouvre une nouvelle page dans l’histoire du « Forum des images » – avec l’ouverture d’une école dédiée à la création numérique et destinée aux adolescents, les cinéastes s’inquiètent de la possible disparition de certaines des missions qui ont fait l’âme et l’importance du lieu.
Nous sommes particulièrement alertés par des premières annonces, concernant la réduction de la programmation, ou la possible destruction de la salle des consultations, où sont archivées 9000 œuvres souvent très rares et invisibles ailleurs.
L’ouverture d’une école dédiée aux outils numériques ne doit pas vider le « Forum » de son sens, ni le dérouter de ses objectifs. Le travail d’éducation à l’image qu’il mène passe également par la redécouverte perpétuelle de son fonds, consacré à la mémoire du cinéma et de Paris.
L’esprit d’invention, d’audace et de prospection avec lequel les équipes du « Forum des images » nous font découvrir chaque jour le patrimoine cinématographique, aux côtés des formes contemporaines, en font un lieu exemplaire de cinéphilie, d’éducation populaire et d’ouverture au monde.
Il nous parait impensable de priver les publics de tous âges et de toutes origines qui se pressent quotidiennement au « Forum » de l’accès aux œuvres ; impensable de substituer une réflexion sur les nouvelles images à celle sur notre patrimoine, dans ce lieu où toutes les images ont toujours si joyeusement et intelligemment cohabité.
Le « Forum des images » est notre bien commun. Nous sommes résolus à le défendre.
Nous demandons donc à la Mairie de Paris que des moyens soient alloués en conséquence à l’institution, afin que l’ensemble de ses missions continuent d’être pleinement remplies, dans l’intérêt de tous.
Le Conseil d'administration de la SRF
- Cinéastes
- SRF
Communiqué commun AGRAF (Auteurs Groupés de l'Animation Française) - ARP (Auteurs Réalisateurs Producteurs) - EAT (Ecrivains Associés du Théâtre) - GUILDE DES SCENARISTES - GROUPE 25 IMAGES - SACD (Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques) - SCA (Scénaristes de Cinéma Associés) - SNMS (Syndicat National des Metteurs en Scène) - SRF (Société des réalisateurs de films)
- Cinéastes
- Droit d'auteur
- Social
- SRF
Communiqué commun AGRAF (Auteurs Groupés de l'Animation Française) - ARP (Auteurs Réalisateurs Producteurs) - EAT (Ecrivains Associés du Théâtre) - GUILDE DES SCENARISTES - GROUPE 25 IMAGES - SACD (Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques) - SCA (Scénaristes de Cinéma Associés) - SNMS (Syndicat National des Metteurs en Scène) - SRF (Société des réalisateurs de films)
Le 26 juin 2018
Les organisations et sociétés représentant les auteurs du cinéma, de l’audiovisuel et du spectacle vivant ont accueilli avec beaucoup d’inquiétude la réforme de l’AGESSA et du régime social des auteurs envisagée par le gouvernement.
Alors que les nouvelles règles sont censées entrer en vigueur le 1er janvier 2019, elles ont découvert le 21 juin dernier les contours et les modalités de cette réforme qui se révèle insatisfaisante, mal préparée et établie sans aucune concertation.
Cette absence de concertation aboutit d’ailleurs à une réforme qui méconnait largement, à ce stade, la réalité de la vie et du travail des auteurs et de la spécificité de leur régime, revient sur des engagements qui avaient pourtant été pris et nourrit des ambiguïtés qui n’éclairent pas l’avenir.
Dans ce contexte, elles prennent note avec satisfaction de la volonté exprimée par le ministère de la Culture d’engager désormais une concertation. À 6 mois de l’entrée en vigueur programmée d’une telle réforme, elles soulignent d’ailleurs son urgence.
Toutefois, pour être utile, cette concertation ne devra pas se réduire à une explication du plan gouvernemental. Elle devra notamment permettre d’apporter et de construire des réponses adaptées à la situation des auteurs, de définir la place que les auteurs et leurs représentants auront dans la gestion de leur régime, de préciser le rôle et les compétences des organismes en charge de la protection sociale et de garantir une réforme juste, pratique et positive pour les auteurs.
Dans le cadre de cette concertation, les auteurs de l’audiovisuel, du cinéma et du spectacle vivant, solidaires de l’inquiétude manifestée par tous les artistes auteurs, espèrent voir s’améliorer une réforme aujourd’hui imparfaite et incomplète.
Contacts presse
L’AGRAF : Sandra Franrenet – 06 12 70 54 16 - Sandra.agraf@gmail.com
L’ARP : Marc Legrand - 01 53 42 40 01 – mlegrand@larp.fr
EAT : Aurélie Mydlarz - 01 42 29 78 64 - communication.eat@gmail.com
La Guilde des Scénaristes : Denis Goulette - denis.goulette@guildedesscenaristes.org
Le Groupe 25 images : Dominique Attal - 01 42 50 64 30 - gr25images@orange.fr
SACD : Agnès Mazet - 01 40 23 45 11 - agnes.mazet@sacd.fr
SCA : Pierre Chosson et Cécile Vargaftig - contact@scenaristesdecinemaassocies.fr
SNMS : Marie-cécile Nivière - 06 81 42 20 11 - mc.niviere1@gmail.com
SRF : Julie Lethiphu - 01 44 89 62 58 - jlethiphu@la-srf.fr
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- Cinéastes
- Droit d'auteur
- Social
- SRF
LUNDI 18 JUIN 2018 A 20H AU CINEMA ETOILE SAINT-GERMAIN
Une conversation entre Pierre Salvadori, Philippe Martin (Les Films Pelléas), Clément Cogitore et Jean-Christophe Reymond (Kazak Films)
Animée par Katell Quillévéré, cinéaste et membre du conseil d'administration.
Réécouter cette école en podcast sur l'audioblog de la SRF
Part 1
http://audioblog.arteradio.com/post/3087095/le_couple_cineaste_producteu...
Part 2
http://audioblog.arteradio.com/post/3087096/le_couple_cineaste_producteu...
- Cinéastes
- Ecole
- SRF
LUNDI 18 JUIN 2018 A 20H AU CINEMA ETOILE SAINT-GERMAIN
Une conversation entre Pierre Salvadori, Philippe Martin (Les Films Pelléas), Clément Cogitore et Jean-Christophe Reymond (Kazak Films)
Animée par Katell Quillévéré, cinéaste et membre du conseil d'administration.
