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La Société des réalisatrices et réalisateurs de films (SRF) se mobilise pour contribuer à la transition écologique du cinéma, et appelle tous les cinéastes à repenser au plus vite leurs modes de fabrication.
La Société des réalisatrices et réalisateurs de films (SRF) se mobilise pour contribuer à la transition écologique du cinéma, et appelle tous les cinéastes à repenser au plus vite leurs modes de fabrication.
Communiqué
25 avril 2024
L’industrie du cinéma rejette l’équivalent de 1,7 millions de tonnes de CO2 chaque année. Toutes les étapes de production sont concernées, de l’écriture à la post-production jusqu’aux tournées de promotion. Le tournage, à lui seul, représente un quart des émissions carbone en raison de la consommation d’énergie, des déchets, des repas, des transports et de l’hébergement. Ce n’est pas une fatalité.
Une réflexion d’ampleur est aussi indispensable qu’urgente. Nous, réalisateurs et réalisatrices, voulons prendre part à cette prise de conscience collective et agir. En tant que cinéastes, nous sommes à l’initiative des films : de notre place, nous sommes les mieux à même de sensibiliser, d'être force de propositions, d’imaginer des mesures adaptées à nos pratiques de création et à nos besoins, et de défendre l’éco-production auprès de nos productions et de nos équipes.
Les cinéastes sont, et nous en prenons la mesure, en retard sur d’autres corps de métier, qui ont déjà réformé leurs pratiques. Nous tenons ici à saluer toutes celles et ceux - à la régie, au HMC, à la décoration, au catering, à la direction de production… - qui montrent l’exemple, ainsi que les différents collectifs et associations qui accompagnent ce changement. Nous sommes solidaires de leurs initiatives et désireux de nouer des collaborations actives : le défi est de taille pour que le cinéma continue à se développer de façon pérenne et responsable et nous devons mettre en commun nos réflexions, nos ressources, et jeter des ponts entre les associations, les entreprises, les créateurs, les équipes artistiques et techniques et les pouvoirs publics.
Nos aspirations doivent en effet être soutenues et amplifiées par des textes : le « Plan Action ! », mis en place par le CNC, est à ce titre un relais précieux, que nous souhaitons contribuer à enrichir et à appliquer.
Mais de nombreuses questions demeurent : Comment concilier la richesse de notre création cinématographique avec la diminution des émissions carbone ? Comment ne pas nous sentir diminués ou empêchés dans nos élans artistiques ? Comment transformer une contrainte inéluctable en une dynamique inventive et généreuse ?
Nous sommes convaincus que la formation est la première étape de ce travail considérable et nécessaire, comme dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Là aussi, ces formations devront impérativement être obligatoires pour les cinéastes et pour les mêmes raisons.
Pour toutes ces raisons, la SRF lance un podcast en six épisodes, L’écologie et la pratique du Cinéma, qui accueille cinéastes, technicien(ne)s, éco-référent(e)s et pouvoirs publics pour discuter de solutions concrètes à mettre en place. Les quatre premiers épisodes sont d'ores et déjà disponibles et les deux derniers le seront courant mai.
Le cinéma ne peut continuer à s’inscrire dans le déni climatique ; nous devons au plus vite ouvrir la voie à des alternatives accessibles et réalistes. Ensemble. Nous le devons aux générations futures et à l’avenir du cinéma.
Contact presse
Rosalie BRUN, Déléguée générale - rbrun@la-srf.fr - 01 44 89 62 58
Article paru dans Libération le 5 avril 2024
Jeudi 14 mars, des milliers de cinéastes, de professionnels du cinéma et de cinéphiles argentins se sont regroupés devant la mythique salle Gaumont de Buenos Aires afin de lancer un cri de détresse face à la volonté délibérée du nouveau gouvernement populiste et ultralibéral de Javier Milei de détruire une des cinématographies les plus vives, célébrées et passionnantes au monde. Cette mobilisation historique et pacifique a été violemment réprimée par la police dans la continuité d’une politique liberticide qui semble replonger l’Argentine dans ses heures les plus sombres. Une fois de plus, l’autoritarisme et la violence des mesures ultralibérales s’accompagne de l’autoritarisme et de la violence d’une répression policière, produisant une gravissime mise en danger des libertés d’expression, de manifestation et de création.
Dans un pur aveuglement idéologique, le gouvernement Milei cherche à détruire un modèle économique vertueux, en oblitérant l’Institut du Cinéma et des Arts Audiovisuels (INCAA), véritable poumon du cinéma argentin qui ne coûte pas un centime au contribuable puisque, prenant modèle sur le CNC français, il est financé grâce à des taxes sur les entrées de cinéma et les recettes des radios et des télévisions.
Très concrètement, les énormes coupes budgétaires et le plan de licenciements que subit l’INCAA mettent en danger une industrie qui fait vivre plus de 600 000 familles. Ce sont les sorties de 200 films par an qui sont fragilisées ou tout simplement rendues impossibles et le rayonnement de l’Argentine dans le monde s’en trouve violemment diminué. Chaque année, des films argentins sont sélectionnés et primés dans les plus grands festivals internationaux (Cannes, Venise, Berlin…) et s’exportent aux quatre coins du monde.
