Communiqué
1er août 2023
C’est avec une infinie tristesse que nous avons appris la mort de Sophie Fillières, cinéaste “née” au début des années 90, appartenant à cette génération qui fit la gloire et le renouveau d’un certain cinéma français.
Nous avons eu la joie de la suivre film après film, de Grande Petite à La Belle et la Belle, et d’observer l’éclosion et la maturation d’une “tête de cinéma” à nulle autre pareille. Un peu comme Gertrude Stein, Muriel Spark ou Grace Paley (lectrice de littérature anglo-saxonne, peut-être les aimait-elle), elle avait l’art de créer un humour littéral (Un chat un chat) inséré dans des intrigues aux mille ressorts excentriques, des ressorts de fil de fer aussi tranchants que précis.
Elle avait un art unique de la mise en situation des personnages et des intrigues, où quelque chose du langage était à chaque fois mis à nu, puis repris dans une intrigue plus générale, construite au cordeau, qui lui donnait tout son sens. C’était à la fois incroyablement drôle, diablement intelligent et perspicace, et souvent adouci d’une mélancolie discrète à fleur de peau - celle qui faisait se regarder deux femmes identiques, mais séparées par 30 ans d’âge, dans La Belle et la Belle par exemple.
Son immense sensibilité, sa très grande acuité et son inventivité exceptionnelle vont nous manquer.
Nous pensons à elle et à ses deux enfants, et nous attendons avec impatience son prochain film au titre si rugissant, qui lui ressemble : Ma vie ma gueule.
Les cinéastes de la SRF
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