Réécouter cette école en podcast sur l'audioblog de la SRF
Part 1
http://audioblog.arteradio.com/post/3087095/le_couple_cineaste_producteu...
Part 2
http://audioblog.arteradio.com/post/3087096/le_couple_cineaste_producteu...
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- SRF
La Société des réalisateurs de films a été fondée le 14 juin 1968. Retrouvez ici le résumé de cette histoire (ces textes ont été publiés initialement dans les fanzines édités à l'occasion de la 50ème Quinzaine des réalisateurs)
- SRF
La Société des réalisateurs de films a été fondée le 14 juin 1968. Retrouvez ici le résumé de cette histoire (ces textes ont été publiés initialement dans les fanzines édités à l'occasion de la 50ème Quinzaine des réalisateurs)
50 ans d'histoire de la SRF
La SRF de 1968 à 1979
Le vendredi 9 février 1968, le remplacement d’Henri Langlois à la tête de la Cinémathèque française, provoque un tollé et la mobilisation d’une partie du monde du cinéma contre le pouvoir gaulliste. Cette contestation se prolonge, quelques mois plus tard, avec l’interruption du Festival de Cannes en mai 68, et l’organisation des Etats Généraux du Cinéma à Suresnes.
C’est dans ce contexte d’agitation et de réflexion que des cinéastes fondent, le 14 juin 1968, la Société des Réalisateurs de films, association loi 1901 ayant pour objectif de « grouper les réalisateurs de cinéma, afin de défendre les liberté artistiques, morales et professionnelles » de la création cinématographique.
Les réalisateurs fondateurs de la SRF s’appellent : Pierre Kast, Jacques Doniol-Valcroze, Robert Enrico, Robert Bresson, Costa-Gavras, Claude Lelouch, Jacques Rozier, René Allio, Philippe de Broca, Jacques Rivette, Jacques Deray, Louis Malle, Luc Moullet, Marcel Carné, Claude Berri, Jean-Louis Comolli, Jean-Daniel Pollet...
En août 1968, lors de la publication du premier « Programme d’action immédiate » de la SRF, l’association compte 155 adhérents, et reflète toute la diversité des sensibilités esthétiques du cinéma français.
« Divertissement, culture et création vont de pair, au sein du cinéma, comme au sein de tous les arts. Penser qu’il y a deux cinémas, c’est renoncer à un cinéma vivant, comme activité du groupe social qui le fait, mais encore davantage comme moment essentiel de la vie collective. Car la culture n’est pas seulement ce qui aide l’homme à digérer le passé, dans un loisir dilettante, qu’il resterait d’ailleurs à faire partager à tous ; elle est aussi ce avec quoi il se retourne vers le monde pour le changer en se changeant lui-même. » (Programme d’action immédiate de la SRF, août 1968)
Défense du réalisateur ; défense du cinéma et de sa diversité ; lutte contre des phénomènes de concentration déjà à l’œuvre et contre toute forme de monopole ; réflexion sur l’accès du public à la diversité des œuvres ; solidarité avec les cinéastes victimes de censure, en France et à l’étranger ; dénonciation de la loi de 1975 sur la pornographie ; présence dans les toutes les commissions du CNC (notamment l’agrément) et les instances sociales ; discussions ininterrompues avec les pouvoirs publics, les institutions et les autres organisations, création de la « Quinzaine des réalisateurs » (en 1969) et de « Perspectives du cinéma français » (en 1974) : la SRF sera, à partir de cette date, sur tous les fronts.
La SRF dans les années 80
La SRF acquiert dans les années 80 une véritable dimension internationale et multiplie les contacts avec ses homologues étrangers. Les cinéastes se rencontrent et se fédèrent dans un grand mouvement de solidarité, au niveau européen comme au niveau mondial.
C’est ainsi que la FERA (Federation of European Film Directors) voit le jour aux Rencontres cinématographiques de Saint-Etienne de 1979. La FERA est créée afin de favoriser les échanges entre réalisateurs européens et d’agir pour le droit d’auteur. Dans la « Charte de Delphes » publiée en 1988, les réalisateurs prônent la diversité culturelle en Europe et clament le « droit pour chacun d’enrichir sa personnalité par des émotions, des expériences vécues et partagées et par la connaissance ; le droit pour le public de choisir librement ; le droit pour les créateurs de s’exprimer librement. »
Des Assemblées mondiales de réalisateurs sont également convoquées. L’Assemblée de Madère, en octobre 1983, réunit 152 réalisateurs venus de 46 pays, afin de défendre les productions nationales contre le cinéma américain dominant, la liberté d’expression des artistes et lutter contre la standardisation des œuvres, induite par les phénomènes de concentration de la production et de la distribution.
A cette époque, les réalisateurs de la SRF instituent un rendez-vous mensuel avec le directeur du CNC. Les grands combats de la SRF sur son propre sol sont : la sauvegarde de l’Avance sur recettes et l’amélioration du statut d’auteur-réalisateur. Les réalisateurs demandent à bénéficier des mêmes droits moraux et financiers que les autres créateurs artistiques, notamment d’une rémunération proportionnelle à l’exploitation de leurs œuvres, prise à la source ; ils demandent également une meilleure protection et conservation de leurs œuvres. Une nouvelle loi sur le droit d’auteur audiovisuel est votée le 3 juillet 1985. Elle comporte de nombreuses avancées : l’élargissement du statut d’auteur à l’ensemble des réalisateurs de l’audiovisuel ; la rémunération due pour chaque mode d’exploitation ; l’obligation de transparence des producteurs sur les recettes ; le droit de préemption du réalisateur sur son œuvre en cas de faillite du producteur ; l’établissement de standard de conservation ; la création de la rémunération pour copie privée,etc.
Les années 1980 sont également marquées par la création d’une Agence du court métrage, sur impulsion des cinéastes de la SRF, et par l’arrivée de nouvelles problématiques liées à la diffusion télévisuelle des œuvres (la SRF est alors farouchement opposée à l’idée d’une interruption publicitaire de leur diffusion).
La SRF dans les années 90
Le début des années 90 est marqué par la lutte pour l’exception culturelle. Les réalisateurs sont les premiers à se mobiliser au Parlement européen pour exclure le cinéma et l’audio-visuel des accords de libre échange du GATT. Ils finiront par obtenir victoire en 1994. En 1998, la forte mobilisation des organisations indépendantes du cinéma contre l’Accord Multilatéral Investissement (AMI) est également un succès : elle préserve l’audiovisuel d’un démantèlement des politiques nationales de soutien à la création, et de l’accès des majors américaines au Fonds de soutien hexagonal.