Les coupes budgétaires que subit l’INCAA risquent également de faire disparaître deux rendez-vous décisifs pour le cinéma argentin : « Ventana Sur », le marché le plus important de contenus d’Amérique latine organisé conjointement avec le Marché du Film de Cannes, et le Festival Internacional de Cine de Mar del Plata, le plus grand festival de cinéma d’Argentine, qui attire chaque année plus de 130 000 spectateurs. Si les nouvelles restrictions ne sont pas levées, ces rendez-vous qui attirent les regards du monde entier ne pourront plus se tenir. Tout aussi préoccupante est la suppression des financements attribués à l’École Nationale d’Expérimentation et de Réalisation Cinématographique (ENERC), principale école de cinéma d’Argentine où ont été formés des cinéastes mondialement reconnus comme Lucrecia Martel ou Fabian Belinsky. L’école, qui forme les professionnels de demain sur tout le territoire, se trouve dans l’impossibilité de continuer à fonctionner, livrant à elle-même la nouvelle génération du cinéma argentin.
Comme à chaque fois que les droits des citoyennes et citoyens sont menacés, la culture est perçue par le pouvoir comme un danger à anéantir de toute urgence. Car un peuple sans art et sans culture est un peuple plus facilement asservi et déshumanisé. Nous, cinéastes, acteurs, actrices et professionnels du cinéma, tenons à dire à toutes les personnes qui font vivre le cinéma argentin et qui s’opposent aux mesures liberticides du gouvernement Milei que nous nous tenons fermement à leur côté et que nous réaffirmons notre attachement à une Argentine inspirante, libre et créatrice.
Les signataires
Jean Achache, Steve Achiepo, Fleur Albert, Anne Alix, Simon Arlane, Swann Arlaud, Jacques Audiard, Mathilde Applincourt, Barbara Balestas Kazazian, Jeanne Balibar, Olivier de Bannes, Antoine Barraud, Nicolas Bary, Gaëlle Bayssières, Bérénice Béjo, Lucas Belvaux, Saïd Ben Saïd, Julie Bertuccelli, Thomas Bidegain, Bertrand Bonello, Marc Bordure, Florence Borelly, Chloé Borgella, Guillaume Brac, Isabelle Broué, Rosalie Brun, Mikael Buch, Claire Burger, Dominique Cabrera, Thomas Cailley, Laure Calamy, Robin Campillo, Laurent Cantet, Christian Carion, Malik Chibane, Hélier Cisterne, Jérémy Clapin, Clément Cogitore, Romain Cogitore, Christophe Cognet, Catherine Corsini, Didier D’Abreu, Jean-Pierre Dardenne, Luc Dardenne, Camille de Casabianca, Lucas Delangle, Anaïs Demoustier, Claire Denis, Caroline Deruas, Sylvain Desclous, Arnaud Desplechin, Pascal Deux, Lukas Dhont, Jérôme Diamant-Berger, Claire Diao, Alice Diop, Mati Diop, Audrey Diwan, Evelyne Dress, Julia Ducournau, Jean-Baptiste Durand, Laurent Duret, Chloé Duval, Sarah Egry, Nadia El Fani, Jérôme Enrico, Catherine Estève, Frédéric Farrucci, Philippe Faucon, Pascale Ferran, Pierre Filmon, Emmanuel Finkiel, Aline Fischer, Marina Fois, Marine Francen, David Frenkel, Denis Freyd, Jean-Raymond Garcia, Louis Garrel, Dyana Gaye, Myriam Gharbi, Lisa Giacchero, Pauline Ginot, Delphine Gleize, Yann Gonzalez, Emmanuel Gras, Anouk Grinberg, Arlène Groffe, Robert Guédigian, Alain Guiraudie, Rachid Hami, Ted Hardy-Carnac, Arthur Harari, Mahamat-Saleh Haroun, Michel Hazanavicius, Christophe Honoré, Armel Hostiou, Cédric Ido, Isabelle Ingold, Irène Jacob, Agnès Jaoui, Gaelle Jones, Elisabeth Jonniaux, Sébastien Jousse, Baya Kasmi, Vergine Keaton, Cédric Klapisch, Nicolas Klotz, Gérard Krawczyk, Ariane Labed, Thomas Lacoste, Vincent Lacoste, Jean-Marie Larrieu, Sébastien Laudenbach, Pierre Le Gall, Erwan Le Duc, Julian Lessi, Marie-Ange Luciani, Vincent Macaigne, Dominique Marchais, Léna Mardi, Philippe Martin, Valérie Massadian, Chiara Mastroianni, Patricia Mazuy, Radu Mihaileanu, Hélène Milano, Félix Moati, Dominik Moll, Viggo Mortensen, Emmanuel Mouret, Elvire Muñoz, Olivier Nakache, Nathan Nicolovitch, David Oelhoffen, Emmanuel Olivier, Valerie Osouf, Mariana Otero, François Ozon, Agnès Patron, Cyril Pedrosa, Vivianne Perelmuter, Nicolas Philibert, Just Philippot, Bruno Podalydès, Mathieu Ponchel, Vimala Pons, Miléna Poylo, Marie-Christine Questerbert, Katell Quillévéré, Antoine Reinartz, João Pedro Rodrigues, Jane Roger, Axelle Ropert, Brigitte Roüan, João Rui Guerra da Mata, Gilles Sacuto, Latifa Saïd, Thomas Salvador, Pierre Salvadori, Nicolas Schmerkin, Clément Schneider, Pierre Schoeller, Kathy Sebbah, Claire Simon, Patrick Sobelman, Charles Tesson, David Thion, Bénédicte Thomas, Éric Toledano, Annie Tresgot, Gilles Trinques, Marion Truchaud, Pamela Varela, Aurélien Vernhes-Lermusiaux, Caroline Vignal, Axelle Vinassac, Elie Wajeman, Denis Walgenwitz, Eléonore Weber, Alice Winocour, Zoe Wittock, Maud Wyler, Yolande Zauberman, Rebecca Zlotowski
Communiqué
27 mars 2024
C’est avec une très grande tristesse que la SRF a appris la disparition de Laurent Achard.
