Chers tous,
Le 25 février dernier, plus de 90 cinéastes se sont réunis pour débattre de la convention collective en cours d’extension et plus largement des difficultés de financement de la création dans toute sa diversité, lors du Bar des réalisateurs de la SRF sur le thème "Cinéma pour tous ! 2013, surchauffe dans le cinéma français ?".
Les premiers échanges ont permis de quitter le champ polémique des rumeurs et des contrevérités pour revenir à un examen précis des étapes comme des termes de la négociation.
La perspective de voir prochainement garantis un salaire minimum garanti pour le réalisateur ainsi qu’une définition claire de sa fonction est accueillie comme une avancée majeure.
Le système d’économie encadré auquel nous tenons, injustement attaqué nationalement comme au niveau européen, ne peut pas continuer de fonctionner hors de tout encadrement du droit du travail dans notre secteur.
Les échanges ont été nombreux sur la réalité des difficultés éventuelles de mise en œuvre de la convention dans les sociétés de production défendant les films les plus difficiles à financer : malgré la hausse du crédit d’impôt consentie récemment par le parlement, la limite de 50 % des aides publiques reste une difficulté majeure dans un contexte de raréfaction des financements privés et de concentration des modes de diffusion et d’exploitation.
La responsabilité partagée du réalisateur et du producteur a été rappelée dans le contrôle et l’adaptation des moyens de production au projet artistique du film.
La nécessité d’une réelle transparence sur le coût des films dans toute la filière de nos métiers doit de même rapidement devenir une réalité.
Enfin, les modes d’application de la clause dérogatoire transitoire prévue pour 20 % des films dans la convention collective en cours doivent faire l’objet de toute notre attention : elle ne résout pas tout sans doute, mais constitue un sacrifice consenti qui doit absolument se révéler utile.
Les débats sur la convention collective adviennent dans un contexte économique globalement difficile, mais aussi d’une forme d’essoufflement ou d’inadaptation de notre modèle de redistribution mutualiste.
Nous devons très rapidement réunir les conditions de réflexion et de mobilisation pour « repenser le système » afin d’obtenir des pouvoirs publics la garantie de meilleures régulations, d’une répartition plus équitable des financements issus du fonds de soutien automatique, des aides sélectives, de l’audiovisuel public comme privé. De même, la garantie d’une diffusion sur l’ensemble des supports et d’une exploitation des œuvres dans la durée doit intégrer les acteurs numériques et continuer d’être encadrée pour limiter les phénomènes de concentration dévastateurs pour la diversité de la création.
C’est dans une dynamique de rassemblement et de dialogue avec les autres métiers du secteur que les réalisateurs de la SRF souhaitent continuer de travailler ces questions.
A très bientôt.