Les réalisateurs portent, dans le cadre de la FERA (Federation of European Film Directors), de nombreuses propositions pour construire un système de soutien au cinéma européen, alors en grande difficulté. Ils proposent d’harmoniser les réglementations européennes ; de créer des Centres du cinéma dans chaque pays, ainsi qu’un Centre européen du Cinéma ; d’établir des obligations d’investissement et des quotas européens pour les télévisions, etc. Les réalisateurs rêvent d’une Europe qui serait avant tout celle de la Culture.
C’est dans ce contexte que la SRF et d’autres organisations du cinéma français se fédèrent autour de la notion d’indépendance. Après la création de l’ACID (Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion) en 1992 – avec pour mot d’ordre le verbe « résister » –, des Assises du cinéma indépendant sont convoquées en 1995 et 1996, et donneront naissance au BLOC (Bureau de Liaison des Organisations du Cinéma) en 1998. Le BLOC réunit les réalisateurs, les auteurs, les producteurs, les distributeurs, les artistes-interprètes, les exploitants et les techniciens. Il s’agit de « faire bloc » pour défendre les indépendants, contre les logiques industrielles et mondialisées, garantir la liberté d’expression artistique, l’indépendance de la production et de la distribution et la pluralité de l’exploitation.
« Préserver la pluralité des œuvres, des styles, des tendances, n’est qu’une façon de reconnaître la diversité de l’humain. A l’adjudant qui ne "veut voir qu’une seule tête", répond l’exigence, pour chaque individu, d’être différent et d’avoir le droit de vivre. Les œuvres ont le droit de vivre. » (Combien de divisions ?, publication de la SRF à l’occasion de ses 25 ans, 1993)
Mais le combat des cinéastes ne se limite pas à la politique culturelle. Ils sont également engagés sur les questions sociales et politiques françaises. C’est ainsi que la SRF milite à la fin de la décennie pour la régularisation des sans-papiers. Elle lance une pétition, qui recueille des milliers de signataires, et réalise un film, « Nous, sans-papiers de France », qui est projeté en avant-séance de tous les films français sélectionnés au Festival de Cannes en 1997, et dans des centaines de salles.
La SRF dans les années 2000
Au début des années 2000, le cinéma français se porte bien, et les chiffres en salles sont bons. La SRF continue toutefois d’alerter sur les processus de concentration, avec notamment la fusion de Gaumont et Pathé, l’arrivée des multiplexes et de la carte illimitée UGC. Le premier accord entre le monde du cinéma et Canal+ est signé le 13 décembre 2000. Un protocole avec France Télévisions suivra en 2003. Les années 2000 sont également marquées par le développement d’internet et de son corollaire, le piratage, et des premières discussions pour endiguer le téléchargement illicite et protéger la rémunération des créateurs et des ayants droits.
Malgré une très forte mobilisation des professionnels pour sauvegarder leur régime spécifique d’indemnisation du chômage, le Medef et la CFDT, la CFE-CGC et la CFTC signent en juin 2003, au sein de l’Unédic, un protocole d’accord modifiant les règles d’indemnisation des intermittents (507 heures de travail en dix mois et demi pour les artistes, en dix mois pour les techniciens, au lieu d’un an, ouvrant droit à une indemnisation de huit mois au lieu de douze). Un comité de suivi sur l’intermittence est mis en place, réunissant des parlementaires, la coordination des intermittents, la CGT et des organisations professionnelles du spectacle, dont la SRF. Les intermittents développent une expertise très fine de leurs conditions de travail et sont porteurs de propositions concrètes, pour un système plus juste, plus redistributif et sans surcoût. Leur combat durera 13 ans… jusqu’à la signature de l’accord de 2016.
Le « Club des 13 », un groupe de réflexion de 13 personnalités du cinéma français, se forme en 2008, à l'initiative de la réalisatrice Pascale Ferran, suite à son discours retentissant aux César de 2007. Ce groupe rédige un rapport, intitulé Le milieu n'est plus un pont mais une faille, qui dénonce les difficultés croissantes de financement et de distribution des films dits « du milieu ». Une concertation est mise en place pour débattre des propositions du « Club des 13 ». Ces discussions amènent notamment à la mise en place de l’Aide à la conception pour les auteurs et au renforcement du soutien automatique au producteur délégué et de l’Avance sur recettes (qui seront mis en place en 2011). De son côté, le ROD (Réseau des Organisations du Documentaire), qui réunit producteurs, réalisateurs et auteurs de documentaires travaille avec le CNC au lancement d’un nouveau dispositif de soutien, appelé « Aide au développement renforcé ».
Les années 2000 sont également créatives pour la SRF qui invente le « Carrosse d’or » en 2002 et les Rencontres du moyen métrage de Brive en 2004.
La SRF dans les années 2010
Les discussions sur la convention collective de la production cinématographique marquent le début des années 2010. La SRF n’est pas un syndicat et ne participe pas directement aux négociations, mais les réalisateurs suivent de très prés les discussions. L’enjeu est, tout d’abord, la définition d’un salaire minimum pour le réalisateur (alors inexistant) et la définition de ses fonctions. Mais les débats se cristallisent bientôt sur les impacts qu’aura la nouvelle convention collective du cinéma sur la diversité de la création, avec une difficulté pour les films les moins bien financés de pouvoir respecter des exigences conventionnelles très ambitieuses. Ce sujet divise les cinéastes. L’Assemblée générale du 15 juin 2013 est marquée par un nombre d’adhésions sans précédent (345 cinéastes sont présents ce jour-là) et un renouvellement total du conseil d’administration de la SRF. Un système dérogatoire transitoire sera finalement mis en place pour les films les moins bien financés.
Des « Assises pour la diversité du cinéma » sont convoquées au CNC en 2014. Les discussions sur la convention collective, ainsi qu’une tribune très virulente de Vincent Maraval sur les salaires pharamineux des acteurs français, ont ré-ouvert le débat sur le financement des films. L’objectif de ces « Assises » est d’établir des propositions pour mieux financer et exposer le cinéma d’auteur dans toute sa diversité. Des groupes de travail, associant notamment toute une nouvelle génération de jeunes cinéastes, sont mis en place à la SRF.
Les cinéastes sont plus que jamais engagés dans la société. « L’Appel de Calais » est lancé en octobre 2015, afin d’alerter l’opinion publique des épouvantables conditions de vie réservées aux migrants et aux réfugiés de la jungle de Calais. Le violent démantèlement de la « jungle » en 2016 amènera les signataires de cet appel à conclure à une douloureuse « défaite ».