Profondément habité par le cinéma auquel il avait voué sa vie, la précision cruelle de sa mise en scène (La Peur petit chasseur, Le Dernier des fous), son amour revendiqué pour les acteurs et les actrices (Mireille Roussel et Pascal Cervo), la force lyrique des sentiments (Plus qu’hier moins que demain) et le goût pour les forces obscures qui nous régissent (Dernière Séance) en faisaient un cinéaste tout à fait à part, vibrant et dérangeant.
Il témoignait aussi d’une grande curiosité pour les autres cinéastes et d’une capacité rare à en composer vrais portraits de cinéma (sur Paul Vecchiali, Patricia Mazuy, Jean-François Stévenin, etc.).
Son originalité si farouche qui s’opposait au rouleau uniformisateur de l’époque, son côté déstabilisateur téméraire, ainsi que sa façon si habitée et périlleuse de vivre dans les marges (de la société et du cinéma "mainstream") vont nous manquer.
La Société des réalisatrices et réalisateurs de films
Contact presse
SRF - Rosalie Brun, Déléguée générale - rbrun@la-srf.fr - 01 44 89 62 58
Une quarantaine d'organisations professionnelles, dont la SRF, et des milliers d'artistes-auteurs demandent
Une quarantaine d'organisations professionnelles, dont la SRF, et des milliers d'artistes-auteurs demandent
Texte paru dans Le Monde du lundi 25 mars
Aucun livre, film, spectacle vivant, aucune création visuelle, plastique, graphique ou sonore, ne peut exister sans le travail initial d’un artiste ou d’un auteur. Nous les artistes-auteurs, sommes à l’origine de toute œuvre. Nous sommes la condition sine qua non de la création contemporaine, l’élément moteur de la vie culturelle et intellectuelle de notre pays.
Notre travail génère une activité économique qui fait vivre les secteurs de la musique, de l’art contemporain, de l’édition, du design ou du cinéma. 650 000 emplois dépendent directement de nos créations. En 2022, les secteurs de l’art et de la culture représentent 100 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Des montants colossaux, mais sans rapport avec nos conditions de vie.
ÉTAT DES LIEUX
En 2021, nous étions plus de 300 000 à avoir déclaré des revenus au régime des artistes-auteurs. Parmi nous, des écrivains, des compositeurs, des réalisateurs, des scénaristes, des photographes, des graphistes, des peintres, des sculpteurs, des illustrateurs, des designers ou encore des traducteurs.
Malgré la diversité de nos professions, nous partageons un statut offrant une faible protection sociale. Contrairement aux artistes-interprètes, nous ne bénéficions pas des droits sociaux fondamentaux que sont la reconnaissance des accidents du travail ou des maladies professionnelles. Nous n’avons pas non plus accès à l’assurance chômage, en dépit de nos emplois précaires et discontinus. Pourtant, nous sommes aussi des travailleurs et prétendons à une couverture sociale digne de ce nom.
La situation sociale des métiers de la création est bien documentée : en 2017, 53 % des artistes graphiques et plastiques ont perçu moins de 8 703 euros de revenus artistiques annuels. En 2019, 75 % des auteurs de BD installés à Angoulême étaient au RSA. Si toutes nos professions ne sont pas égales face à la pauvreté, tous les artistes-auteurs partagent une précarité structurelle qui les empêche de se projeter et d’envisager l’avenir sereinement.
La situation est également bien connue du Parlement européen qui, dans sa résolution du 21 novembre 2023, alerte sur les droits des artistes-auteurs, soulignant qu’ils devraient comme tous travailleurs bénéficier « du droit à un salaire minimum, à la négociation collective, à une protection en ce qui concerne le temps de travail et la santé, à des congés payés et à un accès à la protection contre les accidents du travail, aux prestations de chômage et de maladie, ainsi qu’aux pensions de vieillesse contributives ».
À NOUS D’ÊTRE À LA HAUTEUR DU MOMENT
Il est temps de prendre en compte les réalités d’une économie fondée sur la contribution de travailleurs faiblement rémunérés, soumis à une concurrence féroce et relégués dans des dispositifs inadaptés comme le RSA et l’ASS. Les réformes en cours menacent d’ailleurs d’en priver nombre d’artistes-auteurs qui risquent alors de devoir renoncer à leur métier.
