Jean-François Stévenin, l’éternel voyageur du cinéma

Communiqué de presse
29/07/2021
Mischka, 2002, Jean Francois Stevenin, Photo by Jean Marie Leroy / Collection Christophel via AFP

Communiqué de presse

Le 29 juillet 2021

 

Jean-François Stévenin, l'éternel voyageur du cinéma

 

Partout où il allait, Jean-François Stévenin emportait avec lui un petit appareil photo, sans doute pour capturer des bribes des mille et un territoires de cinéma sur lesquels il a eu l’audace de s’aventurer. En tant que cinéaste, il a su composer en seulement trois films une œuvre qui reste à ce jour une inspiration et un modèle de liberté pour des cinéastes du monde entier.

Formé comme assistant mise en scène sur des films d’Alain Cavalier, François Truffaut, Jacques Rivette, Barbet Schroeder ou Jacques Rozier, Jean-François Stévenin a envisagé toute sa vie le cinéma comme une aventure collective, comme un art majeur de la camaraderie. Sur un plateau de tournage, il donnait d’ailleurs toujours l’impression d’être un technicien de plus, trouvant plus volontiers sa place auprès des machinos et des électros que dans la solitude d’une loge.

En lui confiant le rôle de l’instituteur dans L’argent de poche, François Truffaut fut le premier à comprendre que sa présence, à la fois brute et délicate, passionnée et enfantine, était avant tout une pure présence de cinéma. Depuis, Jean-François Stévenin a baladé son allure tendre et malicieuse dans les films de Paul Vecchiali, Luc Béraud, Jacques Rivette, John Irvin, Philippe De Broca, Juliet Berto, Jean-Henri Roger, John Huston, Jean-Pierre Mocky, Jacques Demy, Jean-Luc Godard, Bertrand Blier, Gérard Krawczyk, Raoul Ruiz, Marco Ferreri, Catherine Breillat, Pascal Thomas, Patricia Mazuy, Patrick Grandperret, Eric Rochant, Alexandre Arcady, Danthe Desarte, Pascal Kané, René Féret, Pierre Salvadori, Laetitia Masson, Werner Schroeter, Thomas Lilti, Philippe Ramos, Jim Jarmusch, Antony Cordier, Mikael Buch, Ursula Meier, Samuel Collardey, Éric Barbier, Guy Maddin, Julien Samani, Xavier Giannoli et tant d’autres…

Mais si Jean-François Stévenin a su voyager au cœur du cinéma, c’est avant tout grâce aux trois chefs d’œuvres qu’il a écrit et réalisé : Passe Montagne en 1978, Double Messieurs en 1986 et Mischka en 2002. 

Dans un cinéma français qui s’affirme souvent par le dialogue, il a inventé un cinéma du vivant où chaque geste, chaque éclat et chaque son composent une mélodie à la fois précise et sauvage. Ses films, intuitifs et picaresques, sont faits de chemins de traverse qui dessinent une cartographie personnelle de la France. Sur les routes de cette France-là, Louis-Ferdinand Céline et Johnny Hallyday se promènent en voiture, à pied ou en hélicoptère, à la recherche de John Cassavetes, le « cousin américain ».

Nous souhaitons bonne route à Jean-François Stévenin.
La nôtre restera à jamais éclairée par son regard.

 

Contact presse : Rosalie Brun /rbrun@la-srf.fr/ 01.44.89.62.58