Au moment de l’éclatement de l’Affaire Weinstein en 2017, la SRF s’engage à œuvrer pour une révolution des rapports hiérarchiques dans l’industrie du cinéma :
« Nous vivons les symptômes d’un écosystème encore trop inégalitaire, fortement hiérarchisé, qui concerne l’industrie toute entière. Abus de pouvoir, centralisation du pouvoir dans les mains des mêmes, dérives sexuelles s'appuyant sur la part affective à l'œuvre dans le processus de fabrication des films, font de l'industrie du cinéma, qui est loin d'être la seule concernée, une vitrine éloquente de ces abus. La bataille culturelle qui s'annonce ne s'arrêtera pas à quelques têtes qui tombent (…). Elle se mènera sur le terrain de la redéfinition des postes de pouvoir, leur redistribution, leur diversification. Un vent de changement est en train de souffler, c'est notre responsabilité collective d'y prendre part. »
En 2018, la SRF est représentative de toute la diversité et de toutes les générations du cinéma français. Son conseil d’administration est entièrement paritaire. La SRF a inventé la Cinetek (une plateforme VOD de films de patrimoine entièrement programmée par des cinéastes) et a remporté le concours « Réinventer Paris », pour la création d’un nouveau cinéma dans le XIème arrondissement de Paris.
- SRF
Poste à pourvoir en septembre 2018. Candidature (CV + Lettre de motivation) à envoyer jusqu'au 1er juillet à Julie Lethiphu : jlethiphu@la-srf.fr
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Poste à pourvoir en septembre 2018. Candidature (CV + Lettre de motivation) à envoyer jusqu'au 1er juillet à Julie Lethiphu : jlethiphu@la-srf.fr
Fiche de poste : Délégué(e) Général(e) Adjoint(e)
Auprès de la Déléguée générale, il/elle sera en charge de l'animation, de la coordination des activités de l'association et de la mise en œuvre de son projet politique.
Missions
- Contribution à l’élaboration et à la mise en œuvre du projet associatif
- Représentation des réalisateurs dans les négociations interprofessionnelles et les concertations du secteur cinématographique
- Contribution à la conception et au suivi des événements de l’association
Tâches
- Collaboration avec la déléguée générale, sur l’ensemble des chantiers politiques de la SRF
- Animation de groupes de travail (court métrage et documentaire notamment)
- Rédaction de notes, bilans, compte rendus, procès verbaux et communiqués de presse
- Participation à l’organisation d'événements (« Ecole de la SRF », « Ateliers court métrage », tables rondes et événements dans les festivals, etc.)
- Participation à la recherche des partenaires financiers pour les événements
- Veille informative et stratégique
Compétences attendues
- Très bon rédactionnel
- Capacité d’analyse et de synthèse
- Diplomatie
- Autonomie et rigueur
- Sens du travail en équipe
Profil souhaité
- Formation Bac+5
- Bonne connaissance du secteur cinématographique et des enjeux d’actualité du secteur.
- Expérience souhaitée dans une organisation professionnelle, une institution ou association à vocation professionnelle, artistique ou culturelle.
- Sensibilité aux engagements politiques de l’association.
Poste
Statut cadre – pas de convention collective – temps plein sur la base de 35 heures hebdomadaires - travail régulier en soirée, occasionnellement les week-ends ; poste basé au siège de l’association (Paris X), déplacements occasionnels à prévoir en France (notamment en festivals : Clermont, Brive, Cannes…).
Rémunération envisagée
2600 euros mensuel brut (+ tickets restaurant + 50% Pass Navigo)
Calendrier de recrutement
Candidature jusqu’au 1er juillet 2018.
Prise de poste en septembre 2018.
Contact
jlethiphu@la-srf.fr / 01 44 89 62 58
- SRF
Nous avons appris avec consternation que le cinéaste ukrainien Oleg Sentsov, condamné à vingt ans de prison par la justice expéditive de Poutine, venait de débuter une grève de la faim illimitée pour demander sa libération et celle des 64 autres prisonniers politiques ukrainiens détenus comme lui en Russie.
- Cinéastes
- Liberté de création
- SRF
Nous avons appris avec consternation que le cinéaste ukrainien Oleg Sentsov, condamné à vingt ans de prison par la justice expéditive de Poutine, venait de débuter une grève de la faim illimitée pour demander sa libération et celle des 64 autres prisonniers politiques ukrainiens détenus comme lui en Russie.
Voilà la lettre qu'il a transmise à son avocat : "Moi, Oleg Sentsov, citoyen ukrainien, illégalement condamné par la justice russe et me trouvant dans la colonie de Labytnangui, proclame une grève de la faim illimitée à partir du 14 mai 2018. Le seul moyen de l'arrêter est la libération de tous les prisonniers politiques ukrainiens se trouvant sur le territoire de la Fédération de Russie".
Oleg Sentsov est un homme déterminé, prêt à aller jusqu’au bout. La situation est d'autant plus dangereuse que sa santé est déjà dégradée.
Aussi, nous demandons solennellement au président de la République française d'intercéder auprès de Vladimir Poutine pour qu'Oleg Sentsov soit libéré au plus vite.
A l'instar du cinéaste russe Kirill Serebrennikov, assigné à résidence, nous ne pouvons que faire le constat amer de l'état de la censure et de la répression aujourd'hui en Russie.
C'est pourquoi nous demandons également à tous les cinéastes présents, aux organisations des festivals, mais aussi à notre ministre de se solidariser pour porter avec nous cette requête.
Ne laissons pas mourir un collègue dans l'indifférence. Exigeons sa libération.
