C’est avec une immense tristesse que les réalisateurs de la SRF ont appris la disparition brutale de Chantal Akerman ce lundi 5 octobre à l’âge de 65 ans.
Radical est sans doute le premier adjectif qui caractérise son cinéma, mais cette exigence inouïe, celle de ses chefs-d’œuvre de fiction (Jeanne Dielman, La Captive, Je, tu, il, elle…) ou documentaires (Sud, De L’autre côté…), s’accompagnait souvent, à rebours des idées reçues, d’une légèreté burlesque (Demain, on déménage) ou musicale (Golden Eighties) qui faisait tout le prix d’une filmographie inclassable, sans cesse en mouvement, en quête de vitalité.
Chez Akerman, jamais le dispositif, aussi puissant soit-il, n’empêchait l’émotion, mais la faisait au contraire jaillir encore plus fort, tout comme le regard tendre mais intransigeant de la cinéaste transcendait ses actrices (Delphine Seyrig ou Aurore Clément, accompagnatrices au long cours). Au-delà des gestes parfois glaçants de ses personnages, des images traversées de fantômes et hantées par la Shoah, c’est cet élan précieux que nous souhaitons retenir.
Un élan qui donnait une envie folle de faire du cinéma.
Chantal Akerman
Communiqué de presse
07/10/2015