Couvre-feu ou éteignoir ?

Communiqué de presse
15/10/2020

Communiqué
Le 15 octobre 2020

 

Couvre-feu ou éteignoir ? 

 

Monsieur le Président,

  

Après avoir pris toutes les mesures pour que l'expérience du cinéma, du spectacle vivant, soit la plus sûre possible, après avoir rouvert courageusement nos salles, l'annonce du couvre-feu est un coup de poignard pour la culture.

 

En tant que cinéastes, nous sommes au cœur de cette tempête. On peut faire la liste des films qui sont déjà en salles et ceux dont les sorties sont prévues d'ici le 1er décembre. On peut faire la liste des réalisateurs qui ont fait ces films. On peut faire la liste des équipes qui ont travaillé sur ces films. On peut faire l'addition des budgets engagés dans la production et la promotion de ces films. Et tout rayer d'un trait...

 

Que comptez-vous faire pour que ces films puissent voir le jour ? Que comptez-vous faire pour les salles, les distributeurs, les producteurs, qui vacillent les uns après les autres ? Pour les théâtres, les salles de concert et pour tous les lieux où des œuvres sont accessibles ? La prise en charge des pertes de la restauration est annoncée. Pas la nôtre. La culture est sacrifiée. 

 

Pourtant dans nos salles, les risques ont été considérablement minimisés. Certainement pas moins que dans les bureaux, les bus ou les métros. 

 

La culture n’est pas un luxe mais une nécessité. Là où le couvre-feu s’applique, il est nécessaire qu’une sortie au cinéma ou au théâtre constitue un laissez-passer, a minima en première partie de soirée. Il en va de la survie de notre industrie, et de bien plus encore. 

 

Depuis le confinement, six mois se sont écoulés au cours desquels vous auriez pu donner les moyens à l'hôpital public pour se préparer à cette deuxième vague. Aujourd’hui, face à l'urgence, votre gouvernement décide seul de l’indispensable et du dispensable, à la faveur d’une vie sociale réduite au travail productif. Nous affirmons, Monsieur le Président, que la culture sera toujours une « bonne raison » de circuler.

 

Les cinéastes de la SRF