Le Conseil d'administration de la SRF
Pour signer l'appel, merci d'envoyer un mail à : contact@la-srf.fr
Premiers signataires : Jacques Audiard, Luc Battiston, Lucas Belvaux, Bertrand Bonello, Guillaume Brac, Robin Campillo, Laurent Cantet, Malik Chibane, Hélier Cisterne, Catherine Corsini, Audrey Estrougo, François Farellacci, Frédéric Farrucci, Philippe Faucon, Emmanuel Finkiel, Denis Gheerbrant, Yann Gonzalez, Robert Guédiguian, Joana Hadjithomas, Michel Hazanavicius, Thomas Jenkoe, Stéphanie Kalfon, Cédric Klapisch, Gérard Krawczyk, Pierre Lacan, Serge Le Péron, Jonhatan Millet, Rithy Panh, Lola Quivoron, Christophe Ruggia, Thomas Salvador, Julien Samani, Julien Selleron, Jan Sitta, Pierre Schoeller, Morgan Simon, Bertrand Tavernier, Tran Anh Hung
Rejoints par : Jean Achache, Anne Alix, Siegrid Alnoy, Michel Andrieu, Sarah Arnold, Nabil Ayouch, Kaveh Bakhtiari, Xavier Beauvois, Arnaud Bénoliel, Luc Béraud, Anaïs Bertrand, François Bierry, Lucie Borleteau, Laurent Bouhnik, Diane Sara Bouzgarrou, Pascale Breton, Isabelle Broué, Bénédicte Brunet, Dominique Cabrera, Arthur Cahn,Phil Chazarenc, Chad Chenouga, Antoine de Clermont Tonnerre, Hélène Coulon, Dominique Crèvecoeur, Fabianny Deschamps, Abbas Fahdel, Jacques Fansten, Joël Farges, Etienne Faure, Anaïs Feuillette, Jean-Michel Frodon, Luc Gallissaires, Khaled Ghorbal, Bérangère Goossens, Eugène Green, Lionel Ariel Guedj, Laurent Heynemann, Laurence Herszberg, Aline Holcman, Danielle Jaeggi, Yves Jeuland, Liliane de Kermadec, Nadezda Kutepova, Nathalie Lanier, Olivier Lévêque, Anna Marmiesse, Sophie Martin, Patricia Mazuy, Marie-Castille Mention-Schaar, Macha Méril, Christian Meunier, Orso Miret, Xavier Mussel, Michel Ocelot, Philippe Orreindy, Valérie Osouf, Arnaud des Pallières, Thierry de Peretti, Laurence Petit-Jouvet, Jean-Yves Philippe, Bruno Podalydès, Patrice Ricci, Agathe Riedinger, Alexandra Robert, Axelle Ropert, Christian Rouaud, Jean Michel Roux, Pierre Salvadori, Jean-Claude Saurel, Christine Seghezzi, Réza Serkanian, Jean-Pierre Sinapi, Julie Sokolowski, Heiny Srour, Mathias Théry, Paul Vecchiali, François Vila, Luc Wouters, Anne Zinn-Justin, Patrick Zocco
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La SRF a toujours été solidaire des « sans-papiers », des demandeurs d’asile, des réfugiés, elle a toujours pris à cœur leur situation. Aujourd'hui les cinéastes qui la composent sont scandalisés par la loi asile-immigration adoptée dimanche soir en première lecture à l’Assemblée nationale.
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La SRF a toujours été solidaire des « sans-papiers », des demandeurs d’asile, des réfugiés, elle a toujours pris à cœur leur situation. Aujourd'hui les cinéastes qui la composent sont scandalisés par la loi asile-immigration adoptée dimanche soir en première lecture à l’Assemblée nationale.
Paris, le 26 avril 2018
La SRF a toujours été solidaire des « sans-papiers », des demandeurs d’asile, des réfugiés, elle a toujours pris à cœur leur situation. Aujourd'hui les cinéastes qui la composent sont scandalisés par la loi asile-immigration adoptée dimanche soir en première lecture à l’Assemblée nationale.
Nous n'acceptons pas que des réfugiés fuyant des situations extrêmes de misère ou de guerres ne puissent bénéficier de conditions d'accueil décentes dans notre pays.
Les mots ont un sens. Quand l'extrême-droite parle d’«invasion migratoire », elle est condamnée par la justice et reste dans son mauvais rôle. Mais parler de « régions submergées » à propos de réfugiés ne saurait avoir de place dans le discours d’un ministre sans faire bondir, sans inquiéter, en rappelant les pires heures de notre Histoire.
Nous refusons que cette nouvelle loi passe dans l’indifférence. Cette loi, qu'on nous a vendue comme plus humaine et plus « efficace » que les précédentes, se révèle au contraire plus inhumaine, tout en ne réglant rien.
Toutes les dispositions visent à accélérer le parcours des demandeurs d’asile, sans les laisser reprendre leur souffle, eux qui vivent déjà dans la précarité et dans d’extrêmes difficultés, alors que les guichets d’accueil sont saturés et qu’aucun moyen supplémentaire n’est alloué pour accélérer le traitement des dossiers.
Mais les dossiers sont des personnes.
La loi réduit la possibilité pour un demandeur d'asile de faire valoir ses droits mais elle réduit aussi les délais d'appel. Jacques Toubon (le Défenseur des Droits) estimait pour sa part que « [le demandeur d’asile] se retrouve pris dans des procédures tellement accélérées qu’elles confinent à l’expéditif ».
De plus, le texte étend la rétention administrative, y compris pour les enfants.
Nous attendions du Président Macron qu'il porte un projet d'accueil des réfugiés digne et humain, en cohérence avec une vision plus ouverte de la société.
Nous demandons un accueil à la hauteur des valeurs de la France, des conditions d’hébergement humaines pour les réfugiés et le strict respect des droits fondamentaux.
Aussi, nous demandons solennellement aux sénateurs de ne pas voter ce texte et d'aider ainsi à restaurer l'image aujourd'hui abîmée de notre pays.
Le Conseil d'administration de la SRF
Marie AMACHOUKELI, Jacques AUDIARD, Bertrand BONELLO, Malik CHIBANE, Catherine CORSINI, Alice DIOP, François FARELLACCI, Pascale FERRAN, Yann GONZALEZ, Joana HADJITHOMAS, Thomas JENKOE, Cédric KLAPISCH, Héléna KLOTZ, Alexandre LANÇA, Jonathan MILLET, Héloïse PELLOQUET, Katell QUILLÉVÉRÉ, Lola QUIVORON, Christophe RUGGIA, Pierre SALVADORI, Céline SCIAMMA, Rebecca ZLOTOWSKI
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Une journée exceptionnelle en présence de Martin Scorsese
Le mercredi 9 mai 2018
Au Théâtre Croisette
>> 14h30 : Projection du film MEAN STREETS (révélé à la Quinzaine des Réalisateurs en 1974)
>> 16h30 : Conversation entre Martin Scorsese et les cinéastes Jacques Audiard, Bertrand Bonello, Cédric Klapisch et Rebecca Zlotowski.
>> 19h30 : Remise du prix à Martin Scorsese par la Société des Réalisateurs de films pendant la cérémonie d’ouverture de la 50e Quinzaine des Réalisateurs.
