Page 46 - Cahier école de la SRF 4
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John Carpenter
Non, pas vraiment. La technique, c’est pas trop mon truc. D’autres avaient utilisé la
steadycam avant moi. Je l’ai beaucoup utilisée parce que j’aime les travelling et que je
n’avais pas les moyens de m’offrir des rails. La steadycam, c’est un peu le travelling du
pauvre. Mais si j’ai l’air plus intelligent en soutenant que je l’ai fait exprès alors d’accord,
dans ce cas : j’ai voulu innover !
Katell Quillévéré
À quelle étape de la fabrication du film prenez-vous le plus de plaisir ? À la technique, à la
direction d’acteurs, à l’écriture, au montage ?
John Carpenter
J’aime beaucoup les prémices du film. C’est très exaltant lorsqu’on a le scénario en
mains et qu’on sait que le film va se faire. Ensuite vient le dur labeur de la réalisation
avec toutes ses difficultés. J’adore aussi lorsque le film est terminé : il est projeté dans les
salles, j’en suis enfin débarrassé et je n’aurai plus jamais à y réfléchir !
Yann Gonzalez
The Thing représente un des rares films où vous n’avez pas composé vous-même la
musique. Pouvez-vous nous parler de votre collaboration avec le compositeur, Ennio
Morricone ?
John Carpenter
J’ai beaucoup aimé travailler avec ce grand maestro de musiques de film. Nous n’avions
pour langue commune que celle de la musique puisque je ne parlais pas italien et il ne
parlait pas anglais. Il a composé cinq ou six morceaux avec un synthétiseur avant de voir
le film achevé et c’est moi, ensuite, qui les ai intégrés progressivement au montage.
Les cinéastes de la SRF entourant John Carpenter lors de la cérémonie du Carrosse d’Or 2019
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