Communiqué
20 mai 2024
Nous, cinéastes de la SRF, souhaitons dire notre effroi face à la gravité de la situation à Gaza, qui subit une destruction sans précédent depuis 8 mois. Le nombre de victimes palestiniennes augmente de jour en jour : plus de 35 000 morts et des dizaines de milliers de blessés, d'orphelins, de disparus. Gaza est désormais un véritable champ de ruines.
L’atrocité de l’attaque terroriste perpétrée par le Hamas le 7 octobre dernier, que nous condamnons sans ambiguïté, ne saurait justifier la punition collective de tout un peuple.
En Israël, alors que des milliers de manifestants, parmi lesquels des familles d’otages, sont descendus dans la rue pour réclamer un cessez-le-feu, le gouvernement d'extrême droite de Benjamin Netanyahou s’engage plus encore dans son acharnement meurtrier.
Jusqu'à quand cette impunité se perpétuera-t-elle ? Jusqu’où s’étendra-t-elle ?
En France, on aurait pu espérer que l'ampleur de la catastrophe humanitaire pousserait le gouvernement à prendre des positions fermes pour y mettre fin. Au lieu de cela, une répression s'exerce dans notre pays contre les manifestations de solidarité avec les civils palestiniens.
Ces derniers mois, des représentants politiques, des journalistes, des étudiants, des intellectuels, des cinéastes et des artistes ayant apporté leur soutien au peuple palestinien et dénoncé la politique criminelle du gouvernement Netanyahou ont été sans distinction taxés d’antisémitisme ou soupçonnés de complaisance envers le Hamas.
Certains d'entre eux ont fait l'objet de poursuites judiciaires abusives et de sanctions diverses : interdictions de manifester, suppressions de subventions, arrestations et placements en garde à vue.
Ainsi assiste-t-on en France à une inversion des valeurs : des partisans des droits humains peuvent être injustement accusés du pire, tandis que le Rassemblement National se présente le plus sérieusement du monde comme un rempart contre l’antisémitisme.
Nous, cinéastes de la SRF, combattons le racisme depuis toujours et nous alarmons de la recrudescence exponentielle des actes comme des propos antisémites et islamophobes depuis le 7 octobre. Abjects et condamnables par la justice, ceux-ci ne doivent cependant pas conduire au musellement de la liberté d'expression et du débat politique.
Nous réaffirmons notre solidarité envers les civils palestiniens et israéliens, pris dans l’étau de la logique sanguinaire du Hamas et du gouvernement Netanyahou.
Nous rejoignons le chœur de celles et ceux qui demandent des sanctions contre Israël pour violation du droit international humanitaire, qui appellent à un cessez-le-feu immédiat et à la libération des otages.
Nous demandons que sur notre territoire cesse la criminalisation de celles et ceux qui osent s'élever contre le massacre en cours des Gazaouis.
Contact presse
SRF - 01 44 89 62 58