Avec le soutien des Globes de Cristal et de Canal+
Télécharger les communiqués de presse
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En 2018, pour son 50ème anniversaire et la 50ème édition de la Quinzaine des réalisateurs, la SRF est fière de saluer un cinéaste d’exception et une source d’inspiration intarissable : Martin Scorsese.
In 2018, for its 50th anniversary, the French Film Directors'Guild is proud to celebrate an outstanding and inspiring filmmaker : Martin Scorsese.
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En 2018, pour son 50ème anniversaire et la 50ème édition de la Quinzaine des réalisateurs, la SRF est fière de saluer un cinéaste d’exception et une source d’inspiration intarissable : Martin Scorsese.
In 2018, for its 50th anniversary, the French Film Directors'Guild is proud to celebrate an outstanding and inspiring filmmaker : Martin Scorsese.
(in english below)
Depuis 2002, les cinéastes de la SRF rendent hommage à un de leurs pairs en lui remettant un prix - Le Carrosse d'Or - à l’ouverture de la Quinzaine des réalisateurs. Ce prix est destiné à récompenser un réalisateur choisi pour les qualités novatrices de ses films, pour son audace et son intransigeance dans la mise en scène et la production.
En 2018, pour son 50ème anniversaire et la 50ème édition de la Quinzaine des réalisateurs, la SRF est fière de saluer un cinéaste d’exception et une source d’inspiration intarissable : Martin Scorsese.
Une journée exceptionnelle sera organisée en sa présence le mercredi 9 mai 2018, au Théâtre Croisette.
14h30 : Projection de "Mean Streets" (révélé à la Quinzaine des réalisateurs 1974)
Suivie d'une conversation avec Martin Scorsese
Et de la remise du prix pendant la Cérémonie d'ouverture de la Quinzaine des réalisateurs.
The Carrosse d'Or prize has been awarded since 2002 by the filmmakers of the SRF to honor one of their own during Directors' Fortnight opening ceremony in Cannes. The recipient is chosen from the international filmmaking community for the innovative qualities, courage and independent- mindedness of his or her work.
In 2018, for its 50th anniversary, the French Film Directors'Guild is proud to celebrate an outstanding and inspiring filmmaker : Martin Scorsese.
An exceptional day with Mr. Scorsese will take place on Wednesday, May 9th, at Théâtre Croisette.
2:30 pm : Screening of "Mean Streets" (originally presented at Directors’ Fortnight in 1974)
Followed by a conversation with Martin Scorsese
Then Award Ceremony during the Opening night of the 50th Directors' Fortnight
Avec le soutien des Globes de Cristal / With the support of "Globes de Cristal"
Avec le soutien de Canal+ / With the support of Canal+
Télécharger les communiqués de presse / Download the press releases :
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Communiqué de presse API - ARP - Guilde des scénaristes - Groupe 25 images - SATEV - SCAM - SRF - SPECT - SPFA - SPI - UPC - USPA
Communiqué de presse API - ARP - Guilde des scénaristes - Groupe 25 images - SATEV - SCAM - SRF - SPECT - SPFA - SPI - UPC - USPA
Paris, le 23 mars 2018.
L’indispensable préservation de la diversité culturelle en Europe
La transformation des moyens de production et de diffusion rebat complètement les cartes du financement et de la circulation des œuvres européennes. Elle remet au premier plan la préservation de la diversité culturelle en Europe, enjeu fondamental du projet de directive en cours d’adoption.
La préservation de la diversité culturelle repose sur un principe vertueux : quiconque tire profit d’un marché audiovisuel doit contribuer au financement d’œuvres produites dans ce pays. C’est ce qui prévaut dans de nombreux pays européens qui s’appuient sur des systèmes d’obligations d’investissement et/ou taxes alimentant les différents fonds de soutien.
Ce dispositif est le cœur du système permettant d’asseoir le développement d’œuvres dans les langues nationales, mais aussi d’œuvres européennes issues de coproductions avec d’autres pays européens. Pour assurer une compétition équitable et une performance optimale, ce principe a vocation à s’appliquer à tous les services qui ciblent un territoire, pas seulement à ceux qui y sont installés. Pour faire en sorte que la loi nationale s’adresse à tous les services audiovisuels qui tirent profit du marché national, il faut que ce soit les règles en vigueur dans le pays ciblé par le service qui s’appliquent.
Une directive européenne en discussion actuellement a déjà permis de dégager un consensus pour rendre ce principe du pays ciblé applicable à tous les services de vidéo à la demande. Des opérateurs comme Netflix ou Amazon, installés hors du territoire, ne pourront alors plus échapper aux dispositifs réglementaires de chaque pays dans lesquels ils proposent leurs services, et le marché sera alors pleinement équitable entre tous les services concurrents. Sur une initiative irlandaise, soutenue avec force par la France, l’idée qu’il fallait étendre ce principe à tous les services de télévision afin de ne pas créer de distorsion de concurrence entre deux types d’opérateurs de plus en plus proches est désormais soutenue par une quinzaine d’États membres.
Mais alors que l’Europe s’apprête par ce texte à faire un pas important pour la défense de la création européenne, d’incroyables résistances au Parlement européen et de la Commission européenne se font sentir quand il s’agit d’assurer le même traitement aux services à la demande et services de télévision. L’extension primordiale du principe du pays ciblé aux chaînes de télévision est loin d’être acquis. Il est pourtant crucial.
Par ailleurs, le contrôle du respect de ce principe de pays ciblé est, à ce stade des discussions, encore aux mains du pays d’origine. En clair, une plateforme basée, par exemple, aux Pays Bas devra donc respecter la réglementation française en matière de contributions à la création, du moment où elle dégage de la valeur grâce aux citoyens/abonnés français ; mais ce sont les Pays-Bas qui seront en charge de vérifier si ces obligations sont bien remplies. Cela n’a évidemment aucun sens et il s’agit là de garantir l’efficacité même de la Directive.
Les organisations professionnelles alertent sur le grave danger que représenterait un texte qui ne ferait que la moitié du chemin, laissant tout le secteur audiovisuel à la merci de groupes faisant leur marché parmi les dispositifs réglementaires pour s’installer dans le pays le moins disant pour cibler un ou plusieurs autres marchés. Laisser ces brèches pernicieuses dans la loi européenne serait une faute et ne ferait d’abord qu’une victime : la création audiovisuelle européenne. Les efforts français pour convaincre d’adopter cette extension et cette clarification sont à la mesure du rendez-vous important créé avec ce projet de texte. Les organisations d’auteurs et de producteurs français réunies dans ce communiqué tiennent à rappeler leur soutien total au Gouvernement et aux parlementaires français et à leurs partenaires européens qui font de cette extension un point essentiel du texte envisagé.
