Les organisations du cinéma se mobilisent face à une reforme sans concertation ni ambition culturelle
Les indépendants réagissent aux rapports sur le financement privé du cinéma et de l’audiovisuel (Dominique Boutonnat) et sur le contrôle du CNC (Céline Calvez et Marie-Ange Magne).
On se souvient de la célèbre formule d’André Malraux : « le cinéma est un art ; et par ailleurs c’est aussi une industrie ». Pendant des décennies, cette conception duale (art et industrie) a fondé toutes les politiques françaises de soutien au secteur, faisant du cinéma français le contre-modèle le plus puissant au cinéma américain.
Chaque année est publié un tableau dans Le Films Français censé déterminer la rentabilité des films de l’année écoulée sur la base de leur sortie salle.
Nous avons tous été spectateurs avant d'être réalisateurs.
Le service public de l’audiovisuel est aujourd’hui questionné par les pouvoirs publics : offre, modèle, financement, autant d’aspects intimement liés. Alors qu’on passe encore plus de 3h30 en moyenne par jour devant son poste de télévision, il est au cœur de notre paysage audiovisuel. La mutation des usages vers le numérique lui donne un rôle essentiel notamment au regard de la jeunesse et des inégalités sociales liées à la multiplicité des services payants par abonnement.
A une époque où le cinéma se normalise, l’arrivée des plateformes mondiales, à l’instar de Netflix et bientôt d’autres plus puissantes encore, nous a fait croire à un nouvel espace de liberté et d’audace. Une liberté de plus en plus contrainte aujourd’hui par la frilosité des différents guichets de financement.
Les pouvoirs publics, à travers la création du CNC, ont créé un système de financement de notre cinéma à la fois unique et vertueux.
Au nom de la liberté artistique et de la liberté d’expression, nous appelons à nouveau à la libération immédiate d’Oleg Sentsov.