C’est pourquoi, avec Pierre Dharréville (député GDR) et la commission culture du PCF, des syndicats et associations (SNAP CGT, STAA CNT-SO, La Buse, la SRF, l’AFD) ont rédigé, sous l’œil attentif de la majorité des organisations professionnelles, un projet de loi visant à intégrer les artistes-auteurs dans la caisse commune de l’assurance chômage.
Son adoption serait une avancée historique s’inscrivant dans la continuité des dispositifs en place. Car depuis le milieu des années 70, nous sommes adossés au régime général de la Sécurité sociale et bénéficions des droits de salariés en ce qui concerne la retraite, la maladie et la famille. Il s’agira ici d’étendre ces prestations au chômage, conformément aux recommandations du Parlement européen.
Ce progrès social majeur serait financé par une augmentation des cotisations payées par les diffuseurs, qui passeraient de 1,1 % à 5,15 % – les artistes-auteurs s’acquittant déjà d’une part salariale de la contribution chômage via la CSG.
LES EFFETS ATTENDUS
La liberté, au cœur de la création, ne peut exister qu’à l’abri de logiques ultra-concurrentielles qui favorisent les violences systémiques. Contre l’incertitude des règles du marché, qui conduisent à obéir plutôt qu’à inventer, nous devons construire des droits qui changent la donne. S’il est émancipateur, le travail de création génère aussi du stress, des angoisses, amplifiés par l'absence de protection sociale. Cette précarité provoque de l’usure physique et psychique.
L’effet immédiat de ce dispositif de continuité du revenu sera de sortir de la précarité économique nombre d’entre nous qui pourront ainsi se maintenir en activité. Nous aurons plus d’aisance pour négocier nos contrats, et serons en meilleure position dans les rapports de force, forcément inégaux, instaurés par les diffuseurs et les commanditaires.
Moins précaires, nous n’aurons plus à choisir entre une vie de famille ou la poursuite de notre carrière. Nous pourrons envisager plus sereinement des situations de vie extrêmement banales qui sont particulièrement complexes pour nombre d’entre nous (location, emprunts bancaires, etc.).
La sécurisation des conditions de travail des artistes-auteurs est essentielle pour que continuent d’éclore des talents qui font l’attractivité de la France et contribuent à son rayonnement.
PORTONS CE PROJET COLLECTIVEMENT
Nous convions donc tous les artistes et les auteurs à porter cette proposition de loi, car il s’agit de leurs conditions de travail et de vie. Nous appelons l'ensemble du monde des arts et de la culture à se tenir à nos côtés. Nous invitons toutes les personnes pour qui la culture importe à soutenir ce projet. Enfin, nous demandons aux parlementaires, députés et sénateurs, de défendre et de voter ce texte qui mettrait fin à un mode de rémunération archaïque hérité du XIXe siècle.
Ne tenons pas plus longtemps les artistes-auteurs à l’écart des conquis obtenus par les travailleurs.
- Liberté de création
Communiqué
22 mars 2024
Lundi 4 mars 2024, l’Assemblée populaire nationale algérienne a adopté un projet de loi sur l’industrie cinématographique qui remet gravement en cause le principe de liberté de création.
Désormais, tout au long de la filière de fabrication d’un film, tout professionnel du cinéma dont le travail porterait atteinte aux "valeurs nationales" ou au "référent religieux" - sans plus de précisions, ces deux cas de figures laissent le champ libre à toute interprétation arbitraire - devient passible d’une condamnation à 3 années de prison ferme.
Ce projet de loi est en contradiction totale avec les préconisations des travaux des assises de l’industrie cinématographique organisées à Alger en février 2020, les concertations avec la Ministre de la culture et, comble d'aberration, avec la déclaration du président Tebboune qui affirmait vouloir "consacrer des investissements importants" dans le secteur, notamment pour la création d'une école nationale ainsi que la construction de grands studios de cinéma pour favoriser les tournages.
Ce texte marque un pas supplémentaire vers la censure, condamnant l’existence-même d’un cinéma algérien indépendant qui, depuis sa naissance jusqu'à aujourd'hui, est reconnu à travers le monde pour son audace et sa singularité et dont des réalisateurs et réalisatrices sont souvent salués et récompensés dans les plus grands festivals internationaux. À travers des œuvres de fictions et de documentaires, ils et elles ont toujours œuvré à questionner leur société, son rapport à la religion, à l'histoire, etc. En Algérie comme ailleurs, les cinéastes algériens doivent pouvoir aborder les sujets complexes de leur choix. Vecteurs de réflexion, de questionnement et d’émotion, leurs films n'ont pas vocation à sombrer dans une quelconque propagande.
Enfin, ce projet de loi met en péril les coproductions entre l’Algérie et la France mais aussi avec d’autres pays tiers. Aucun coproducteur
Nous, cinéastes de la SRF, sommes inquiets pour l'avenir du cinéma algérien, fragilisé par l'adoption de ce projet de loi qui pénalise non seulement les cinéastes établis, mais aussi la créativité et l’émergence d’une nouvelle génération.
Nous tenons à leur témoigner notre solidarité et à faire part de notre attachement viscéral à la liberté de création. Nous nous tiendrons toujours aux côtés des cinéastes algériens, pour défendre un système de soutien économique sans entrave et sans censure préalable.