Contacts presse
L’API - Hortense de Labriffe – 06 80 20 52 25 – hla@lapi.pro
L’ARP – Marc Legrand – 01 53 42 40 01 - mlegrand@larp.fr
La Guilde des scénaristes - Agence Kandimari / Marie Barraco - marie@kandimari.com
Groupe 25 images – Dominique Attal - 01 42 50 64 30 - gr25images@orange.fr
SATEV – Florence Braka - 01 42 47 01 00 - f.braka@ffap.fr
SCAM – Stéphane Joseph - 06 82 90 01 93 – stephane.joseph@scam.fr
La SFR - Julie Lethiphu - 01 44 89 62 58 - jlethiphu@la-srf.fr
SPECT – Vincent Gisbert – 01 40 53 23 38 – vincentgisbert@spect.fr
SPFA – Stéphane Le Bars – 01 40 53 23 19 – s.lebars@spfa-france.fr
SPI – Catherine Bertin – 01 44 70 70 44 – cbertin@lespi.org
UPC - Frédéric Goldsmith - 01 53 89 01 30 - upc@producteurscinema.fr
USPA – Jérôme Dechesne – 01 40 53 23 18 – j.dechesne@uspa.fr
Communiqué de presse / 4e journée professionnelle du ROC
Communiqué de presse / 4e journée professionnelle du ROC
Le ROC (Regroupement des Organisations du Court) a organisé la 4ème édition de sa journée professionnelle, ce jeudi 15 mars 2018 à la Fémis, à l'occasion de la « Fête du court métrage ».
Le ROC tient tout d'abord à remercier la Fémis pour son accueil, Xavier Leherpeur et Pierre Gras pour la modération des tables rondes, l'ensemble des intervenants et le public, mobilisé nombreux chaque année.
* * * * *
La première table ronde de cette journée a permis de rappeler l'importance du court métrage comme « incubateur de talents » pour l'ensemble des filières cinématographique et audiovisuelle. Le court métrage est une étape importante dans la carrière de beaucoup de professionnels ; il leur permet d'affiner leurs compétences, de trouver leur style ; de rencontrer des collaborateurs ; d'inventer de nouvelles formes esthétiques, de nouveaux récits, de nouveaux langages. « C'est un endroit où l'on n'est pas pris par la contrainte, il faut s'emparer de cette liberté, c'est l'occasion de faire les choses différemment », selon Lucie Borleteau (réalisatrice). « Il faut oser être radical dans ses idées, aller jusqu'au bout. L'originalité est la seule manière d'exister dans un marché saturé », selon Jean-Christophe Reymond (producteur, Kazak Productions).
Le court métrage permet de révéler des talents et de repérer très en amont les nouveaux auteurs, comédiens, techniciens et producteurs de demain, comme l'a montré Arnaud Gourmelen (responsable de la programmation du festival Premiers Plans d'Angers). « Le court métrage est un exercice passionnant qui m'a permis d'interpréter 25 rôles différents, d'explorer des genres nouveaux. Le court métrage a été ma plus grande école de cinéma. » a ainsi déclaré Sigrid Bouaziz (comédienne), qui vient de recevoir le prix d'interprétation féminine pour deux films en compétition au Festival de Clermont-Ferrand.
Il est important que cette place déterminante du court métrage dans la filière cinématographique et audiovisuelle soit reconnue à sa juste valeur, et que le court métrage fasse l'objet d'investissements en conséquence. Marine Jouven (responsable des préachats chez OCS) a montré comment la chaine intégrait pleinement le court métrage dans sa réflexion globale sur le cinéma et l'audiovisuel, en accompagnant les auteurs, du court vers le long métrage ou la série. Lors d'une récente plateforme sur la réforme de l'audiovisuel public, le ROC a proposé que 1% des investissements de France Télévisions consacrés à la création patrimoniale soit dédié au court métrage. Par ailleurs, il nous semble primordial que cette dynamique et cette richesse du court métrage, démontrées par l'ensemble des intervenants présents aujourd'hui, soient mieux intégrées dans la stratégie et les pratiques de davantage d'acteurs du financement et de la diffusion, du long métrage, de l'audiovisuel, comme des nouvelles formes d'écriture.
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La deuxième table ronde de la journée, consacrée à la diffusion, s'est concentrée plus spécifiquement sur les problématiques actuellement rencontrées par les festivals.
Les festivals ont un rôle déterminant dans la découverte par un large public des œuvres de court métrage. Comme l'avait conceptualisé Alain Rocca dans un rapport sur le secteur en 2006, « le court métrage bénéficie, par le réseau des festivals, d'un véritable dispositif de "marché directeur". »
Les festivals sont souvent à l'initiative d'actions culturelles et d'éducation à l'image à l'année sur leur territoire, l'événementiel étant ainsi complété par un travail de fond avec le public, les deux se nourrissant naturellement, comme l'a rappelé Eric Wojcik, délégué général de Sauve qui peut le court métrage et du Festival international de Clermont-Ferrand. « Sauve qui peut le court métrage est une association qui porte un événement majeur (le festival et son marché du film) mais également beaucoup de projets à l'année, à Clermont-Ferrand et dans l'ensemble de la région. Nous travaillons l'ensemble des publics : les séniors, le jeune public, les étudiants, les publics empêchés, etc. Le succès du festival (165 000 spectateurs en 2018) s'est construit dans la durée, c'est un travail de très longue haleine. »
Pourtant, les inquiétudes sont actuellement de mise chez ces acteurs de terrain, qui dépendent de politiques culturelles fortes et volontaristes. Antoine Leclerc (délégué général de Carrefour des festivals) a tiré la sonnette d'alarme : « Nous sommes dans un contexte de fragilisation des festivals, alors qu'ils sont un enjeu majeur pour la filière. Les festivals sont le lieu de la détection des talents et de leur rencontre avec un public nombreux. Certains courts métrages ont une durée de vie extrêmement longue, de l'ordre de plusieurs années, notamment portée par les acteurs associatifs. Dans un contexte où les politiques culturelles autour du cinéma se redéfinissent, ce sujet ne doit pas être négligé. Les phénomènes d'érosion du soutien, au niveau des acteurs privés et publics sont pourtant actuellement indéniables. » La réorganisation territoriale, la redistribution des compétences des collectivités, et les nouvelles modalités de soutien de l'Etat insécurisent actuellement le réseau des festivals, et plus largement l'ensemble des acteurs de l'action culturelle.
