Le Carrosse d'Or, hommage à Alain Resnais

Évènement
08/05/2014

Le jeudi 15 mai, à Cannes, les cinéastes de la SRF rendront hommage à Alain Resnais, lauréat du Carrosse d'Or 2014, en remettant le prix à Sabine Azéma, Jean-Louis Livi et Christophe Jeauffroy.

Depuis 2002, les réalisateurs de la SRF rendent hommage à un de leurs pairs en lui remettant un prix, « Le Carrosse d'or », pendant le Festival de Cannes. Ce prix est destiné à récompenser un cinéaste choisi pour les qualités novatrices de ses films, pour son audace et son intransigeance dans la mise en scène et la production.

En Janvier, nous avions décidé de le remettre à Alain Resnais, disparu en mars.

La SRF est émue de lui rendre hommage le jeudi 15 mai 2014 en offrant une carte blanche à deux de ses précieux collaborateurs et amis : Jean-Louis Livi (producteur des derniers films) et Christophe Jeauffroy (assistant et directeur de production sur ses derniers films) :
 
> 15h30 :
Projection au Théâtre Croisette : Le Chant du styrène (court-métrage,1958) suivi de Providence (1977), deux films réalisés par Alain Resnais.
 
> 19h30 :
Hommage à Alain Resnais, lors de la cérémonie d’ouverture de la Quinzaine des Réalisateurs au Théâtre Croisette. En présence de Sabine Azéma, Jean-Louis Livi et Christophe Jeauffroy.

 Le Carrosse d'Or est parrainé pour la onzième année consécutive par

 

> Extrait de la lettre du 4 mars, signée du Conseil d’Administration de la SRF :

"Alain Resnais a toujours occupé une place exemplaire au sein du cinéma français.

Chacun de ses films, conçu comme un pur prototype, était pour lui l’occasion d’expérimenter de nouvelles formes narratives et esthétiques et de prendre tous les risques.

Se confrontant, dès les années 50, aux sujets les plus brûlants de l’Histoire du 20ème  siècle, il a su allier pendant des décennies, la pensée la plus exigeante aux recherches formelles les plus audacieuses. Il a réinventé l’art du montage, mêlant constructions savantes et hypothèses narratives folles, flux de conscience et échappées vers l’imaginaire.
 
Cinéaste inclassable, il avait un goût immodéré pour le mélange des genres, l’hybridation, l’hétérogène. Sans aucun respect des hiérarchies préétablies, il aimait réconcilier les contraires : le cinéma expérimental et les plaisirs du spectacle, la science de laboratoire et le romanesque, la musique contemporaine et la variété française…  Ce faisant, la profusion de ses sources d’inspiration (le théâtre bien sûr, mais aussi la bande dessinée, la littérature fantastique, le nouveau roman…) lui a permis de repousser sans cesse les frontières du cinéma.
 
En se réappropriant des textes le plus souvent écrits par d’autres (Duras, Robbe- Grillet, Jean Cayrol, David Mercer, Jean Gruault, Alan Ayckbourn, Bacri-Jaoui…), il a élevé la mise en scène cinématographique au rang des Beaux-Arts.
 
Son œuvre, constituée d’une succession de films uniques sur plus de soixante ans, est éblouissante.

Il se trouve qu’il y a deux mois, nous avions décidé de lui remettre le "Carrosse d'or" lors de la prochaine édition de la Quinzaine des réalisateurs à Cannes.
C'est avec émotion que nous lui remettrons malgré tout.
 
Ce prix est particulier.
Créé en 2002 par la SRF, c'est le seul prix destiné à un réalisateur choisi par d’autres réalisateurs.
 
Par cet hommage, nous voulions avant tout lui exprimer notre gratitude :
Lui dire combien ses films ont intimement compté pour nous dans notre désir de cinéma. Et combien ils nous sont précieux, aujourd'hui comme hier, pour résoudre certaines des questions que nous nous posons au cours de nos processus de création.
 
Nous savons qu’en raison même de leur ambition artistique, ses films étaient de plus en plus difficiles à financer. Mais, plus que tout autre, il aura toujours su s'adapter aux contraintes d’où qu’elles viennent, gardant jusqu'au bout une liberté de pensées et une inventivité hors du commun. En ces temps difficiles pour la création cinématographique, il est pour nous un modèle et un aiguillon.
 
Nous ne pourrons malheureusement pas lui dire de vive voix toute l'admiration que nous avions pour lui, mais nous le lui avions écrit.
 
Nous espérons qu'ainsi, il aura su à quel point nous l'aimions."

 

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