Contact presse
SRF - Rosalie BRUN, Déléguée générale - rbrun@la-srf.fr - 01 44 89 62 58
- Liberté de création
ÉCOLE DE LA SRF
Deux cinéastes pour un acteur
En mars, on voit double à la SRF ! Découvrez les coulisses de la direction d’acteur à travers deux visions de cinéastes qui ont partagé une expérience commune…
Au cœur de la création cinématographique se déploie une chorégraphie complexe, faite de compréhension mutuelle et tendue vers la réalisation d’une expression artistique : la relation entre le cinéaste et son ou sa comédien.ne. La prochaine École de la SRF se propose d’approfondir les subtilités de cette dynamique à travers un dispositif singulier : partager les expériences de deux cinéastes qui ont dirigé un même acteur. Deux points de vue, deux univers cinématographiques, un acteur : Karim Leklou.
Sur la scène du Club de l'Étoile, nous aurons le plaisir d'accueillir Marie Monge et Rachid Hami. À travers des séquences clés et des échanges nourris par leurs pratiques respectives, nous voulons explorer l'intimité de ce lien, toujours unique en même temps qu’universel, qui unit l’acteur et le cinéaste. Marie Monge et Rachid Hami dévoileront le processus créatif au gré duquel ils ont construit avec Karim Leklou la composition juste, depuis la première rencontre jusqu'aux moments décisifs sur le plateau.
Discussion avec les cinéastes Rachid Hami, Marie Monge,
et l'acteur Karim Leklou.
Modérée par Hélène Rosselet-Ruiz (cinéaste de la SRF).
- Ecole
ÉCOLE DE LA SRF
Deux cinéastes pour un acteur
En mars, on voit double à la SRF ! Découvrez les coulisses de la direction d’acteur à travers deux visions de cinéastes qui ont partagé une expérience commune…
Au cœur de la création cinématographique se déploie une chorégraphie complexe, faite de compréhension mutuelle et tendue vers la réalisation d’une expression artistique : la relation entre le cinéaste et son ou sa comédien.ne. La prochaine École de la SRF se propose d’approfondir les subtilités de cette dynamique à travers un dispositif singulier : partager les expériences de deux cinéastes qui ont dirigé un même acteur. Deux points de vue, deux univers cinématographiques, un acteur : Karim Leklou.
Sur la scène du Club de l'Étoile, nous aurons le plaisir d'accueillir Marie Monge et Rachid Hami. À travers des séquences clés et des échanges nourris par leurs pratiques respectives, nous voulons explorer l'intimité de ce lien, toujours unique en même temps qu’universel, qui unit l’acteur et le cinéaste. Marie Monge et Rachid Hami dévoileront le processus créatif au gré duquel ils ont construit avec Karim Leklou la composition juste, depuis la première rencontre jusqu'aux moments décisifs sur le plateau.
Discussion avec les cinéastes Rachid Hami, Marie Monge,
et l'acteur Karim Leklou.
Modérée par Hélène Rosselet-Ruiz (cinéaste de la SRF).
- Ecole
Communiqué
27 février 2024
La moisson de récompenses de Justine Triet aux César (6 prix !) nous remplit de joie et de fierté. Elle envoie un message aussi enthousiasmant qu’exemplaire.
Enthousiasmant parce qu’Anatomie d’une chute n’a eu de cesse, depuis sa première présentation au Festival de Cannes, de susciter la ferveur du public (1,6 millions de spectateurs en France, 2,3 millions dans le monde) et la reconnaissance de la critique ainsi que des plus grands festivals et académies professionnelles (Golden Globes, BAFTA Awards, Goya, Prix du Cinéma Européen, etc…). Cet extraordinaire parcours, incluant la nomination du film dans 5 catégories aux Oscars, est exceptionnel dans le parcours d'une cinéaste, et dans l'histoire du cinéma.
Exemplaire parce que la trajectoire de Justine Triet illustre l’excellence de la filière du cinéma d’auteur à la française, pourtant maintes fois attaquée ces dernières années. De ses premiers courts à son premier long-métrage, La Bataille de Solférino, puis à ses films suivants, elle a en effet pu bénéficier d’un écosystème vertueux que les autres pays nous envient et qu’il serait irresponsable d’abîmer.
De la détection des talents dans des festivals de court et de moyen métrage comme Clermont-Ferrand et Brive, au financement des films d’auteurs via les aides sélectives du CNC et des Régions, cet écosystème permet l’émergence de nouveaux talents, un foisonnement unique de propositions créatives et la fabrication de films qui rayonnent ensuite dans le monde entier.
Car Justine Triet est l’avant-poste d’un succès plus vaste du cinéma français et de son renouveau, comme en témoignent aussi l’Ours d’Or décerné à Mati Diop et le palmarès réjouissant des César, qui fait la part belle aux réalisatrices, aux premiers films et aux idées audacieuses.
Nous félicitons tout particulièrement pour leurs prix nos adhérents Sébastien Laudenbach (co-réalisateur avec Chiara Malta de Linda veut du poulet), Alice Douard (L’attente) et Anna Novion (Le théorème de Marguerite) !
