Sauvons la Cinémathèque des enfants !

Pétition
20/12/2013

La SRF souhaite relayer cette pétition mise en place par la SCAM (http://www.scam.fr)

Soutenez la cinémathèque ROBERT LYNEN en signant cette pétition: Cliquer ici
 
Depuis Jules Ferry, l’Éducation nationale est l’une des priorités du pays, une mission régalienne de l’Etat, au même titre que la Santé publique. Dans les années d’après-guerre, les pionniers de la télévision, devinant son futur impact sur la société, rêvaient que le petit écran devienne l’école du XXe siècle. L’ambition était noble… et pas tellement utopique. La place de l’image dans nos sociétés est telle (film, télévision, jeux… sans oublier la publicité évidemment) que l’éducation à l’image des enfants doit être aussi essentielle que l’apprentissage de la lecture, des langues étrangères, de l’Histoire et des mathématiques.

L’éducation à l’image est un travail de longue haleine et un exercice subtil nécessitant bien des compétences. Toutes les initiatives méritent d’être encouragées. Il en est une qui existe depuis près de 90 ans et qui est cependant menacée de disparaître. Nous nous mobilisons aujourd’hui pour sauver une salle méconnue mais qui joue un rôle essentiel auprès des jeunes publics ; il s’agit de la Cinémathèque Robert Lynen, située 11 rue Jacques Bingen dans le XVIIe arrondissement de Paris. Certains d’entre nous y ont découvert la magie du cinéma lorsqu’ils étaient enfants ou étudiants. 

Le bâtiment a été légué à la Ville de Paris dans les années 30, par un généreux donateur qui a demandé qu’y soit créée une cinémathèque. Cette institution a ainsi construit un fonds cinématographique exceptionnel et insoupçonné, constitué de films en support 16 mm et 35 mm, essentiellement du documentaire, mais pas seulement. Une équipe passionnée, animée par Emmanuelle Devos (homonymie prédestinée) anime cette cinémathèque.  

Au fil des décennies, la Ville de Paris n’a malheureusement pas assuré l’entretien de l’immeuble et, depuis quelques années, la salle n’est plus aux normes de sécurité pour recevoir du public en nombre. Depuis, hors les murs donc, des projections itinérantes en 16 mm ont été mises en place dans les écoles de Paris et sa région. Il faut voir l’émerveillement des enfants devant un projecteur 16, eux qui ne connaissent que le lecteur DVD ou l’ordinateur ; il faut voir leur enchantement devant cette pellicule film qui donne vie à des images, eux qui ne connaissent que les pixels de leurs écrans de téléphone. Cette génération, étiquetée « native digital », baigne dans le virtuel depuis sa naissance. Pour elle, les images, présentes à profusion pour ne pas dire à overdose, sont d’une telle banalité qu’elles perdent leur valeur. Pour ces enfants, la projection film est comme la lanterne magique ; elle apparaît dans leur vie après l’image numérique et paraît être la dernière nouveauté.     

Le projet de la ville est flou et semble double. D’une part se débarrasser de l’immeuble en le vendant et d’autre part, numériser le fonds pour le disperser auprès de divers établissements ; ce qui est inquiétant est que la Ville n’a pas les droits de numérisation sur tous les films et dit ne pas savoir ce qu’elle ferait des supports 16 et 35 mm. La suppression des projections sur support film a même été annoncée auprès des établissements scolaires.

Pour le comité de soutien initié par la Scam, le seul projet viable est simple :

  • sauver la salle en organisant la mise aux normes du bâtiment et en l’équipant techniquement,
  • relancer le projet pédagogique d’éducation à l’image et au cinéma en programmant dans cette salle rénovée le fonds riche de 4000 supports 16 et 35 mm, ainsi qu’en permettant l’accueil en ateliers dans les locaux rénovés,
  • que cette salle ne soit pas réservée aux projections scolaires mais devienne un nouveau lieu de projections pour le documentaire, genre s’il en est, ô combien, d’éducation et de formation des citoyens et futurs citoyens que sont les enfants et les adolescents, avec l’organisation de séances tous publics,
  • de déterminer une nouvelle politique d’acquisition pour enrichir cette collection,
  • de relancer une campagne de restauration des films conservés, d’assurer la valorisation et la conservation de cette collection,
  • de continuer les projections itinérantes 16 mm dans les établissements scolaires.

Nous, membres du comité de soutien, demandons aux candidats à la Mairie de Paris, de se prononcer avant les élections sur ce qu’ils feront de la Cinémathèque Lynen. Nous demandons des engagements précis et un calendrier.

JE SIGNE LA PÉTITION : Cliquer ici

Premiers signataires :
Daniel Absil, Solveig Anspach, François Barat, Jean-Jacques Beineix, Julie Bertuccelli, José-Maria Berzosa, Pierre Bergounioux, Maryvonne Blais, Robert Bober, Micheline Boisset-Paintault, Stéphane Brize, Dominique Brabant, Serge Bromberg, Dominique Cabrera, Jean-Claude Carrière, Ange Casta, Carmen Castillo, Caroline Champetier, Michel Ciment, Evelyne Clavaud, Catherine Clément, Maurice Clément-Faivre, Jean Collet, Jean-Louis Comolli, Franco Contini, Didier Decoin, Richard Dindo, Ariane Doublet, Jean-Marie Drot, François Dupeyron, Michel Fano, Joël Farges, Alain Ferrari, Emmanuel Finkiel, Costa Gavras, Gabriel Gonnet, Dominique Gros, Laurent Heynemann, Irène Jacob, Philippe Jamain, Yves Jeuland, William Karel, Daniel Karlin, Nino Kirtadzé, André S. Labarthe, Claude Lanzmann, Alain Lartigue, Frédéric Létang, Pierre Lhomme, Sébastien Lifshitz, Marceline Loridan-Ivens, Jacques Mandelbaum, Jean-Michel Meurice, Bruno Monsaingeon, Luc Moullet, Claude Mouriéras, Pascal Ory, Claude Otzenberger, Nicolas Philibert, Christian Rouaud, Gérard Samson, Raoul Sangla, Guy Seligmann, Claire Simon, Bertrand Tavernier, Marcel Trillat, Henri de Turenne, Jean-Robert Viallet, Serge Viallet, Daniel Vigne, Frederick Wiseman...
 

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