Comme l'a rappelé Emeric de Lastens (conseiller pour le cinéma et l'audiovisuel à la DRAC Ile-de-France), « l'Etat est très attaché à l'aménagement culturel du territoire par les festivals. Les festivals de court métrage permettent la rencontre entre les créateurs et le public, l'émergence des talents et l'éducation à l'image ; c'est un lieu qui participe de la construction d'un lien social et de la démocratisation culturelle au sens large. » Il nous semble donc nécessaire et urgent de réfléchir à la complémentarité des politiques publiques en faveur de ces acteurs de l'action culturelle cinématographique (que ce soit les festivals ou les autres initiatives comme celles de l'association Cinémas 93 aujourd'hui représentée par Julie Guégan).
Le ROC souhaite par ailleurs qu'un Observatoire de l'action culturelle cinématographique et de la diffusion non commerciale des films soit enfin créé afin de mettre en lumière l'impact indéniable de ces réseaux et son importance pour la création et pour les citoyens. Le ROC est déterminé à faire du soutien aux festivals un de ses chantiers prioritaires pour l'année 2018.
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Cette journée du ROC ouvrait avec passion et détermination le volet professionnel de la « Fête du court métrage ». Nous souhaitons une belle semaine et beaucoup de succès aux centaines de films et de talents programmés du 14 au 20 mars, en France et dans le monde, et aux milliers de lieux de projection qui se sont mobilisés pour leur défense et leur découverte.
Le ROC rassemble l'AFCA, L'Agence du court métrage, Carrefour des festivals, la Maison du film, Sauve qui peut le court métrage, le SFA-CGT, le SPI, la SRF, et s'attache à garantir la pérennité et la diversité de la création et de la production des œuvres de format court, notamment en termes de financement et diffusion.
Contacts presse :
SPI : Cyril Smet / 01 44 70 70 44 / csmet@lespi.org
SRF : Bénédicte Hazé / 01 44 89 99 70 / bhaze@la-srf.fr
Communiqué ARP-SACD-SRF-SPI-UPC
- Chronologie des médias
- Financements
- Longs métrages
- Production
- SRF
Communiqué ARP-SACD-SRF-SPI-UPC
Dans sa proposition « de compromis », les Médiateurs proposent que toutes les fenêtres soient raccourcies, poursuivant un objectif légitime de contraction globale de la chronologie des médias. Ceci est vrai pour l’ensemble des fenêtres, sauf pour la fenêtre salle, qui resterait à 4 mois, alors que 69% des spectateurs estiment que les films restent visibles moins de 3 semaines dans les salles de cinéma et 67% que le délai pertinent entre la sortie en salles et la sortie en VOD doit être de 3 mois maximum*.
Nous sommes favorables à un délai de 3 mois pour tous les films, afin que cette réforme soit la plus lisible possible. En l’état, le 4e mois serait soumis à un élargissement du mécanisme de dérogation actuellement existant et jamais utilisé à ce jour. Les modalités de cette dérogation restent floues et manqueront de clarté pour les usagers. Par ailleurs, le principe d’expérimentations durant cette fenêtre salle est retenu par le médiateur mais il importe que celles-ci soient précisées et garanties.
Une réelle régulation des salles doit être mise en place. Il s’agit de garantir un avenir à la création indépendante, qui se retrouve aujourd’hui étranglée par un décrochage des plus en plus rapide des films, et par des prix prohibitifs imposés par les circuits pour la diffusion de leurs bandes annonces et affiches. Comme tous les acteurs de la diffusion des films, les salles de cinéma doivent avoir des obligations effectives et la valeur créée grâce aux œuvres doit être mieux répartie. Il est notamment inacceptable que les créateurs ne bénéficient aucunement des revenus annexes perçus en salles (publicité et autres revenus perçus grâce aux films projetés).
Par ailleurs, l’avancement des fenêtres de télévision payante et de service de VADA, pour les acteurs les plus vertueux, qui s’engagent à respecter les obligations issues des accords interprofessionnels va en soi dans le sens d’une modernisation. Il conviendra d’aller vers un alignement des modalités de régulation entre services non linéaires et service linéaires, afin de répondre à l’évolution des usages et à la grande mutation numérique mondiale.
Dans cet esprit, l’accord professionnel qui est prévu comme condition de cet avancement doit par ailleurs reposer, pour la 1ere fenêtre payante comme pour la 2nde, sur des règles préalablement établies et formalisées dans l’accord, en termes notamment de modalités d’investissement en préachats, de diversité des œuvres, de pérennité et de respect du droit d’auteur. Nous souhaitons également que la durée des fenêtres reste identique quelle que soit la durée de la fenêtre salle.
De la même manière, et dans la mesure où les engagements seront fixés en minimum garanti par abonné, il faudra clarifier la notion d’« abonné » comme toute personne qui a « accès à l’œuvre », quelle que soit l’offre par laquelle l’œuvre a été mise à disposition du public.
A ce stade, le projet de texte n’a pas pleinement retenu le principe de neutralité technologique aux termes duquel il n’y a plus de distinction entre télévision payante linéaire et plateforme de vidéo à la demande par abonnement. Un alignement des modalités de régulation entre services non linéaires et services linéaires reste un objectif fondamental.
Enfin, la proposition des Médiateurs d’énoncer dans l’accord la nécessité d’un plan déterminé de la part des pouvoirs publics pour intensifier la lutte contre le piratage des films fait l’unanimité et demeure une attente forte des créateurs et des producteurs.
Les résistances et l’inertie de certains acteurs ne doivent pas nous empêcher d’aller de l’avant. Si nous soutiendrons les efforts des Médiateurs pour parvenir à un accord, nous continuerons à défendre une réforme de la chronologie des médias à la hauteur des enjeux liés au financement de la création et à la diffusion des oeuvres.
*Source : sondage Opinionway pour l’UPC
L’ARP : Marc Legrand – Tél : 01 53 42 40 01 – mlegrand@larp.fr
SACD : Guillaume Prieur – Tél : 01 40 23 44 44 – guillaume.prieur@sacd.fr
SPI : Catherine Bertin – Tél : 01 44 70 70 44 – cbertin@lespi.org
SRF : Julie Lethiphu – Tél : 01 44 89 62 58 – jlethiphu@la-srf.fr
UPC : Frédéric Goldsmith – Tél : 01 53 89 01 30 – frederic.goldsmith@producteurscinema.fr
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