Contact presse
SRF - Chloé Folens, Déléguée générale adjointe - cfolens@la-srf.fr - 01 44 89 62 58
Communiqué
12 février 2024
Nous, cinéastes de la SRF, tenons à exprimer notre soutien à Judith Godrèche et à toutes les autres comédiennes* qui ont récemment brisé l’omerta en dénonçant les violences sexistes et sexuelles dont elles ont été les victimes, violences émanant de réalisateurs dont elles ont été la proie « au nom du cinéma ».
Nous tenons également à apporter notre soutien à toutes celles qui ne peuvent pas parler, quelles qu’en soient les raisons.
Nous dénonçons fermement cette confusion entre désir créatif et asservissement sexuel qui a été idéologiquement encouragée par une grande partie de notre milieu professionnel pendant des décennies. Nous sommes par ailleurs saisis par le silence des témoins de l’époque et de ceux d’aujourd’hui.
Le cinéma, fût-il d’auteur, n’est pas là pour servir de couverture aux agresseur.euse.s sexuels.
Nous affirmons que nul moment de « grâce » ou de « vérité » cinématographique n’est susceptible d’émerger d’un système d’emprise ou de prédation. Seules les collaborations respectueuses du consentement de chacun.e ont leur place dans cette industrie.
Nous réclamons des mesures concrètes pour lutter contre les VHSS dans le cinéma : si nous saluons la mise en place prochaine de formations dédiées au premier jour des tournages, des progrès doivent aussi être faits dès les phases de préparation et au-delà, comme la création de postes tiers (coachs formés, coordinateurs d’intimité…). Nous sommes également favorables au développement d’un encadrement législatif renforcé pour les jeunes interprètes.
Le cinéma étant un reflet de la société tout entière, nous espérons que cette libération de la parole permettra une véritable révolution de nos pratiques. Qu’attendons-nous pour avancer collectivement vers un avenir fait d’égalité et de respect !
* Judith Chemla, Isild Le Besco, Laurence Cordier, Anna Mouglalis, Julia Roy, Vahina Giocante, Clotilde Hesme, Ariane Labed, Alice de Lencquesaing…
Contact presse
SRF - Chloé Folens, Déléguée générale adjointe - cfolens@la-srf.fr - 01 44 89 62 58
Communiqué
31 janvier 2024
Le BLOC, qui regroupe 14 organisations professionnelles du cinéma représentant des scénaristes, réalisateurs, producteurs, distributeurs, éditeurs, exploitants, agents, artistes-interprètes et techniciens, a désigné ses deux co-Présidents pour l’année 2024.
Rachid Hami, membre du conseil d’administration élargi de la SRF, reste co-Président au titre des cinéastes. Scénariste, acteur et réalisateur, il est l’auteur de deux longs métrages dont Pour la France, avec Karim Leklou et Shaïne Boumedine, sorti en salles le 8 février 2023.
Gilles Sacuto, Président du SPI et membre du Bureau Long-Métrage du SPI, devient co-Président au titre des producteurs. En 1996, il fonde avec Miléna Poylo la société TS Productions qui a depuis produit de nombreuses œuvres de long métrage, des documentaires et des courts métrages, dont Séraphine de Martin Provost, récompensé par le César du Meilleur film en 2009, et Sur l'Adamant de Nicolas Philibert, Ours d'Or à la Berlinale 2023.
Le BLOC, acteur incontournable de la création et de la diffusion cinématographiques indépendantes, aura à cœur de poursuivre son action en faveur d’une politique culturelle ambitieuse et fondée sur la défense des films de la diversité, récompensés dans les plus grands festivals internationaux. Il œuvrera pour le maintien d’une chronologie des médias vertueuse, garante du financement et du renouvellement de la création cinématographique française, et pour le renforcement de la régulation de la diffusion des œuvres en salles, pilier essentiel du développement de toute la filière indépendante.
L’ensemble du BLOC remercie chaleureusement Xavier Rigault (UPC), co-Président en 2023 au titre des producteurs, pour son engagement constant en faveur de l'indépendance et de la diversité du cinéma, et son important travail tout au long de l'année.
Contact presse
SPI - Marion Golléty - mgollety@lespi.org - 06 14 74 58 82
SRF - Chloé Folens, Déléguée générale adjointe - cfolens@la-srf.fr - 01 44 89 62 58
Communiqué
22 décembre 2023
Nous, cinéastes de la SRF, attaché.e.s aux principes d'égalité, d’inclusion et de diversité, tenons à exprimer notre désarroi et notre colère après l’adoption par l’Assemblée nationale mardi dernier, par 349 voix contre 186, du projet de loi immigration défendu par le gouvernement.
Nous refusons une loi manifestement xénophobe, dont la justification repose sur une crise migratoire fantasmée et des présupposés racistes. Une loi qui s’attaque au droit du sol et instaure le principe de préférence nationale. Une loi qui bafoue les droits humains fondamentaux et scelle la mainmise idéologique de l’extrême droite sur nos gouvernant.e.s. Ces dernier·ère·s ont pourtant été élu·e·s pour lui faire barrage, ce qui démontre leur faillite morale et rend les perspectives pour l’avenir d’autant plus inquiétantes.
Nous sommes des cinéastes français·es et étranger·ère·s, enfants d’immigré·e·s quand nous ne le sommes pas nous-mêmes. Nous travaillons avec des comédien·ne·s et des technicien·ne·s du monde entier. Nos récits sont nourris par la circulation des personnes, des savoirs, des cultures et des imaginaires. Cette diversité est une richesse à laquelle nous sommes farouchement attaché.e.s.
Les combats pour les droits des étranger·ère·s font partie de l’histoire et de l’identité de la SRF. Nous appelons la profession et l’ensemble de nos concitoyen·ne·s à s’opposer à cette loi et à manifester leur solidarité envers celles et ceux qui ont immigré dans notre pays.
Contact presse
SRF - Chloé Folens, Déléguée générale adjointe - cfolens@la-srf.fr - 01 44 89 62 58
ÉCOLE DE LA SRF
Filmer la violence
Mettre en scène la violence constitue un art complexe dans la mesure où filmer celle-ci revient à articuler un discours, mêlant inévitablement dimensions sociales, graphiques et psychologiques. Son exploration ne saurait se faire sans adopter un point de vue spécifique, obligeant le cinéaste à plonger au cœur de la nature humaine et de notre société pour en révéler les différentes facettes.
Filmer la violence au cinéma : quels usages de l’image ? dans quel but ? Quelle réception et liberté d’interprétation pour le spectateur ? La SRF a décidé d’inviter Houda Benyamina (Divines), Cédric Ido (La Gravité) et Élie Wajeman (Médecin de nuit) pour discuter de leurs approches, et de leurs récits empreints à la fois de tensions et de sensibilité.
Discussion avec les cinéastes Houda Benyamina, Cédric Ido et Élie Wajeman.
Modérée par Samba Doucouré.
- Ecole
ÉCOLE DE LA SRF
Filmer la violence
Mettre en scène la violence constitue un art complexe dans la mesure où filmer celle-ci revient à articuler un discours, mêlant inévitablement dimensions sociales, graphiques et psychologiques. Son exploration ne saurait se faire sans adopter un point de vue spécifique, obligeant le cinéaste à plonger au cœur de la nature humaine et de notre société pour en révéler les différentes facettes.
Filmer la violence au cinéma : quels usages de l’image ? dans quel but ? Quelle réception et liberté d’interprétation pour le spectateur ? La SRF a décidé d’inviter Houda Benyamina (Divines), Cédric Ido (La Gravité) et Élie Wajeman (Médecin de nuit) pour discuter de leurs approches, et de leurs récits empreints à la fois de tensions et de sensibilité.
Discussion avec les cinéastes Houda Benyamina, Cédric Ido et Élie Wajeman.
Modérée par Samba Doucouré.
- Ecole
Communiqué
15 décembre 2023
Mercredi, les députés européens ont voté en faveur du maintien de l'exception pour les services audiovisuels au sein du Règlement géoblocage. Ils ont ainsi affermi le principe de territorialité des droits de diffusion qui est l'un des socles de notre écosystème culturel. Sa remise en cause aurait eu des conséquences désastreuses pour les acteurs européens de la diffusion, affaiblissant du même coup le secteur de la production et limitant la capacité des auteurs à prendre des risques et l'accès des publics à une offre de qualité.
La territorialité des droits est garante de la diversité des financements, des œuvres et des supports de diffusion. C'est pourquoi nous nous réjouissons de la décision du Parlement européen, qui consolide l'exception culturelle dans l'intérêt de la création, des spectateurs et de tous les maillons qui les relient.
Nous remercions chaleureusement les parlementaires qui ont œuvré pour donner à ce vote décisif une issue favorable, notamment les eurodéputés Geoffroy Didier et Emmanuel Maurel, ainsi que le ministère de la Culture et tous les professionnels européens du cinéma et de l'audiovisuel qui se sont mobilisés à leurs côtés ces dernières semaines.
Cette solidarité et cette victoire démontrent qu'il est possible de préserver en même temps notre richesse culturelle et le dynamisme économique de notre filière : ces deux intérêts ne sont pas contraires et doivent guider ensemble les batailles collectives à venir.
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SRF - Chloé Folens, Déléguée générale adjointe - cfolens@la-srf.fr - 01 44 89 62 58
Communiqué
27 novembre 2023
Nous, réalisatrices et réalisateurs de films documentaires de l’ACID, d’ADDOC et de la SRF, tenons à saluer la publication du rapport de l’IGAC consacré au « documentaire et à ses acteurs à l’heure des bouleversements de l’audiovisuel ». Nous
La modicité de la moyenne des budgets des films documentaires (sept fois inférieurs à ceux de la fiction), l’effondrement de plus de moitié des entrées en salles et des recettes afférentes, la diminution de 15 % du revenu réel des cinéastes de documentaires en vingt ans sont autant de signaux alarmants. Cette précarisation du secteur, qui touche toute la chaîne de fabrication et de diffusion des films (écriture, réalisation, production et distribution) ne pourra être renversée que par des arbitrages résolus en faveur du cinéma documentaire et par l'adoption d’un certain nombre des recommandations du rapport que nous partageons et portons de longue date.
Aux premiers rangs d’entre elles figurent la revalorisation des aises du CNC, le relèvement voire la suppression des seuils d'éligibilité à l'aide à la conception pour les projets documentaires, et la rémunération des cinéastes pour l’accompagnement de leurs films en salle. En préconisant la reconnaissance de cette activité au titre de l’intermittence et la mise en place de mécanismes incitant les distributeurs et les salles d'Art & d'Essai à mieux la rétribuer, ce rapport prend acte du formidable travail de lien avec les publics et de maillage du territoire mené par les autrices et les auteurs de cinéma documentaire. Nous voulons aussi rappeler notre demande aux partenaires sociaux d’aménager, lors du renouvellement prochain des conventions collectives, la possibilité pour les productions de films documentaires de déroger aux annexes sous certaines conditions, comme cela existe pour les films de fiction. Nous avons, enfin, le souhait que figure dans les critères d’accès au classement Art & Essai l’obligation d’un nombre minimum de séances dédiées aux documentaires. Autant de mesures qui nous semblent indispensables aux renforcements du secteur et du soutien à ses actrices et ses acteurs.
Pour que le documentaire ait encore de belles années devant lui, nous appelons tous les professionnels du secteur, et au-delà l’ensemble de la filière cinématographique, à défendre ces propositions. Nous invitons également le CNC à poursuivre le chemin engagé en 2023 avec l’intégration du documentaire à l’aide à la conception et le renforcement du FAIA – autant d’efforts réels et bienvenus mais à l'évidence non encore suffisants à l’aune des constats de ce rapport.
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Communiqué
22 novembre 2023
Le film Avant que les flammes ne s'éteignent de Mehdi Fikri est actuellement l’objet d’une violente campagne de dénigrement relayée par la chaîne Cnews et les réseaux sociaux, en particulier sur la plateforme Allociné où sa « note spectateur » a brutalement chuté à 1,4 le mercredi 15 novembre au matin, jour de sa sortie en salles, avant même la première séance de 9h.
D’autres films, dont notamment Amin de Philippe Faucon en 2016, Rodéo de Lola Quivoron ou Les Engagés d’Émilie Frèche en 2022, ont déjà fait les frais de telles charges assorties de commentaires haineux imputables à des groupes d’extrême droite. Force est de constater que nous assistons à une offensive résolue, massive et coordonnée de cette mouvance sur le terrain culturel, dont le cinéma, art populaire par excellence, est une cible privilégiée.
Si nous, cinéastes de la SRF, restons viscéralement attachés à la liberté d’expression (dont fait partie l’appel au boycott), nous dénonçons vivement ces manœuvres d’intimidation car elles cherchent en réalité à pratiquer une censure de fait qui ne dit pas son nom. Elles portent ainsi atteinte à la liberté de création des cinéastes et à la libre diffusion des œuvres. En attaquant la pluralité des récits et des sujets, c’est aussi le droit à la fiction, élément indispensable de la vie en démocratie, qu’elles mettent en péril.
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Communiqué
21 novembre 2023
Comme chaque année, professionnels et spectateurs attendent avec impatience de découvrir à Clermont-Ferrand des dizaines de courts métrages qui sont autant d'aperçus de ce que sera, demain, le cinéma. Depuis plus de 45 ans, le festival et son marché sont en effet un rendez-vous local et international incontournable, un haut lieu d'émergence de talents et de régénération des formes, et un maillon essentiel dans un écosystème culturel et économique de premier plan.
Pourtant, avant l’été, l’association Sauve qui peut le court métrage, qui organise l'événement et des actions culturelles tout au long de l’année, apprenait que le conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes réduirait de moitié sa subvention, et ce alors que les dépenses de l'édition 2023 avaient déjà été engagées.
Ce coup brutal porté à l'équilibre financier de l'association a des conséquences.
Là où l’on ne devrait que se réjouir de l’ouverture prochaine du festival, nous sommes attristés et inquiets d’apprendre aujourd'hui la suppression de deux programmes de courts dans chacune des sélections nationale et internationale. C'est, au total, une vingtaine de films et de cinéastes qui seront privés de l'opportunité de rencontrer là leur public et les acteurs de la filière (programmateurs, producteurs, diffuseurs), alors même que la jeune création est de plus en plus précaire.
Laurent Wauquiez prétend faire de Clermont-Ferrand la prochaine capitale européenne de la culture ; la décision de son conseil régional contribue pourtant à asphyxier une manifestation emblématique du territoire et tend à y appauvrir l'offre culturelle.
L’exemple de Clermont doit nous alarmer et susciter un sursaut. Les festivals, déjà fortement fragilisés par l’inflation des coûts et la crise sanitaire, ont plus que jamais besoin de l’appui de leurs partenaires publics. Le désengagement d'une collectivité peut mettre en péril l'existence même d'un festival - et avec elle l'émergence de jeunes réalisatrices et réalisateurs, leur insertion professionnelle, la diversité culturelle et l'accès de tous au cinéma.
C’est pourquoi les cinéastes de la SRF renouvellent leur entière solidarité aux équipes de Sauve qui peut le court métrage et appellent de leurs vœux une politique ambitieuse de soutien aux festivals, indispensables à l'expression et à l'émergence d'une nouvelle génération de talents.
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